Avec “Hotel Surrender”, Chet Faker renoue avec le plaisir de faire de la musique avec joie et simplicité

Hôtels et musicien·nes ont toujours fait bon ménage. On pourrait feuilleter des heures le grand livre de l’histoire du rock que l’on n’aurait pas fait le tour de ces établissements en tout genre, réels ou fantasmés. Ils se nommaient Chelsea...

Avec “Hotel Surrender”, Chet Faker renoue avec le plaisir de faire de la musique avec joie et simplicité

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Hôtels et musicien·nes ont toujours fait bon ménage. On pourrait feuilleter des heures le grand livre de l’histoire du rock que l’on n’aurait pas fait le tour de ces établissements en tout genre, réels ou fantasmés. Ils se nommaient Chelsea Hotel #2 pour Leonard Cohen, Morrison Hotel chez The Doors ; c’était la déferlante rock du Heartbreak Hotel d’Elvis, quand Chris Isaak chantait la solitude sur Blue Hotel.

Celui de Nicholas James Murphy se nomme Hotel Surrender et cela n’a rien d’étonnant quand on sait qu’il a décidé, l’année dernière, de s’abandonner totalement à son alias Chet Faker, pourtant mis sur la touche depuis 2016. “Music does something”, affirme l’Australien en ouverture de son album tandis qu’une basse ronde et un clavier funky montrent la voie : Chet Faker est bel et bien de retour, et c’est tout un univers qui est balayé avec lui d’un revers de main. Oubliées, les longues plages de piano méditatives de Music for Silence (2020), remisées au placard, les quelques expérimentations de Run Fast Sleep Naked (2019), qui manquait parfois de cohérence : Hotel Surrender érige en totem solaire le plaisir de faire de la musique avec joie et simplicité.

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Heureux qui comme Chet

On aurait aimé d’ailleurs par moments un peu moins de facilité (Get High), même si Nick Murphy explique qu’il a avant tout laissé Chet Faker renaître de ses cendres pour “donner de la joie aux gens”. De toute évidence, il s’éclate derrière ses synthés, son micro et ses boîtes à rythmes (Whatever Tomorrow), mais est-ce une raison pour multiplier les râles et les interjections qui ponctuent, comme des gimmicks, chaque phrase du très groovy Oh Me Oh My ? Un brin too much, mais rien de rédhibitoire toutefois puisque l’on cède volontiers aux sirènes de cette pop aux forts accents r’n’b, faite de rythmiques langoureuses, de mélodies entraînantes et de blue-eyed soul.

Libéré de ses angoisses, heureux de composer cette musique pour lui et pour les autres, Chet Faker déroule une partition qu’il connaît par cœur et qui revêt parfois les atours du cool le plus absolu (Low). Qu’il marche sur les traces de Justin Vernon en saupoudrant ses morceaux d’arrangements à la Bon Iver (le saxophone de It’s Not You, les chœurs de Peace of Mind) ou qu’il emprunte au blues quelques accords pour chanter son désarroi (I Must Be Stupid), Chet Faker sait nous convaincre qu’il a bien fait de sortir de sa retraite.

Et c’est sans doute dans ces moments où il ne recherche pas l’efficacité à tout prix qu’il se montre le plus pertinent. Ainsi, In Too Far conclut l’album de la plus délicate des manières, épanchant sur nous des harmonies célestes qui semblent se perdre dans le lointain, ultime et glorieux appel à lâcher prise et rendre les armes pour de bon.

Hotel Surrender (Details Records/BMG). Sortie le 16 juillet