Avec “Iechyd Da”, Bill Ryder-Jones signe un chef-d’œuvre tout en envolées orchestrales
Si certain·es artistes ne parviennent pas à lever les yeux de leur nombril, ressassant sans relâche les mêmes blessures incurables, Bill Ryder-Jones nous fait assister à une éclosion inouïe sur son nouvel album. Révélé en solitaire avec un...
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Si certain·es artistes ne parviennent pas à lever les yeux de leur nombril, ressassant sans relâche les mêmes blessures incurables, Bill Ryder-Jones nous fait assister à une éclosion inouïe sur son nouvel album.
Révélé en solitaire avec un recueil instrumental au piano il y a plus d’une décennie, l’ex-guitariste surdoué de The Coral est devenu un chanteur attachant doté d’un timbre de voix agréablement patraque, comme capté au saut du lit, mais aussi un producteur demandé (notamment par Michael Head) et un songwriter éblouissant.
À la hauteur de Sufjan Stevens, Mercury Rev et Elliott Smith
Sur Iechyd Da, porté par un souffle orchestral grandiose et par des mélodies iridescentes, il se hisse à la hauteur de Sufjan Stevens, Mercury Rev et Elliott Smith. Pas de remplissage parmi ces treize morceaux de bravoure qui touchent à l’universel, loin du repli sur soi de ses débuts.
Accompagné à plusieurs reprises par une chorale d’enfants, l’Anglais à l’éternelle dégaine d’ado (il a pourtant fêté ses 40 ans l’été dernier) a fait de sa vulnérabilité une force. Ses compositions s’appuient également sur sa modestie, parfait contrepoids de ses envolées instrumentales qui gagnent à la fois en émotion et en légèreté. Réconcilié avec l’espoir malgré des épreuves qui ne l’auront pas épargné, Bill Ryder-Jones semble avoir trouvé le chemin de la sérénité. Il signe ici son chef-d’œuvre.
Iechyd Da (Domino/Sony Music). Sortie le 12 janvier 2024. En concert à La Maroquinerie, Paris, le 28 mars.