Avec le covid-19, comment l'épidémie de couacs a contaminé le gouvernement
POLITIQUE - “Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément”. Le gouvernement serait sans doute bien avisé de méditer sur cette célèbre citation de l’homme de lettres Nicolas Boileau. Car ces dernières...
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POLITIQUE - “Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément”. Le gouvernement serait sans doute bien avisé de méditer sur cette célèbre citation de l’homme de lettres Nicolas Boileau. Car ces dernières semaines, les décisions prises par l’exécutif pour freiner l’épidémie n’ont pas forcément brillé par leur clarté. Et cela a commencé bien avant le dernier tour de vis annoncé mercredi par Emmanuel Macron, qui a donné lieu à un rétropédalage en règle le lendemain de la part de Matignon concernant le sort des assistantes maternelles.
Dès le 18 mars, le confinement allégé (qui ne disait pas son nom) annoncé par Jean Castex s’est attiré les critiques de l’opposition sur son manque de clarté. Et les jours qui suivirent n’ont rien arrangé, puisqu’au moment où ces nouvelles dispositions devaient entrer en vigueur, samedi 20 mars, la cacophonie autour des attestations est venue ajouter du désordre au désordre, en plus de provoquer les moqueries des internautes.
Un épisode immédiatement chassé par un autre, dès le lendemain. “Vous ne pouvez pas inviter chez vous des personnes pour un dîner, ni pour un déjeuner”, déclarait dimanche 21 mars le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Une déclaration qui, isolée du reste de l’intervention, laissait entendre que le gouvernement avait franchi une ligne rouge sur le plan constitutionnel.
Apporter des réponses ‘micro’ à des décisions globales
Résultat, le gouvernement a été obligé de démentir, rappelant le lendemain sur franceinfo qu’il n’existait pas “de base légale pour verbaliser chez les gens”. Cette semaine, un schéma parfaitement similaire s’est produit, cette fois du côté du ministre de l’Éducation nationale: une citation confuse nécessitant également la mise au point du gouvernement.
Sur RTL, Jean-Michel Blanquer a en effet laissé entendre (sans vraiment le dire) que les centres aérés allaient ouvrir pendant les vacances, et accueillir potentiellement tous les enfants. Démenti dans la foulée de la part de l’entourage de Jean Castex au HuffPost: “Tout ferme, sauf pour le public prioritaire”.
Mais quelques heures plus tard, c’est de Matignon qu’est arrivée la cacophonie. En trois heures, les services du Premier ministre se sont contredits, annonçant d’abord que les assistantes maternelles ne pourraient pas accueillir d’enfants, avant de rétropédaler en annonçant que rien n’était finalement tranché.
À en croire un communicant bien implanté dans la galaxie macroniste, c’est la complexité de la situation qui pousse le gouvernement à la faute. “La difficulté, c’est de devoir apporter des réponses extrêmement ‘micro’ et quotidiennes, à des décisions globales qui sont tranchées le plus tard possible pour coller au mieux à la situation de l’épidémie, mais qui entrent en vigueur extrêmement rapidement”, observe notre interlocuteur, rompu à la communication de crise.
“Sur la fermeture des écoles, c’est quelque chose de rapide et de très tangible, mais qui a des conséquences multiples. Et la difficulté ensuite pour le ministère concerné, c’est de trancher rapidement et clairement un ensemble de situations très différentes les unes des autres, en restant en phase avec l’annonce élyséenne”, poursuit notre source, soulignant que la communication gouvernementale doit sans cesse balancer entre des annonces globales et des mesures ciblées, “au risque d’être incompris et de tomber dans des absurdités technocratiques”. Un écueil que les exemples précités ne font que confirmer.
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