Avec le déconfinement, Macron accélère aussi pour 2022
POLITIQUE - C’est un tournant aussi bien sanitaire que politique. En choisissant la presse quotidienne régionale pour accorder son entrevue du déconfinement parue ce jeudi 29 avril, avec un jour d’avance, Emmanuel Macron acte un autre moment...
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POLITIQUE - C’est un tournant aussi bien sanitaire que politique. En choisissant la presse quotidienne régionale pour accorder son entrevue du déconfinement parue ce jeudi 29 avril, avec un jour d’avance, Emmanuel Macron acte un autre moment de son quinquennat.
Adieu les allocutions télévisées solennelles et parfois anxiogènes, place au dialogue apaisé et positif avec les titres des territoires. Ce serait presque une marche à suivre pour sa campagne de 2022. Dans ce long entretien disponible demain en kiosques et en ligne dès à présent sur le site des Dernières nouvelles d’Alsace, le chef de l’État fixe les quatre étapes du déconfinement, avec la réouverture progressive des lieux accueillant du public, boîtes de nuit exceptées, jusqu’à la levée du couvre-feu le 30 juin.
Avec ces annonces, positives pour les Français si elles sont suivies d’effet, mais toujours soumises à des critères sanitaires dont le taux d’incidence de 400 pour 100.000 habitants, Emmanuel Macron entend ouvrir une autre étape de son quinquennat, celle de “l’après” qui est aussi, hasard du calendrier, une année électorale avant la présidentielle de 2022. Une perspective qui ne semble pas oubliée par le Président de la République au fil de cette entrevue.
“Nous n’avons laissé personne au bord de la route”
Le ton d’abord a changé. Loin des “Il n’y a qu’à traverser la rue pour trouver un emploi” et autres petites phrases pré-Covid, le chef de l’État joue l’apaisement, appelle à l’unité de la nation et loue son aspect protecteur, tout en dressant, habilement, son bilan des quatre années écoulées.
“Nous n’avons laissé personne au bord de la route. La République et l’État Providence ont été au rendez-vous”, se félicite-t-il en évoquant les aides accordées aux entreprises au nom du fameux “quoi qu’il en coûte”. “Le chômage n’a pas explosé, ni les faillites”, célèbre-t-il tout en promettant d’être “vigilant” dans “les semaines à venir” sur ces dossiers et en annonçant la poursuite des aides à l’activité partielle pour mai et juin.
“L’humain avant tout”
Emmanuel Macron revient sur son “pari” du 29 janvier, quand il a décidé de ne pas confiner le pays contrairement aux recommandations de la plupart des scientifiques. Il réfute ce terme fermement: “Je n’ai jamais fait de pari sur la santé et la sécurité de nos concitoyens. J’assume d’avoir fait des choix, mais ce ne sont pas des paris”.
Empruntant presque le slogan de Jean-Luc Mélenchon en 2012 “L’humain d’abord”, il déclare que “nous avons été éclairés par la science et nous avons fait le choix de mettre l’humain avant tout”, dans un entretien qui pencherait presque à gauche, dix jours après une séquence sur la sécurité avec notamment une entrevue auFigaro. “Je suis obligé de regarder la conséquence de la fermeture d’une école, quand un enfant n’aura pas un repas par jour; ou encore la conséquence quand on demande à un commerce de fermer plusieurs semaines. Je sais leur détresse aujourd’hui”, explicite-t-il, se plaçant au chevet de tous.
“Je vais reprendre mon bâton de pèlerin”
Avec ce souci de réunir le pays et de réparer les fractures françaises, formulé régulièrement lors de ses vœux présidentiels, le chef de l’État lance “une grande concertation” pour cet été afin de “tourner la page”. Sans dévoiler les contours de ce qui pourrait ressembler à un second “grand débat”, le chef de l’État se place en tout cas à l’écoute des Français et gère cette sortie de crise en lien avec “les causementaires, l’ensemble des partenaires sociaux et des professionnels et avec les élus des territoires”, soit les corps intermédiaires délaissés en début de mandat.
“Je veux reprendre mon bâton de pèlerin et aller dans les territoires pour prendre le pouls du pays”, annonce-t-il, sur des airs de la “grande marche” qui avait fait son succès en 2017. Comme dans une campagne, le candidat potentiel sortant met en avant son bilan et semble tout assumer. “Depuis quatre ans, nous avons baissé le coût du capital et la fiscalité sur l’investissement productif. Heureusement que nous avons réduit les impôts, y compris en supprimant la part anti-production de l’ISF!”, met-il en avant tout en taclant à l’avance ses adversaires potentiels: “Notre pays dissuadait l’investissement. Il dissuadait aussi le travail et c’est pour cela que j’ai baissé l’impôt sur le revenu, augmenté la prime d’activité. Ah, j’en ai entendu sur ces sujets de la part des patriotes aux petits pieds!”.
Réformer jusqu’au “dernier quart d’heure”
Conservant sa ligne “réformatrice”, il promet de poursuivre son action “jusqu’au dernier quart d’heure” et fixe sa priorité sur “une nouvelle décennie française à bâtir, qui sera la décennie de notre jeunesse. Si j’ai une ambition, c’est ça”.
Comme tout bon candidat qui appliquerait l’adage “y penser toujours, n’en causer jamais”, il assure, en guise de conclusion: “Mon destin individuel n’existe pas si nous n’y arrivons pas, aucun destin individuel ne vaut en dehors d’un projet collectif”. Ce qui est sans doute vrai sur le plan sanitaire.
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