Avec Napoléon, Macron commémore "une part de nous" et refuse "d'effacer le passé"
POLITIQUE - Il voulait cette commémoration, coûte que coûte. Dans un discours donné à l’Institut de France ce mercredi 5 mai, Emmanuel Macron a dressé un portrait en “clair obscur” de Napoléon Bonaparte, quitte à raviver les controverses autour...
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POLITIQUE - Il voulait cette commémoration, coûte que coûte. Dans un discours donné à l’Institut de France ce mercredi 5 mai, Emmanuel Macron a dressé un portrait en “clair obscur” de Napoléon Bonaparte, quitte à raviver les controverses autour de cette figure complexe et incontournable de l’Histoire de France.
Le chef de l’État a rapidement évacué les sujets les plus sensibles, refusant “d’effacer le passé” comme il refusait de “déboulonner les statues” plusieurs mois auparavant, pour se concentrer sur une ode ”éclairée” mais éminemment politique à ce “bâtisseur, législateur”, défenseur de la souveraineté nationale.
“Napoléon Bonaparte est une part de nous. Il l’est parce que dire son nom continue de faire vibrer partout mille cordes d’imaginaire: la campagne d’Italie, les entrechoquements des sabres d’Austerlitz, les suppliques grelottantes des soldats de la grande armée engagée dans les campagnes de Russie”, a notamment lancé le président de la République devant un parterre de responsables politiques et de lycéens, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article, estimant que ses “leçons (...) portent encore jusqu’à notre siècle.”
“De l’Empire nous avons renoncé au pire...”
Emmanuel Macron a ainsi célébré, pendant une vingtaine de minutes, celui qui “a gravé dans le marbre l’égalité civile entre les hommes avec le Code civil, la protection de la loi pour tous avec le Code pénal”, avant que l’État poursuive “cette œuvre de progrès en agissant pour l’égalité entre les femmes et les hommes” et en abolissant la peine de mort.” Il a également applaudi, en écho avec l’actualité, celui qui a “apaisé les relations avec les grandes religions, par le Concordat, par le Grand Sanhédrin, une cour suprême juive convoquée par Napoléon au début du XIXème siècle.
Dans le climat troublé post-Révolution, “Napoléon sut incarner l’ordre”, a encore approuvé le chef de l’État, en saluant celui qui a su “donner une forme durable à la géniale intuition révolutionnaire de souveraineté nationale”.
Dans une ode à la valeur individuelle qui résonne avec son propre credo politique, Emmanuel Macron a également célébré une vie de “volonté”, de “liberté”, de “goût du possible”, qui “démontre qu’un homme peut changer le cours de l’Histoire”, ainsi qu’une “invitation à prendre son risque, faire confiance à l’imagination, être pleinement soi”.
Au fond, pour le chef de l’État, “de l’Empire nous avons renoncé au pire, de l’Empereur nous avons embelli le meilleur.” Ce qui ne doit pas empêcher de “regarder notre Histoire en face et en bloc”, selon ses mots.
Allusion à la “cancel culture”
Dans la part sombre de l’empereur, il a justement dénoncé le rétablissement de l’esclavage, ajoutant que “la Deuxième République a réparé en 1848 cette trahison de l’esprit des Lumières”. Il a aussi critiqué un conquérant qui “ne s’est jamais préoccupé des pertes humaines”, soulignant que depuis, la France a “placé la valeur de la vie humaine plus haut que tout que ce soit, dans les guerres ou dans les pandémies”, une référence aussi à la gestion du Covid-19.
Pour autant, le président de la République a une nouvelle fois, appelé à ne pas “céder” à “la tentation du procès anachronique, qui consisterait à juger le passé avec les lois du présent” ou ” à ceux qui entendent effacer le passé au motif qu’il ne correspond pas à l’idée qu’ils se font du présent”, en une critique implicite de la “cancel culture”.
La France est “un pays de temps long” qui “avance sans effacer, sans nier ni renier, mais en réinterprétant sans cesse, en reconnaissant, en cherchant à comprendre”, a-t-il encore fait valoir. Pour l’Élysée, cette position doit être adoptée sur toutes les questions mémorielles, notamment sur l’action de la France en Algérie et au Rwanda, les deux dossiers délicats dont s’est saisi Emmanuel Macron.
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