Avec “Our Decisions”, Frustration suscite une totale exaltation
Engagé dans le combat rock depuis le tout début des années 2000, vite devenu un représentant emblématique du label Born Bad, Frustration entretient la flamme du post-punk, sur son versant le plus nerveux et ombrageux (tendance Wire/Joy Division),...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Engagé dans le combat rock depuis le tout début des années 2000, vite devenu un représentant emblématique du label Born Bad, Frustration entretient la flamme du post-punk, sur son versant le plus nerveux et ombrageux (tendance Wire/Joy Division), avec une indéfectible ténacité. Si ses cinq membres actuels – Fabrice Gilbert (chant), Nicus Duteil (guitare), Fred Campo (synthé), Pat Dambrine (basse), Mark Adolf (batterie) – ne sont plus exactement des perdreaux de l’année, ils ne donnent pourtant pas le moindre signe d’usure. Survenant à l’orée du printemps 2024, leur sixième album, Our Decisions, riche de dix morceaux, en offre une preuve (dé)flagrante.
Une fièvre inextinguible
Dès l’introductif Path of Extinction, ra(va)geur brûlot au gazouillant démarrage trompeur, le groupe francilien apparaît à son meilleur, soudé et ulcéré comme au 1er jour, clamant l’urgence de réagir face à un monde en voie de disparition – un monde que la pochette, dessinée par le fidèle acolyte graphique Baldo, représente sous la forme d’une décharge géante, ensevelie sous le plastique…
D’une intensité supérieure au précédent (So Cold Streams), l’album propage cette fièvre vindicative du début à la fin et s’achève avec un éblouissant psaume électrique (Secular Prayer), comme un ultime feu d’artifice cathartique. Ô combien éloquente, la voix de Fabrice Gilbert, aux secouantes modulations expressives, se dresse tout du long sur des compositions pareilles pour la plupart à des barricades sonores conjuguant guitare stridente, synthé convulsif et section rythmique intraitable.
Le frénétique State of Alert renverse tout sur son passage en balançant des crachats bilieux à la Mark E. Smith, les deux fracassants morceaux en français (Omerta et Consumés) évoquent Bérurier Noir sous amphétamines, le très new-wave Riptide sonne (presque) comme un inédit furieux de Tears for Fears, le tubesque Pawns on the Game fait planer le spectre de Ian Curtis et l’obsédant Catching Your Eye attrape l’oreille pour ne plus la lâcher. Quant à l’atmosphérique Vorbei, interprété en allemand par Fabrice Gilbert avec la chanteuse du duo rouennais darkwave Hammershøi, il apporte une respiration et une touche de féminité, toutes deux très appréciables, qui font encore mieux ressortir la tempétueuse noirceur cinglante de l’ensemble.
Our Decisions de Frustration (Born Bad Records/L’Autre Distribution). Sortie le 29 mars.