Avec “Woof.”, Fat Dog propulse le punk dans le futur

Un morceau écrit dans les toilettes d’un pub à Forest Hill, des photos de presse shootées dans une station-service avec un masque de chien sur la tête, un clip où les membres pleurent la disparition fictive du chanteur Joe Love, des mélodies...

Avec “Woof.”, Fat Dog propulse le punk dans le futur

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Un morceau écrit dans les toilettes d’un pub à Forest Hill, des photos de presse shootées dans une station-service avec un masque de chien sur la tête, un clip où les membres pleurent la disparition fictive du chanteur Joe Love, des mélodies où se croisent Vangelis, Underworld et des références à Karaté Kid II : tout laisse à penser que ce 1er album entretient la folle réputation de Fat Dog, que les cinq potos se traînent depuis la publication de leurs 1ers morceaux au printemps 2023.

Comme gage de qualité, on pourrait citer également leur signature sur Domino, mais cette info, aussi prestigieuse soit-elle, paraît trop conventionnelle pour exprimer l’irrévérence de Fat Dog qui semble n’avoir d’autres velléités que de façonner un grand spectacle, foncièrement théâtral. “WOOF., c’est un cirque où les choses les plus dingues peuvent advenir, reconnaît Joe Love. Toutes ces orchestrations, toute cette démesure, ça donne vie à une musique un peu plus épaisse, un peu plus riche.”

La piste de danse prise d’assaut

On ose ajouter l’adjectif “outrancier”. L’Anglais tique, sourit, mais ne renie rien, conscient de s’autoriser sur ces neuf pistes des combinaisons facétieuses qui tiennent les morceaux de Fat Dog à distance des musiques savantes, à l’extrême opposé de cet indie rock qui regarde ses pieds par crainte d’avancer vers des zones non balisées.

“La difficulté a été de conserver notre dérision et cette frénésie presque inhérente à nos lives sans pour autant virer ringard, ce qui est toujours le risque quand on tente de faire un album déstructuré”, souligne Joe Love, précisant que la présence de l’incontournable James Ford à la production ne doit pas être mal interprétée : il n’y a aucune volonté chez les Britanniques d’aller vers un son plus neutre, privé de reliefs et de démesure.

King of the Slugs était bâti comme un mille-feuille, avec beaucoup d’euphorisants et de textures psychédéliques entre deux couches. Closer to God, Wither et All the Same défendent une même conviction via des mélodies qui ignorent tout des slows (exception faite de Clowns, plus apaisé, plus planant), refusent de faire profil bas et s’autorisent même par instants, comble de l’infamie, l’utilisation d’un saxophone, chargé ici de projeter le punk sur la piste de danse.

Fantastique collage d’influences, cet album avec un vrai début (“It’s fucking Fat Dog” hurlé en intro), un climax (Kings of the Slugs, forcément !) et une fin dramatique (le monologue And So It Came to Pass) ne laisse de toute façon pas le choix à l’auditeur·rice, qu’il prend par les pieds et le propulse dans un extravagant tourbillon de sons fait de rock, de hip-hop, de prog et de musiques au BPM élevé, puisées dans les raves ou les fanfares. “On aime simplement quand les choses débordent du cadre, conclut Joe Love. Notre rêve ? Que des gens hurlent nos paroles en piquant des télés lorsque l’apocalypse viendra.”

WOOF. (Domino/Sony Music). Sortie le 6 septembre. En concert à l’Antipode, Rennes, le 4 octobre ; à Petit Bain, Paris, le 5 et au Grand Mix, Tourcoing, le 6.