Axel Kahn, une fin de vie "apaisée et saisie "à bras le corps"

DÉCÈS - Il est arrivé au bout du chemin. “Je suis en train de parcourir l’itinéraire final de ma vie”, confiait en mai le président de la Ligue contre le cancer, Axel Kahn. Celui-ci est décédé à l’âge de 76 ans, a-t-on appris ce mardi 6 juillet...

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DÉCÈS - Il est arrivé au bout du chemin. “Je suis en train de parcourir l’itinéraire final de ma vie”, confiait en mai le président de la Ligue contre le cancer, Axel Kahn. Celui-ci est décédé à l’âge de 76 ans, a-t-on appris ce mardi 6 juillet dans un communiqué de la Ligue contre le cancer.

“C’est avec tristesse et émotion que la Ligue contre le cancer vient d’apprendre le décès d’Axel Kahn”, a indiqué l’organisme. De l’émotion, c’est précisément le mot pour caractériser la fin de vie du généticien et essayiste qui souffrait d’un cancer s’étant aggravé, mais qui paraissait serein et apaisé quant à la mort qui s’approchait de lui.

“Qu’est-ce que le bonheur? C’est le moment à partir duquel vous vivez ce que vous espériez vivre. Où il y a adéquation entre le ressenti de votre vie et ce que vous en espériez”, expliquait-il ainsi au micro de France Inter le 17 mai dernier. “Mort ou pas mort, j’ai été intensément heureux. Et la communion entre moi et mes enfants, c’était magnifique. Entre moi et ma compagne, avec qui je vis depuis si longtemps, la manière dont elle me regardait amoureusement, elle était prête à m’accompagner. C’était magnifique”, explique le clinicien.

Axel Kahn savait qu’il lui restait peu de temps à vivre et avait pleinement conscience que la manière dont il choisissait d’en profiter était importante: “C’est une période très importante de ma vie. J’ai souvent dit que personne n’est autre chose que ce qu’il fait: imaginons qu’il me reste trois ou quatre semaines à pouvoir faire, alors le choix de ce que je fais, la manière dont je le fais, sont plus importants que jamais”, soulignait-il. 

“La mort est un non-événement”

Décrivant la mort comme “une vieille amie”, le médecin avait choisi d’aimer sa fin de vie, aussi particulière qu’elle soit. “C’est intéressant comme expérience. On ne la vit qu’une seule fois puisque, ensuite, on est mort. Je le vis, je ne le fais pas en chantant, j’aime la vie. Mais je ne le fais pas non plus dans la terreur.”

Invité de l’émission “La Grande Librairie”, Axel Kahn allait encore plus loin et parlait de “fin de vie apaisée”, de la “sérénité” qu’il ressentait face à la mort.

Questionné à ce sujet par François Busnel, il explique comment la mort, pour lui qui est agnostique, est un “non-événement”. “Je suis d’une totale impavidité par rapport à la mort, elle m’indiffère totalement. D’ailleurs, en gros, elle n’existe pas. Ce qui existe, c’est la vie qui s’interrompt, mais la mort, en tant que telle, pour un agnostique comme moi, ce n’est pas plus que la fin de la vie”. Quant à la possibilité de l’existence de quelque chose après la mort, il répond: “dans la totalité des actions que j’ai décidé de mener dans cette période où la vie sera brève et où j’ai décidé de m’en saisir à bras le corps, c’est-à-dire de la rendre la plus intéressante possible, parfois la plus utile possible, ça n’est jamais que de la vie que je cause (...) La mort est un non-phénomène, c’est un non-événement”.

“Apprendre à vivre à proximité de la mort”

Quelques jours plus tôt, le 17 juin, il publiait un dernier billet sur son blog avec un titre on ne peut plus clair: “La chronique apaisée de la fin d’un itinéraire de vie”. Dans celui-ci, il s’adressait à ses proches, évoquait l’amour dont il était entouré. “Le rideau de ce blog est de ce fait maintenant tiré. J’y ai exprimé ce qui m’importait le plus, les exigences de l’atténuation de la douleur poussent mes médecins, en accord avec moi, à augmenter les doses d’opiacés qui m’éviteront de n’être qu’un corps martyrisé. Puis, je l’ai dit, la main dans la main des miens qui seront transpercés de mon amour, moi-même nimbé de leur amour, je m’endormirai, ils me verront m’endormir. Je ne serai bientôt plus, ils seront encore, je les accompagnerai. Eux et les autres dont je me suis efforcé d’honorer la confiance.”

Père de trois enfants, il s’émouvait que les siens lui souhaitent encore “bonne fête papa”, le 20 juin dernier. “Que mes enfants me souhaitent ‘bonne fête papa’ donne tout son sel à la vie. On a pas apprendre à mourir. C’est inné. Apprendre à vivre à proximité de la mort est un superbe défi. Je le relève”, avait-il tweeté. Défi relevé.

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