“Barbaghamon” ou la parfaite chimère pop de deux artistes singuliers
Tous les isolements du monde ne sauraient avoir raison de la rencontre – la vraie, la féconde. En marge des albums solo de Baptiste W. Hamon (entendu également aux côtés de Corte Real sur Yamoussoukro, extrait de leur beau Pays vaincus de 2019)...
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Tous les isolements du monde ne sauraient avoir raison de la rencontre – la vraie, la féconde. En marge des albums solo de Baptiste W. Hamon (entendu également aux côtés de Corte Real sur Yamoussoukro, extrait de leur beau Pays vaincus de 2019) et des multiples projets de Julien Barbagallo (Aquaserge, Tame Impala, et ses disques solo jusqu’au tout récent Les Grands Brûlés), Barbaghamon déroule sans crier gare sept titres à quatre mains et deux voix.
Les deux artistes ont échangé idées, sons et mots entre la France (Baptiste) et l’Australie (Julien) en plein confinement. En éclaireuse, J’écoute l’eau se révèle classique instantané – d’une lignée limpide Yves Simon/JP Nataf, avec ses sonorités à la fois nonchalantes et allègres – qui coule en rivière évidente, jamais monotone.
S’ensuit Ils fument (et son velouté altier proche d’un Bertrand Belin), chef-d’œuvre de chanson mélancolique aux arrangements et à la mélodie tellement surannés qu’ils en deviennent parfaitement intemporels. Décidément, l’association sans pression des deux esprits buissonniers sonne juste.
Une brillante reprise de Belle and Sebastian
Mais ouvrir d’emblée un album avec un classique instantané et un chef-d’œuvre, c’est aussi s’exposer à la glissade ou au faux pas. Pourtant, ce court album qui flirte sans complexe avec la variété cheesy tient sa ligne élégante et dépasse même la somme des estimables talents impliqués.
Son euphorisante luminescence explose avec une reprise du Sleep the Clock Around de Belle and Sebastian (Le Souvenir brillera), douceur electropop transposée avec une littéralité vibrante et désarmante sur laquelle, à l’invitation et l’émerveillement des deux Français, son créateur Stuart Murdoch vient prêter renfort.
Le titre, issu du Boy with the Arab Strap de 1998, a toute sa place dans un album qui conjugue finesse d’écriture, harmonies délicates et art subtil de la chanson pop. Barbaghamon retrouve le lustre artisanal et l’amour du travail bien fait à l’ancienne, comme chez Moustaki, et embrasse d’une même étreinte Arcade Fire et Joe Dassin (Le jour viendra), Jean Ferrat et The King of Luxembourg (Maria).
Après Nous nous reverrons qui rappelle à nos oreilles ravies le beau Lay and Love de Bonnie “Prince” Billy, Le Bleu du ciel s’ouvre avec son groove hybride tourné vers d’autres horizons. De son classicisme ouvragé à ses discrètes mais réelles audaces, Barbaghamon fait mouche à tel point que causer d’un disque parfait ne serait pas exagéré.
Barbaghamon (Soleil Bleu/Modulor). Sortie le 3 septembre