Bayrou veut un référendum sur la proportionnelle dès les régionales
POLITIQUE - Le patron du MoDem est pressé: il veut remporter ce combat avant la fin du quinquennat. Et qu’importe si Emmanuel Macron tempère ses ardeurs ou si le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand estime qu’il est “sans doute...
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POLITIQUE - Le patron du MoDem est pressé: il veut remporter ce combat avant la fin du quinquennat. Et qu’importe si Emmanuel Macron tempère ses ardeurs ou si le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand estime qu’il est “sans doute trop tard” pour 2022, François Bayrou continue de pousser pour l’instauration de la proportionnelle aux élections législatives. Une promesse du chef de l’État.
Invité de franceinfo, France Inter et Le Monde ce dimanche 14 mars, le maire de Pau a proposé la tenue d’un référendum sur la question dès les prochaines élections régionales, soit dans trois mois.
“Si on fait le constat qu’il y a une question qui empoisonne le débat public depuis longtemps (...) alors on se tourne vers notre histoire et nos institutions et on dit aux Français, ‘il va falloir que vous tranchiez’”, a-t-il expliqué, comme vous pouvez le voir ci-dessous, avant d’ajouter: “je pense que ce serait pas mal de le faire en même temps que les régionales, dès juin si elles ont lieu en juin.”
“Nous sommes confrontés au conservatisme éternel des forces politiques qui veulent garder le pouvoir. (...) Pour moi, c’est une faute”, a encore expliqué le Haut-Commissaire au plan, ajoutant, optimiste: “est-ce que j’y crois encore? Plus que jamais.”
Selon lui “tous ceux qui regardent le fonctionnement de notre démocratie constatent que quelque chose ne va pas, qu’il y a un déséquilibre, qu’on a le sentiment qu’il y a un pouvoir toujours enfermé, qu’il prend ses décisions seul, quel que soit le président de la République.” Deuxième certitude: “les Français s’éloignent des élections, de la vie démocratique.” “Pourquoi? Ils ne sont pas représentés”, a-t-il encore estimé.
Une question de timing
La proportionnelle est une conviction ancienne chez l’éphémère ministre de la Justice. Lettre à Emmanuel Macron, propositions de loi déposées à l’Assemblée, appel au référendum, et même menace à peine voilée de reprendre sa “liberté”, selon une phrase rapportée mercredi 10 mars par Le Parisien... le principal allié du chef de l’État ne ménage pas sa peine.
Mais il paraît boxer dans le vide, au vu de la tiédeur des Marcheurs et du mutisme d’Emmanuel Macron qui, selon un proche, a adopté la stratégie du “démerdez-vous” sur la question. Encore mercredi, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a dit “craindre” qu’il ne soit “trop tard” pour cette réforme dans un calendrier législatif embouteillé. “Moi, quand je vais dans mon Finistère ou ailleurs, personne ne me parle de ça”, a encore argué ce proche parmi les proches du président de la République, comme pour expliquer que la question ne devait pas être prioritaire à l’heure de la crise sanitaire.
Interrogé, ce dimanche, sur cette question de timing, François Bayrou a expliqué que le “débat, en effet, paraît loin des gens, mais la vérité c’est qu’on est là au coeur du coeur des raisons qui font que, économiquement ça ne va pas, du point de vue sanitaire ça ne va pas.” Et le président du MoDem d’ajouter: “quand le doigt montre la lune, l’imbécile regarde le doigt.”
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