Bélarus: un député polonais se fait courser en voulant aider des migrants à la frontière

BÉLARUS - Une course surréaliste pour la dignité. Un député polonais a été coursé par les forces de l’ordre à la frontière entre son pays et le Bélarus où un groupe de migrants est bloqué depuis plus de deux semaines. Franek Sterczewski a été...

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BÉLARUS - Une course surréaliste pour la dignité. Un député polonais a été coursé par les forces de l’ordre à la frontière entre son pays et le Bélarus où un groupe de migrants est bloqué depuis plus de deux semaines. Franek Sterczewski a été filmé par des médias locaux en train d’être poursuivi par plusieurs membres de la police des frontières ce mercredi 25 août.

Il venait de passer un cordon de sécurité et tentait de transmettre un sac plastique contenant des médicaments, de l’eau et de la nourriture aux migrants coincés entre les deux pays.

Sur les images relayées sur les réseaux sociaux et repartagées par l’intéressé, on peut voir le député courir un sac à la main en esquivant une dizaine d’agents. Le terrain inégal finit par avoir raison de lui et sa course s’arrête après qu’il a trébuché au sol. 

“Le député Franek Sterczewski aurait franchi un cordon de forces de police et de frontière afin de fournir de l’eau, des médicaments et des vivres aux migrants pris dans une impasse à la frontière polono-biélorusse”, explique une journaliste dans un post repartagé par le député sur son compte Twitter. 

Quelques heures plus tard, ce dernier a donné de ses nouvelles:

“Je suis bien vivant. Bientôt, j’écrirai davantage sur ce qui s’est passé là-bas et à quoi ressemble la méchanceté de ce pays face à la souffrance d’innocents. Merci pour votre soutien et je salue tout le monde d’Usnarz Górny!” (zone où se trouve le groupe de migrant).

 

Les migrants rendus inaccessibles 

Une personne au sein d’un groupe de migrants bloqués depuis plus de 15 jours à la frontière polono-bélarusse “est sur le point de mourir”, a alerté ce mercredi une fondation polonaise sur place, appelant le gouvernement à l’aide.

Une trentaine de migrants, probablement des Afghans, restent coincés dans un campement de fortune à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, cette dernière refusant de les laisser entrer sur son territoire. Ils sont surveillés de près d’une part par les garde-frontières bélarusses et de l’autre par les forces polonaises.

“On craint pour la vie d’une femme de 52 ans”, a déclaré à l’AFP Kalina Czarnog, porte-parole de la fondation Ocalenie (Secours en polonais). Selon la fondation, la femme souffre de troubles respiratoires et néphrétiques. Plusieurs autres personnes souffrent d’autres maladies, selon elle.

Les activistes, qui se voient refuser un accès direct aux migrants, communiquent avec eux via des pancartes et des mégaphones, souvent brouillés par la police. Ils se plaignent de ne pas pouvoir leur fournir ni vivres ni équipements nécessaires pour tenir par un temps toujours plus froid et pluvieux.

“Notre appel est adressé au gouvernement parce que les décisions sont prises au plus haut niveau”, a précisé Kalina Czarnog. 

Bélarus et Pologne se renvoient la balle

Le gouvernement polonais maintient que les migrants se trouvent du côté bélarusse de la frontière, que le Bélarus est le seul responsable de cette situation, et souligne qu’un convoi humanitaire dépêché par la Pologne sur un poste frontalier n’a pas été accepté par Minsk.

La Pologne déclare qu’elle n’autorisera pas les migrants à entrer sur son territoire ce qui, selon le Premier ministre Mateusz Morawiecki, serait céder au “chantage” de l’homme fort bélarusse Alexandre Loukachenko.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), ainsi que la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, ont appelé la Pologne à accueillir le petit groupe de migrants.

“Repousser les gens, leur refuser l’accès à des procédures d’asile équitables ou simplement les laisser coincés dans une situation d’urgence humanitaire ne peut être la réponse d’un État membre du Conseil de l’Europe lié par la Convention européenne des droits de l’Homme, la Convention sur les réfugiés et d’autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme”, a écrit mercredi la Commissaire Dunja Mijatović.

Lundi, la Pologne a annoncé qu’elle allait ériger une “solide clôture” de barbelés à la frontière polono-bélarusse et y augmenter ses effectifs militaires.

Respecter les droits de l’homme

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a appelé la Pologne à accueillir un groupe de migrants.

Le HCR s’est dit “préoccupé par les informations alarmantes” concernant ces personnes et a appelé les autorités polonaises à leur “accorder l’accès au territoire (de la Pologne), une assistance médicale immédiate, une aide juridique et un soutien psychologique”, a déclaré Christine Goyer, la représentante du HCR en Pologne, dans un communiqué.

“Tous les États ont le droit de gérer leurs frontières conformément au droit international, mais à condition de respecter les droits de l’Homme, y compris le droit d’asile”, a dit Christine Goyer, ajoutant que d’après la Convention de 1951 sur les réfugiés, signée par la Pologne, “les demandeurs d’asile ne devraient jamais être pénalisés, même pour le franchissement irrégulier de la frontière”. 

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