Bénabar sur la culture: "Malgré ce qu'on pense, on n'est pas essentiels"

CONCERTS - En offrant la possibilité aux festivals de se tenir malgré un protocole sanitaire très strict, la ministre de la culture Roselyne Bachelot a donné un petit espoir aux artistes la semaine dernière. Mais la fermeture, à durée toujours...

Bénabar sur la culture: "Malgré ce qu'on pense, on n'est pas essentiels"

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CONCERTS - En offrant la possibilité aux festivals de se tenir malgré un protocole sanitaire très strict, la ministre de la culture Roselyne Bachelot a donné un petit espoir aux artistes la semaine dernière. Mais la fermeture, à durée toujours indéterminée, des lieux culturels plonge de nombreux représentants du secteur dans l’incompréhension ou la colère.

Interrogé par Le HuffPost pour la sortie de son neuvième album “Indocile Heureux” le 29 janvier dernier, Bénabar préfère relativiser sur la situation, ne s’estimant pas à plaindre dans cette période de crise. “Mes problèmes de chanteur passent vraiment en deuxième, voire en cinquantième”, explique-t-il dans une interview vidéo à découvrir en tête de cet article.

Lors des Victoires de la Musique qui ont eu lieu le 12 février par exemple, plusieurs artistes ont interpellé le gouvernement pour son “inactivité”. Au moment de recevoir le prix de l’artiste masculin de l’année, Benjamin Biolay a pris la parole: “Dans cette année de silence s’en est suivi un silence que j’ai trouvé assez étourdissant, celui des pouvoirs publics et des gens qui sont censés être nos ministres de tutelle”. Le clarinettiste Thomas Savy a lui réagi en s’adressant directement à Roselyne Bachelot: “N’entendez-vous pas l’inquiétude qui tourne au désespoir ?”.

“La culture existe quoiqu’il arrive”

Bénabar, lui, n’a pas “d’inquiétudes profondes” concernant cette situation de paralysie de la culture. Sa vision est peut-être plus philosophique. “La culture existe quoiqu’il arrive, indépendamment des chanteurs, des chanteuses, des acteurs et de nous tous quoi”, déclare-t-il. 

Le chanteur de “L’effet papillon” ne considère pas que la période de pandémie est de nature à tuer la culture. “Même dans les dictatures il y des gens qui font des poèmes”, ajoute-t-il. Si la crise sanitaire affecte de nombreuses personnes de près ou de loin, il préfère ne pas “ajouter sa petite pierre à l’édifice du brouhaha général”.

L’artiste conçoit notamment que la culture ne soit pas essentielle: “Malgré ce qu’on pense évidemment on n’est pas essentiels, le monde continue de tourner malgré tout”. Fin octobre, à l’aube du second confinement, les libraires avaient, en effet, appelé le gouvernement à les considérer comme essentielles, n’admettant pas que les rayons livres restent ouverts dans les grandes surfaces. La décision avait aussitôt été prise de fermer les rayons dits “non essentiels” des magasins alimentaires. La question s’était alors élevée en débat plus général autour du caractère “essentiel” ou “non essentiel” de la culture. 

Si l’auteur d’“Indocile Heureux” reconnait que cette crise sanitaire a renforcé les inégalités sociales, il se considère chanceux d’avoir vécu “un confinement très privilégié par rapport à d’autres”. Et contrairement à beaucoup d’artistes qui ont du mal à être créatifs lorsqu’ils sont enfermés, Bénabar a lui profité de ces périodes de calme pour s’évader et écrire.

“C’est un bonheur de pouvoir faire de la musique dans des moments d’angoisse et d’enfermement, ça ouvre l’esprit” confie-t-il au HuffPost. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis d’écrire et enregistrer son neuvième album en 2020.

Une pensée particulière pour les techniciens

Comme d’autres artistes, Bénabar avait l’habitude de se produire en concert dans toute la France et d’aller à la rencontre de ses fans pour proposer ses nouvelles musiques. Cette année, cela est impossible. “Mes tournées me manquent évidemment”, déclare-t-il, mais il est, en revanche, persuadé que sa situation n’est pas dramatique. 

L’artiste de 51 ans a notamment une pensée particulière pour “les techniciens, les intermittents, les petites salles de spectacles qui sont, eux, dans une réelle galère et risquent de se retrouver sur le carreau”. Comme l’explique France 3 Rhône-Alpes, ce mardi à la veille des Victoires de la musique classique et après les premières répétitions, une trentaine d’intermittents du spectacle ont occupé la scène en déployant une banderole avec un slogan: “Pré-occupé”.

Inquiets de l’absence prolongation du dispositif de l’“année blanche” mis en place par le gouvernement pour les intermittents du spectacle depuis le début de la crise, ils doivent être reçus par la ministre de la Culture. “C’est à eux que je pense avant de penser à mes tournées”, conclut Bénabar.

À voir également sur Le HuffPost : De Biolay à Aubert, tout le monde avait un mot à dire à Bachelot aux Victoires de la musique