Betrand Tavernier a exploré tous les genres cinématographiques

CINÉMA - Le cinéaste français Bertrand Tavernier est décédé ce jeudi 25 mars. Au fil de sa carrière, il a exploré tous les genres avec un appétit égal, raflant César, Oscar et prix à Cannes et à Venise. Voici six long métrages parmi sa filmographie...

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CINÉMA - Le cinéaste français Bertrand Tavernier est décédé ce jeudi 25 mars. Au fil de sa carrière, il a exploré tous les genres avec un appétit égal, raflant César, Oscar et prix à Cannes et à Venise. Voici six long métrages parmi sa filmographie gargantuesque.  

“L’horloger de Saint-Paul” (1974)

Réalisé grâce au soutien de Philippe Noiret qui débute là une fructueuse collaboration avec le réalisateur, “L’horloger de Saint-Paul” suit les efforts d’un horloger un peu embourgeoisé pour regagner l’amour de son fils qui a tué un gardien d’usine. D’abord brisé par la nouvelle de ce crime, il se découvre père dans l’épreuve. Le thème de la paternité est central chez Tavernier. 

Celui-ci transpose l’intrigue du roman de Simenon “L’horloger d’Everton” à Lyon, sa ville natale qu’il affectionne. Récompensé par le Prix Louis-Delluc, ce 1er long-métrage a attiré plus d’un million de spectateurs. 

“Que la fête commence” (1975)

Fresque historique truculente sur la Régence, “Que la fête commence” réunit les “Grands ducs” du cinéma français: Noiret, en Philippe d’Orléans, un débauché notoire, est conseillé par Jean Rochefort en abbé Dubois, manipulateur ambitieux. Il affronte une révolte fomentée par le marquis de Pontcallec, un Breton ruiné incarné par Jean-Pierre Marielle. 

Caméra mobile, dialogues hilarants, personnages désopilants: avec ce deuxième long-métrage, Tavernier dépoussière le film en costumes, critique au passage la France de Giscard qu’il juge décadente et rafle quatre César. 

“Coup de torchon (1981)”

Avec “Coup de torchon”, adaptation du roman noir de l’Américain Jim Thompson, Tavernier fait le portrait poisseux d’une communauté de colons corrompus et désœuvrés à la veille de la Seconde guerre mondiale. 

Humilié par sa femme (Stéphane Audran) et son amant (étonnant Eddy Mitchell), encombré d’une maîtresse (Isabelle Huppert) et brimé par son supérieur (Guy Marchand), un policier minable (Philippe Noiret) veut remettre de l’ordre dans sa vie et dans celle du village en se transformant en psychopathe. 

Avec cette farce mi-bouffonne mi-tragique, Tavernier connaît un immense succès suivi de neuf nominations aux César et une aux Oscars. Aucune, hélas, ne fut concrétisée.

“La vie et rien d’autre” (1989)

1920: deux femmes d’origine sociale très différentes (Sabine Azéma et Pascale Vignale) cherchent à retrouver leurs amants disparus au champ de bataille. Leur enquête les mène au commandant Dellaplane (Philippe Noiret, César du meilleur acteur) à la tête du bureau chargé de recenser les victimes. 

En situant l’intrigue au lendemain de la guerre, Tavernier échappe à l’hommage à l’héroïsme pour se concentrer, en pacifique convaincu, sur les conséquences morales du conflit. Il ne s’agit pas d’un film sur la mort mais d’un film d’amour axé sur le retour à la vie et le devoir de mémoire. 

“Dans la brume électrique” (2009)

Dans ce polar métaphysique, adapté d’un thriller de l’Américain James Lee Burke, Tavernier se déplace dans le bayou et explique une nouvelle histoire d’anti-héros. 

Tavernier retrouve comme dans “Coup de torchon” un inspecteur ravagé par l’alcool (Tommy Lee Jones) qui doit mener une enquête sordide dans le Sud poisseux des Etats-Unis.  

“Quai d’Orsay” (2013)

Avec “Quai d’Orsay”, tiré de la bande-dessinée d’Antoine Baudry, Tavernier s’éloigne du drame et produit une comédie hilarante en se plongeant dans un nouveau milieu, celui du ministère des Affaires étrangères. 

Le film explique l’ambiance au “Quai” pendant la guerre en Irak en 2003 sous la direction d’un ministre survolté, Thierry Lhermitte en avatar de Dominique de Villepin.

La caméra de Tavernier est fluide et fouille tous les recoins du ministère, son scénario porté par des dialogues percutants échappe au film à sketch, ses personnages (Niels Arestrup, Raphaël Personnaz) retranscrivent à merveille le chaos du ministère d’où naîtra le discours historique devant l’ONU. 

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