Biden annonce garder le seuil d'immigration fixé par Trump, puis se ravise

ÉTATS-UNIS - Le tollé a été immédiat et pour le moins efficace. Joe Biden, qui a annoncé retarder son projet d’une augmentation importante du nombre de réfugiés admis aux États-Unis et conserver cette année le plafond historiquement bas de...

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Biden annonce garder le seuil d'immigration fixé par Trump, puis se ravise (photo du 15 avril à la Maison Blanche)

ÉTATS-UNIS - Le tollé a été immédiat et pour le moins efficace. Joe Biden, qui a annoncé retarder son projet d’une augmentation importante du nombre de réfugiés admis aux États-Unis et conserver cette année le plafond historiquement bas de 15.000 personnes fixé par Donald Trump, a changé d’avis quelques heures plus tard face aux très vives critiques démocrates.

Le président des États-Unis avait affirmé souhaiter admettre jusqu’à 60.000 personnes lors de l’année budgétaire en cours (qui s’achève en octobre), avant de porter le plafond à 125.000 lors de l’année budgétaire suivante ―une multiplication par huit par rapport aux chiffres légués par son prédécesseur républicain.

Cette promesse s’inscrit dans sa volonté affichée de renouer avec une politique migratoire “humaine” pour tourner la page des restrictions anti-migrants des années Trump.

“Système mal en point”

Mais le gouvernement américain est aussi confronté à une crise à la frontière mexicaine, avec des arrivées par milliers de migrants. L’opposition républicaine accuse Joe Biden d’être responsable d’un “appel d’air”.

Après voir finalement décidé de confirmer le quota fixé par l’ex-président pour cette année, en raison du besoin de “reconstruire” le programme d’admission de réfugiés, selon son conseiller pour la sécurité nationale Jake Sullivan sur Twitter, le 46e président s’est ravisé dans la soirée. 

 

Face au tollé, sans précédent dans son propre parti depuis son arrivée au pouvoir en janvier, la Maison Blanche a immédiatement voulu rétropédaler en assurant qu’il ne s’agissait que d’une décision provisoire, appelée à être revue à la hausse d’ici mi-mai.

Ce programme ne concerne que des réfugiés sélectionnés par les agences de sécurité et de renseignement américaines dans les camps de l’ONU à travers le monde pour être réinstallés aux États-Unis, essentiellement parmi les plus vulnérables comme les personnes âgées, veuves, ou handicapées.

Le système a été laissé par le précédent gouvernement “plus mal en point que nous le pensions”, “nécessitant une remise en ordre majeure pour atteindre les objectifs que nous avons fixés”, a expliqué un responsable américain sous couvert d’anonymat.

Quota “honteux”

Le président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Bob Menendez, a jugé que le nombre de 15.000 réfugiés était “terriblement bas” et déploré que les tergiversations de la Maison Blanche aient contribué à ralentir la remise en marche du système. Dans une lettre au président Biden, il a dit redouter que cette situation l’empêche de tenir ses ambitieux objectifs pour la suite.

D’autres élus démocrates se sont insurgés, à l’instar de la députée de l’aile gauche Alexandria Ocasio-Cortez qui a dénoncé un choix “absolument inacceptable”. “Biden a promis d’accueillir les immigrés, et les gens ont voté pour lui sur la base de cette promesse. Conserver les politiques xénophobes et racistes de l’administration Trump” est “tout simplement mal”, a-t-elle protesté sur Twitter.

 

LIRS, une organisation impliquée dans l’aide aux réfugiés aux États-Unis, a relevé qu’à ce jour, seulement 2000 d’entre eux ont été accueillis cette année dans le cadre de ce programme, déplorant la décision de maintenir le quota “honteux” fixé par Donald Trump.

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