Biden, pressé par sa gauche, met un peu plus la pression sur Netanyahu

DIPLOMATIE - C’est un sujet particulièrement inflammable pour Joe Biden. Depuis un peu plus d’une semaine, le président américain est pressé par l’aile progressiste du parti démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez en tête, de revoir la politique...

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Joe Biden à la Maison Blanche, à Washington, le 12 mai 2021.

DIPLOMATIE - C’est un sujet particulièrement inflammable pour Joe Biden. Depuis un peu plus d’une semaine, le président américain est pressé par l’aile progressiste du parti démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez en tête, de revoir la politique traditionnelle de soutien des Etats-Unis à Israël pour prendre plus en considération la cause palestinienne.

Si le président américain a rompu avec bien des politiques de son prédécesseur Donald Trump, une position reste constante, administration après administration: les Etats-Unis ne critiquent pas publiquement Israël, préférant œuvrer en coulisses pour mettre fin à la violence. Au grand dam de l’aile progressiste du parti démocrate.

“Cela se passe avec le soutien des Etats-Unis”, a dénoncé samedi la jeune causementaire Alexandria Ocasio-Cortez, en tweetant la vidéo de la frappe ayant pulvérisé l’immeuble qui abritait à Gaza les locaux de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera et de l’agence de presse américaine Associated Press.

“Les vies palestiniennes comptent”, a de son côté lancé le sénateur Bernie Sanders, dans un appel qui fait écho au désormais célèbre “Black Lives Matter” scandé à travers les Etats-Unis pour dénoncer les violences policières contre les Afro-américains.

Dans une évolution remarquée, même des sénateurs démocrates plus au centre ont appelé, dans une déclaration commune, à un “cessez-le-feu immédiat”, tandis que le sénateur Robert Menendez, président de la puissante commission des Affaires étrangères et perçu comme un soutien d’Israël, s’est dit samedi “profondément préoccupé” par les frappes israéliennes. 

Les républicains eux restent unis dans leur soutien au gouvernement de Benjamin Netanyahu, certains allant même jusqu’à qualifier les démocrates critiques, dont Alexandria Ocasio-Cortez, de “pro-terroristes”. 

“Biden marche sur des œufs”

Les hostilités à Gaza ont éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes tirées par le Hamas sur Israël en “solidarité” avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est. A l’origine des manifestations, la menace d’expulsion forcée de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.

“C’est un point de crispation et de frustration qui tient à la nature même de ce conflit, qui créé une vraie division, analyse pour le HuffPost le politologue spécialiste des États-Unis, maître de conférences à l’université Paris 2-Assas, et auteur de Joe Biden. L’homme qui doit réparer l’Amérique (Nouveau Monde) Jean-Eric Branaa.

“Biden marche sur des œufs sur ce sujet, ajoute-t-il. Il se retrouve pris en étau entre ces deux groupes qui lui rappellent ses promesses: les droits de l’homme sont au cœur de son action”.

Le politologue souligne toutefois que Biden “n’a pas pas agi”. Ainsi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé lundi 17 mai Israël et les Palestiniens à “protéger les civils et les enfants”. Le président américain lui-même s’était d’ailleurs entretenu la veille avec ses homologues Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas.

La Maison Blanche revendique une approche diplomatique “discrète” depuis le début de ce nouveau cycle de violences, mais de nombreuses voix s’élèvent au sein du parti démocrate pour appeler le président à se montrer plus ferme vis-à-vis de Benjamin Netanyahu.

“Biden agit en souterrain”

Dans un communiqué publié mardi 18 mai, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi appelle elle aussi à un “cessez-le-feu dans le conflit entre Israël et le Hamas”.

“Israël est notre ami et allié au Proche-Orient avec qui nous partageons des valeurs communes (...) Maintenant, après plus d’une semaine d’hostilités, il est devenu évident qu’un cessez-le-feu est nécessaire. Il doit y avoir un effort de chaque côté pour mettre fin à la violence et respecter les droits des Israéliens comme des Palestiniens.”

Différentes déclarations qui ont peut-être poussé Biden à réagir avec plus de fermeté. Ce mercredi 19 mai, le président américain a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à une désescalade “aujourd’hui” en vue d’un cessez-le-feu.

“En terme de diplomatie, Biden agit en souterrain, à pas feutré, analyse Jean-Eric Branaa. Mais c’est ce qu’il a toujours fait”.

Au moins 219 personnes, dont 63 enfants, ont été tuées dans des raids israéliens contre la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé local. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts, selon la police israélienne.

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