Bio, thon, huile… Ces produits ne sont pas toujours ceux que vous croyez acheter

ALIMENTATION- Savez-vous ce que vous mettez dans votre assiette? La réponse n’est pas toujours aussi évidente qu’il n’y paraît, au vu de la campagne lancée par l’ONG Foodwatch ce jeudi 25 mars. Pour sonner l’alerte sur le “tabou” de la fraude...

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D'après l'étude de Foodwatch, un produit bio sur huit contrôlé en France “n’est pas aussi bio qu’il le prétend”.

ALIMENTATION- Savez-vous ce que vous mettez dans votre assiette? La réponse n’est pas toujours aussi évidente qu’il n’y paraît, au vu de la campagne lancée par l’ONG Foodwatch ce jeudi 25 mars. Pour sonner l’alerte sur le “tabou” de la fraude alimentaire, l’ONG s’appuie sur un livre intitulé “Manger du faux pour de vrai” (Editions Robert Laffont), fruit d’une enquête menée par Ingrid Kragl, en charge des investigations de l’organisation.

Des fraudes alimentaires qui “se multiplient” en Europe et en France, et qui, selon la Commission européenne, seraient estimées à environ 30 milliards d’euros de perte chaque année pour l’industrie. “L’objectif de cette campagne, c’est de révéler la réalité du terrain, pas de faire peur, mais de dire attention, on a un problème et là maintenant, il faut mettre le sujet sur la table et commencer à le regarder droit dans les yeux”, explique Ingrid Kragl.

“Tout le monde mange, donc tout le monde est potentiellement concerné”, lance-t-elle sur Franceinfo. Par le biais d’une pétition, Foodwatch interpelle les ministres de l’Économie et de l’Agriculture et leur demande d’agir” pour assurer une meilleure prévention de ces fraudes et plus de transparence sur les informations dont les autorités de contrôle disposent”.

 

Nourriture contaminée, origine douteuse, faux bio...

Dans cette enquête, les scandales alimentaires des dernières années sont passés en revue: la viande de cheval vendue comme étant du bœuf, l’huile de tournesol devenue soudain de l’huile d’olive, beaucoup plus chère, grâce à un ajout de chlorophylle, le thon avarié injecté d’additifs dangereux pour lui donner l’air d’être frais et qui a provoqué des intoxications alimentaires... La spécialiste évoque des vins du Languedoc devenus du Pomerol ou du Margaux, les produits faussement bio, ceux qui s’arrogent une Appellation d’origine protégée (AOP) sans pouvoir y prétendre.

En France, une épice sur deux est frauduleuse, selon Foodwatch, 43 % des miels présentent des défauts de composition, de qualité ou sont faussement étiquetés français. Un produit bio sur huit contrôlé en France “n’est pas aussi bio qu’il le prétend”. Côté volailles, environ un vendeur sur deux “triche, notamment sur les labels de qualité fermier, AOP, IGP, label rouge”.

“C’est impossible pour les consommateurs” de savoir qu’un produit est contrefait, affirme la directrice de l’information de l’association. “Nous sommes une ONG de défense des consommateurs donc on va prendre le parti de l’aider à s’y retrouver. Et puis surtout, de demander aux responsables politiques de faire leur part”, conclut Ingrid Kragl. 

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