Booba : nos surprises et nos craintes après la tracklist de “ULTRA”

Après des semaines de teasing, Booba a dévoilé la tracklist complète de ULTRA, révélant ses quatorze morceaux et ses sept invités. Bref coup d’oeil.  ULTRA n’est plus qu’à quelques mètres de la sphère rap. Dixième et ultime album de Booba,...

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Après des semaines de teasing, Booba a dévoilé la tracklist complète de ULTRA, révélant ses quatorze morceaux et ses sept invités. Bref coup d’oeil. 

ULTRA n’est plus qu’à quelques mètres de la sphère rap. Dixième et ultime album de Booba, il a désormais dévoilé tous ses éléments promotionnels, de sa cover à sa tracklist complète. 14 morceaux ont été retenus pour le projet, dont la moitié en featuring. Bien qu’analyser des tracklists en pré-sortie apparaît comme un improbable jeu de spéculations, les informations livrées par le Duc varient entre l’excitation et l’inquiétude. Voire l’incompréhension. Décryptons en quelques points la forme que prend, quelques jours avant sa sortie, ULTRA, en reflétant les craintes et les surprises remontées par sa communauté.

Seulement 5 inédits de Booba en solo

Une simple soustraction suffit. Avec 14 morceaux au total, 7 collaborations et déjà deux singles publiés, ULTRA ne dévoilera que cinq inédits en solo de Booba. Plus que ça, la tracklist est composée à 50% de featurings : c’est beaucoup pour un album du Duc. Pour rappel, Trône, son précédent projet, comptait 12 sons en solo, avec une quantité de feats diminuée. Deux albums affichent un plus grand nombre d’invités : Temps mort, avec une répartition plus groupée (“100-8 Zoo” cumule à lui-seul quatre artistes) et DUC, qui s’avérait bien plus long avec 19 morceaux. Il ne reste donc qu’une petite place à Booba pour convaincre en solo, après les deux extraits “5G” et “Azerty”. Mais tout ça semble construire une stratégie finement établie.

Une vaste compilation 92i ?

Avec ULTRA, Booba se place en business-man conquérant. Parmi les invités, six sont signés sur ses propres structures : 92i, 7 Corp ou La Piraterie Music. Exceptés Bramsito et Dala, aucun d’eux ne s’est déjà exercé sur un long-format personnel. Un parti-prix donc, cher à Booba, qu’il serait préjudiciable de lui reprocher. Les albums du Duc ont régulièrement servi de tremplin pour son entourage : Nero Nemesis à lui-seul mettait en lumière Damso, Benash et Siboy. Sans parler, évidemment, de Kaaris sur “Kalash” dans Futur. Booba prépare ainsi son terrain à l’approche de la fermeture de sa discographie qui ouvrira définitivement la porte de son monde de producteur. ULTRA s’impose comme une transition à l’issue d’une carrière riche, qui n’a jamais lésiné sur la générosité envers de jeunes talents.

Des invités familiaux

Force est de constater toutefois que sa communauté espérait, encore hier, quelques surprises plus spectaculaires sur la tracklist. Seul Maes apporte un peu plus de piquant au milieu de la famille 92i, bien que les artistes aient déjà collaboré deux fois ces dernières années. Pas de Médine, de MHD, de Leto ou de Zed, avec qui Booba a pourtant collaboré depuis Trône sur des titres peut-être plus inédits. Pas de Ninho non plus, qui aurait pourtant pu faire soigneusement gonfler la hype du projet. Ou même de Jul : Booba a régulièrement loué les mérites du rappeur marseillais, mais aucun featuring avec lui ne comptera visiblement dans sa discographie. Le rendu aurait toutefois pu être intriguant.

“Ratpi World” écarté, un univers resserré ?

Si Booba l’a certifié à plusieurs reprises, certains se raviront tout de même de ne pas voir “Ratpi World” compter au sein de la tracklist de ULTRA. Il s’agit tout de même d’un choix éditorial osé, alors que le single vadrouille au plus haut des top steaming depuis quelques semaines. Cette décision sous-entend indirectement que le remix d’Aqua ne correspond pas à la direction artistique imaginée par Booba dans ULTRA. Doit-on appréhender un univers plus sombre, plus incisif, à l’image de la pochette de l’album tout en noir, avec un artiste les sourcils froncés ? Rien n’est moins sûr. Booba a longuement rappelé qu’il cherchait avant tout à faire de ce dixième album une démonstration de force commerciale. Pourtant, ses choix, en featuring ou en single, s’avère pour l’heure paradoxaux.

Booba avec Bramsito pour la fin

Une poignée de minutes après l’annonce de la tracklist, Bramsito pointait déjà en tendances Twitter. La cause : son nom est inscrit sur l’ultime piste d’ULTRA, soit, le dernier morceau de la discographie de Booba. En fait, la présence de Bramsito écarte de nombreux fantasmes de fans qui espéraient une outro surpuissante, rétrospective, voire mélancolique. Intitulé “Dernière fois”, le morceau n’exclut pour l’instant pas ses hypothèses, bien que la présence d’un invité, quel qu’il soit, exige évidemment une introspection plus nuancée. Bien conscient des critiques sur cette conclusion, Booba semblait plutôt serein ce mercredi soir sur les réseaux sociaux. Ne parlons peut-être pas trop vite.

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