Booba : on a classé ses covers, de la meilleure à la pire
Alors qu’il vient de dévoiler la cover d’ULTRA, on s’est refait la discographie de Booba pour mettre de l’ordre dans ses pochettes. Petite rétrospective sur ses dix albums, du meilleur au pire. C’est désormais officiel, Booba a annoncé sur...
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Alors qu’il vient de dévoiler la cover d’ULTRA, on s’est refait la discographie de Booba pour mettre de l’ordre dans ses pochettes. Petite rétrospective sur ses dix albums, du meilleur au pire.
C’est désormais officiel, Booba a annoncé sur ses réseaux qu’Ultra serait son dernier album. Après plus de 20 ans de carrière, il laisse derrière lui 10 albums qui auront tous marqué leurs époques à leur façon. Et avec eux, des covers plus ou moins marquantes. Interlude a dressé son top 10.
Ouest Side – 2006
Ouest Side apparaît comme une sorte de consécration dans la carrière de Booba. Troisième album et un statut de numéro 1 presque acquis à l’unanimité. Concernant la pochette, elle est l’une des plus iconiques de la carrière de Booba, tout comme l’album qu’elle représente. Directement inspirée d’une photo de Malcolm X, le rappeur regarde par la fenêtre, brolique à la main comme si il attendait un ennemi. Il semble observer un rap français devenu trop étroit pour lui. Son art se diversifie, “Boulbi” en étant l’exemple typique, et s’exporte à l’international, comme le montre son feat avec Akon “Gun in Hand”.
Nero Nemesis – 2015
Nero Nemesis sort dans un contexte spécial. Touché par les critiques formulés à l’égard de D.U.C., Booba n’aura laissé à personne le temps de respirer. On aura longtemps cru que Nero Nemesis constituait la dernière pièce de sa discographie. La cover est marquante car c’est la seule où il n’apparait pas. On y voit à la place, un lion ailé coiffé d’une couronne et faisant référence à son tatouage que l’on peut apercevoir sur 0.9. Son absence sur la cover est symbolique, comme si il souhaitait partager l’affiche, et ce avec Siboy, Benash et Damso, tous présents sur ce huitième album. Un album sombre et orgueilleux et une place sur le trône qu’il ne compte pas lâcher de si tôt. L’un de ses meilleurs albums. Et l’une de ses pochettes les plus marquantes.
Trône – 2017
Trône constitue pour l’instant le dernier album sorti du rappeur. La pochette est alors très explicite. On y retrouve un Booba couronné et royal, habillé d’un manteau de fourrure, rappelant presque une ancienne tenue de guerre. La couleur rouge est dominante, comme si le sang de ses ennemis recouvrait alors le guerrier qui revenait d’une guerre. Booba apparaît presque mélancolique sur la cover d’un album plus personnel que les autres, comportant notamment des morceaux comme “Petite Fille” ou encore “DKR”.
ULTRA – 2021
Le dénouement de l’une des (la ?) discographies les plus marquantes de l’histoire du rap français est proche. Et malgré une communication bancale, ULTRA intrigue et l’échéance se rapproch. La cover est lourde de sens, rappelant celle de Temps Mort. La même moitié de visage à la lumière, mais un regard qui paraît moins serein, plus colérique, à l’orée de sa dernière bataille. Booba semble prêt à partir en guerre contre le rap francophone dans son entièreté. Et la pochette d’ULTRA annonce déjà la couleur. Le rappeur à l’air fâché.
Temps Mort – 2002
En 2002, Booba sort son premier album solo. A l’époque, le rappeur est un homme mystérieux que peu connaissent. Considéré par beaucoup comme son meilleur album, Temps Mort annonçait alors comment allait se dérouler les 20 prochaines années. Temps Mort est positionné juste derrière ULTRA car les deux covers se ressemblent fortement. On ne voit que la moitié de son visage, un visage qui dégage une certaine sérénité. Une image qui détonne avec un propos véhément dans les différents morceaux. Cette sérénité est, par contre, en harmonie totale avec son niveau tout au long de l’album. C’est son premier album, mais c’est paradoxalement peut-être celui où il est dans la meilleure forme de sa carrière. Faisant du Booba de Temps Mort l’un des tout meilleurs rappeurs de l’histoire.
Panthéon – 2004
Panthéon est le deuxième album de Booba, et déjà la cover l’introduit comme le grand méchant du rap français. Une figure énigmatique et un premier rapprochement avec la culture du gangsta rap américain de l’époque. La casquette, les muscles, les tatouages et les bijoux : tant d’éléments qu’on retrouve aussi chez 50 Cent par exemple. Le visage de Booba est plongé dans l’ombre, rappelant cette image mystérieuse qu’il entretient toujours. La luminosité est sombre, presque apocalyptique, et la lumière vient de son poing, comme si il était responsable de cette ambiance anxiogène. Cependant elle vieillit un peu mal, et malgré une idée originale, le résultat parait un peu kitch aujourd’hui.
D.U.C – 2015
L’un des albums les plu controversés de sa carrière. Sur la pochette, on aperçoit Booba, a l’intérieur d’un triangle qu’il forme avec ses doigts, se plaçant lui-même au centre de sa cover. Un gros plan de son visage moyennement convaincant. La symbolique est amusante, son regard inquiétant rappelle celui qu’il nous jette sur Temps Mort. D’ailleurs, “Temps Mort 2.0” est un son présent sur la tracklist. Une cover à l’image de l’album qu’elle illustre. Efficace mais pas à la hauteur de son talent. Anomalie qu’il rattrapera en tout point avec Nero Nemesis, sorti quelques mois après.
Lunatic – 2010
Son cinquième album et un retour aux bases dans le nom, Lunatic faisant référence au nom du groupe qu’il a formé par le passé avec Ali. Concernant la cover, on retrouve quelque chose de beaucoup plus minimaliste, seul son visage peut être aperçu sur un cliché en noir et blanc. Booba regarde au loin, comme pour montrer son détachement par rapport à un rap français qu’il ne considère plus. A travers la photo on ressent un artiste à mi-chemin entre son début de carrière et sa deuxième partie. Coincé entre le jeune homme plein de rage de Temps Mort et le rappeur homme d’affaires de Futur.
Futur – 2012
Un sixième album tout autant décrié qu’acclamé. Futur marque une vraie rupture dans la carrière de Booba. Une influence US qui ne s’arrête plus qu’à l’image, mais qui se ressent encore plus dans sa musicalité. Et une cover à travers laquelle on comprend que Booba est passé du côté obscur. On l’y voit de profil et la casquette a laissée place à un bonnet. Les ambiances sombres auquel il nous avait habitué sont en contradiction totale avec le fond blanc sur lequel le rappeur se trouve. Un fond blanc pouvant rappeler l’intérieur d’un vaisseau spatial, ou un sas de décompression. En totale contradiction avec le rappeur. Tête de mort tatouée sur la main, Kopp a l’allure d’un méchant de film. Les lettres rouges sang de Futur viennent compléter une pochette à l’imagerie inquiétante.
O.9 – 2008
Toute une époque. À l’image des critiques qu’aura reçu le projet à sa sortie et l’utilisation jugée abusive de l’auto-tune, 0.9 revêt une pochette cristallisante à souhait. Pourtant, c’est la seule fois ou Booba aura travaillé avec l’excellent Fifou. Le résultat n’est franchement pas incroyable, le mimétisme avec 50 Cent et les albums de gangsta rap des années 2000 étant poussé à son paroxysme. Torse nu, casquette (trop) vissée sur la tête, Booba nous regarde dans les yeux. Au milieu de ses tatouages, on peut déjà apercevoir la future cover de Nero Nemesis tatouée sur son pectoral gauche. Très, trop old school.
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