Booba : On fait le bilan !
C’était à la fin des années 90′, Booba et Ali dévoilaient « Mauvais Œil » chez 45 scientific « monté grâce au Haschich » (Booba feat Dosseh – 45 scientific). L’œil avisé de Jean Pierre Sek directeur du label ne s’était pas trompé. Avec des...
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C’était à la fin des années 90′, Booba et Ali dévoilaient « Mauvais Œil » chez 45 scientific « monté grâce au Haschich » (Booba feat Dosseh – 45 scientific). L’œil avisé de Jean Pierre Sek directeur du label ne s’était pas trompé. Avec des textes ultra corrosifs, et un double regard sur les quartiers entre la vision consciente d’Ali qui criera quelques années plus tard « Que la Paix soit sur vous« , celle de Booba impertinente et consciente, Lunatic fait sa place. Déjà à l’époque, Laurent Bouneau à Skyrock refuse de playlisté le duo jugé trop clivant. Comme beaucoup, il retournera sa veste après quelques semaines et fera vibrer la première radio rap sur « Pas Le Temps pour les regrets« .
En 2002, Booba dévoile « Temps Mort« . Le style est au rap piano et violon. Avec des tubes en puissance comme « Le Bitume avec une Plume » samplé sur « Les Feux de L’Amour » ou « Destinée » presque prophétique, l’opus reste l’album préféré de « l’ancien » ou du « petit puriste de 15 piges« . Mais 20 ans plus tard, alors que « Trône » son dernier album en date s’approche dangereusement du diamant, le rappeur siège encore et toujours sur le toit du rap Game. Car tout au long de sa carrière, le rappeur a eu le regard tourné vers l’inédit et surtout vers les USA. Le rappeur est à l’origine de la révolution dans le Rap français. Et le rap français lui rend bien. Adulé par les uns, détesté par les autres, mais craint par tous, il signe son dernier album.
Booba : A l’origine de l’introduction de l’autotune en France
Contrairement à ses nombreux adversaires dans le Rap Game qu’il affiche ardemment sur Instagram, Booba a toujours accompagné le rap. Il a évolué avec le temps se refusant à s’enfermer dans le style qu’il l’a vu naître. Avec « 0.9 » dévoilé en 2008, le rappeur inaugure l’autotune qui fait déjà les beaux jours de rappeur comme Kanye West (Gradation) ou Jay-Z. L’instrument inventé par un sismologue a été utilisé par la première fois par Cher sur « Believe« . Tout le monde annonce la mort de Booba. Les puristes, les anciens et les rageux s’entretuent en critiques sur fond de jalousie mal assumée.
Finalement, la victoire « artistique » de Booba est totale. Pour preuve, Jul, le rappeur le plus bankable à l’heure actuelle comme le groupe PNL ont fait de l’usage de l’autotune un art en soi. Dans « Trône« , il n’hésitera pas à déclarer sans : « Depuis 0.9, ils ont critiqué mais ont tous saigné l’autotune« .
Mais des années plus tard encore et toujours, le principal rival de Booba, Rohff, n’hésitera pas à déclarer en Interview que « l’autotune a sauvé des carrières« . La question c’est surtout de savoir s’il est plus subversif de sortir des sentiers battus et s’essayer aux nouvelles tendances musicales, ou de rester sur ses acquis. La question appartient à chacun.
Booba accompagne la vague Trap !
On dit souvent que Kaaris a ramené « L’Or Noir » de Sevran. En d’autres termes, le milieu s’accorde pour dire que sous l’influence de son beatmaker star Therapy, Kaaris a ramené la vague Trap. L’influence du rappeur de Sevran est en effet indéniable. Après la sortie de « Zoo » et surtout de « Or Noir » avec le magnifique titre éponyme, le rappeur enclenche une vague Trap qui ne s’arrêtera plus. Rappeurs confirmés et indépendants, tous se convertissent à la Trap laissant mourir une bonne fois pour toute le rap piano et violon laissé aux seuls amoureux des mots.
Mais Booba intervient dans la carrière de Kaaris en le mettant dans la lumière avec le titre « Kalash » sorti en 2012 sur l’album « Futur 2.0« . Le titre culmine aujourd’hui à près de 41 millions de vues sur YouTube. Et la visibilité apportée par Booba a été décisive pour Kaaris. Certes des années plus tard, le K reviendra sur cet épisode dans le titre « Réussite » où il prétend surtout que Booba l’a trahi. Mais l’influence de B2O a été décisive. Surtout que Kaaris n’est pas le seul rappeur de la vague trap lancé par B2O. Gradur qui n’a pas eu droit à un featuring a fait l’objet d’une promotion en force du duczer comme beaucoup d’autres rappeurs.
Puis dans le titre « Pinocchio » en featuring avec Damso et Benash, Booba clôt même le chapitre de la Trap : « Moi aussi je sais en faire de la Trap de merde« .
Booba annonce le nouveau genre : La chanson urbaine !
C’est au détour d’un single sorti un peu par hasard sur « Trône » en 2017 que Boobzer se laisse aller à la chanson urbaine. La chanson urbaine c’est peut être l’apothéose d’un style… Car la France, pays de Brassens et de Montand est très attachée à sa Chanson française. Dans ce cadre, la chanson urbaine serait l’apothéose de la musique urbaine puisqu’elle se rapproche de « l’art musical à la française« . Et si Youssoupha s’écrit quelques années plus tôt : « C’est nous la chanson française« . Les rappeurs le sont vraiment devenus après la sortie de « Petite Fille ». Le single culmine à près de 58 millions de vues sur YouTube.
Depuis la plupart des rappeurs réalisent un titre de ce genre dans leur opus. Ça leur permet aussi d’exprimer des sentiments plus positifs ou au contraire un peu plus mélancoliques que sur des titres complètement égotrip.
Booba : Le 92i ou la grand débandade !
C’est sans doute l’un des ses échecs… « Mes succès sont des chèques, mes échecs sont des chefs d’oeuvres » avait-il déclaré et ce n’est pas si faux. Car avec le 92i, il engrange les succès à vitesse V. Il redore la vision de la femme dans le rap cantonné jusque là au chanson d’amour avec une certaine Shay, il « achète une son-mai avec l’argent d’ipséité » de Damso certifié diamant, et il lance même Benash sur « Validé » un titre complètement reggaeton (copié à tout va depuis) qui restera par ailleurs le plus gros morceau de sa carrière.
Mais après quelques années, la plupart des membres de l’énorme label de Booba ont quitté l’aventure. Shay part en de bons termes. Damso est en guerre ouverte avec le fondateur, et il fait partie de cette « fronde de featuring » (les ennemis de Booba featent de plus en plus entre eux) contre le DUC, et Benash est devenu un rappeur évangélique à la surprise générale. C’est une réussite car en termes de ventes et de chiffres, le 92i a tenu ses promesses. Mais dans la gestion des hommes et des femmes, le DUC a peu péché.
Ce n’est pas un hasard si pour son dernier album « Ultra » il déchaine les featuring avec la nouvelle garde du « La Piraterie », son nouveau label. Booba qu’on connaît bien refuse de partir sans des héritiers qui vont relever le défi à sa place. Alors comme Dre sur Compton, il a invité tous ses disciples de Bramsito, à SDM, en passant par la la jeune Elia. Et il rendra hommage aux fidèles parmi les fidèles Gato, et Maes.
Au niveau artistique donc, le bilan de Booba est « globalement explosif« .
L’article Booba : On fait le bilan ! via @ Urban Tracks.