Brexit: l'UE entérine l'accord commercial avec le Royaume-Uni

ROYAUME-UNI -  Le Parlement européen a approuvé ce mercredi 28 avril l’accord commercial conclu par l’UE avec le Royaume-Uni, mettant un point final au douloureux chapitre du Brexit, dans un contexte toujours tendu entre les deux rives de la...

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Michel Barnier et Ursula Von der Leyen au Parlement européen le 27 avril 2020

ROYAUME-UNI -  Le Parlement européen a approuvé ce mercredi 28 avril l’accord commercial conclu par l’UE avec le Royaume-Uni, mettant un point final au douloureux chapitre du Brexit, dans un contexte toujours tendu entre les deux rives de la Manche.

À l’issue du scrutin, organisé mardi soir, 660 députés ont approuvé le texte, 5 s’y sont opposés et 32 se sont abstenus, sur 697 votants, selon des résultats annoncés mercredi.

Ce traité “marque le fondement d’un partenariat fort et étroit avec le Royaume-Uni”, a réagi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur Twitter. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a, lui, salué le début d’une “nouvelle ère”.

De son côté le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a évoqué “la dernière étape d’un long voyage” entre deux partenaires commerciaux d’une “importance vitale, alliés proches et égaux souverains”.

“Il est maintenant temps de se tourner vers l’avenir et de construire un Royaume-Uni plus global”, a ajouté le dirigeant conservateur.

Entre confiance et “erreur historique”

Le feu vert des eurodéputés sur cet accord commercial conclu in extremis le 24 décembre dernier était devenu urgent: l’application provisoire du texte, effective depuis le début de l’année, s’achève vendredi. Et le Royaume-Uni avait exclu toute prolongation.

Le scrutin, après un débat causementaire de cinq heures, s’accompagne du vote d’une résolution non contraignante, dans laquelle les élus qualifient le Brexit d’“erreur historique”.

Ils demandent aussi à être pleinement associés aux futurs échanges avec Londres sur la gouvernance de cet accord de 1250 pages, ce qu’a promis mardi Ursula von der Leyen.

Les relations entre Londres et Bruxelles ont été profondément affectées par la décision britannique de quitter le marché unique, officielle depuis le 31 janvier 2020 mais effective seulement depuis le début de l’année.

Sur le plan des échanges, les exportations européennes vers le Royaume-Uni ont reculé de 20,2%, quand les importations britanniques dans l’UE ont baissé de 47% au cours des deux 1ers mois de 2021, selon Eurostat.

À cela s’ajoute une crise de confiance entre les deux partenaires, après plusieurs décisions de Downing Street remettant en cause le précédent accord conclu avec l’UE, le traité de 2019 sur le Brexit, qui organise le divorce.

La question Irlandaise

Les Européens reprochent notamment à Londres d’avoir violé le protocole irlandais contenu dans ce traité, en reportant certains contrôles douaniers et sanitaires qui devraient être menés entre la province britannique d’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, afin d’éviter le retour d’une frontière sur l’île d’Irlande. 

Sur place, des tensions ont ressurgi récemment, alimentées par la colère provoquée par l’instauration de ces nouveaux contrôles.  Ces dispositions provoquent le mécontentement des unionistes qui dénoncent l’instauration d’une frontière en mer d’Irlande.

De leur côté, en signe de protestation, les eurodéputés ont longtemps retardé le moment de fixer une date pour donner leur feu vert à l’accord commercial.

“Une mise en œuvre fidèle (du traité) est essentielle”, a insisté mercredi Ursula von der Leyen, qui a déjà assuré que l’UE “n’hésiterait” pas “si nécessaire” à utiliser contre Londres les mesures de compensation unilatérales prévues par l’accord.

Les pêcheurs français s’impatientent

D’autres points de friction restent en suspens des deux côtés de la Manche, comme le récent différend sur l’approvisionnement en vaccins AstraZeneca, ou encore la menace mardi de la France de prendre des “mesures de rétorsion” contre les services financiers britanniques si l’accord post-Brexit sur la pêche n’était pas mis en oeuvre.

Les pêcheurs français reprochent notamment aux autorités britanniques de délivrer au compte-gouttes les licences qui leur permettent d’accéder aux eaux poissonneuses côté britannique. 

À Boulogne-sur-Mer, le 1er port de pêche français, seulement 22 bateaux sur 120 ont reçu la licence permettant d’accéder à la zone des 6-12 milles britanniques, selon le président du comité régional des pêches, Olivier Leprêtre.

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