[Cannes 2021] Avec « Vortex », Gaspar Noé réalise un film sur la maladie d’Alzheimer qui sonne creux.
C’est la 1ère fois que Gaspar Noé filme des octogénaires, et pas n’importe lesquels, puisque ce sont deux comètes de cinéma, l’actrice et icône post-Nouvelle Vague Françoise Lebrun (La Maman et la putain de Jean Eustache) et le cinéaste italien...
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C’est la 1ère fois que Gaspar Noé filme des octogénaires, et pas n’importe lesquels, puisque ce sont deux comètes de cinéma, l’actrice et icône post-Nouvelle Vague Françoise Lebrun (La Maman et la putain de Jean Eustache) et le cinéaste italien et roi du giallo Dario Argento qui jouent ici un couple de beaux vieux.
Au début du film, on les rejoint par le truchement d’un plan aérien qui nous fait voir le ciel de Paris avant d’atteindre leur terrasse. « La vie est belle », se disent-ils amoureusement. Et oui pour une fois chez Noé, là, dans cet appartement qui déborde de livres et de souvenirs, la vie est plutôt belle. Mais Noé étant quand même Noé, il ne peut en être ainsi et la chanson de François Hardy qui ouvre le film prévient : « On est bien peu de choses ».
Vortex, comme les autres films précédents du cinéaste, répond lui aussi à une règle de mise à mort de ses personnages, à la mise en route d’un chaos, mais sur un mode ici plutôt surprenant qui est celui d’une chronique du quotidien improvisée (aucune ligne de dialogue écrite au préalable), assez douce. Vortex est peut être le film le plus sensible de Gaspar Noé, parce qu’on y ressent un peu l’amour d’une famille (Alex Lutz en fils et ancien toxico) confrontée à la maladie de la mère, ancienne psychiatre atteinte d’Alzheimer – un comble.
Le film s’organise autour d’un dispositif, le split-screen, pour dire l’éloignement que la perte de mémoire va creuser. De son côté (de l’écran), l’homme essaye d’écrire un livre sur le rêve et le cinéma, et le film tente lui aussi de développer une réflexion autour de la question sans vraiment parvenir à en faire autre chose qu’une intention de scénario. C’est d’ailleurs ce qui pêche dans ce film de décomposition et de décrépitude (le grand sujet de Noé), plus dépressif que provocateur, imaginé par son auteur après un séjour à l’hôpital.
Dario Argento et Françoise Lebrun dans « Vortex » de Gaspar Noé (Copyright Wildbunch)Débarrassé du vernis sulfureux qui fait l’empreinte de la filmo du cinéaste, Vortex est certes bien plus aimable que ses prédécesseurs mais il paraît aussi assez creux, comme une bonne idée restée en surface, à peine décantée, accrochée à cette croyance un peu naïve d’un réel évident, comme s’il suffisait de poser une caméra là et de laisser vivre l’instant pour capturer quelque chose d’une vie en train de mourir.