[Cannes 2021] “Cow”, un docu animalier un peu (trop) didactique

Ah tiens, encore un film de vache. Et qui plus est encore réalisé par une femme, après First Cow de Kelly Reichardt ou Gorge Cœur Ventre de Maud Alpi. Comme si l’idée de représenter nos esclaves laitières ne devait naître que du côté féminin...

[Cannes 2021] “Cow”, un docu animalier un peu (trop) didactique

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Ah tiens, encore un film de vache. Et qui plus est encore réalisé par une femme, après First Cow de Kelly Reichardt ou Gorge Cœur Ventre de Maud Alpi. Comme si l’idée de représenter nos esclaves laitières ne devait naître que du côté féminin de l’humanité – même si on aurait également pu citer Bovines d’Emmanuel Gras, qui est sans doute le plus proche parent de ce Cow avec son dispositif d’immersion sans paroles auprès des génisses.

Andrea Arnold, qui poursuit donc sa filmo de portraits féminins (Fish Tank, American Honey) en changeant simplement d’espèce, a suivi parallèlement la vie de Luma, une vache laitière d’une exploitation du Kent (région d’origine de la réalisatrice), et de son veau, un sublime petit à tête blanche que l’on voit naître à l’ouverture du film avant d’être séparé quelques minutes plus tard de sa mère.

>> À lire aussi : Dans les chemins de traverses de Kelly Reichardt, cinéaste de “l’à côté”

Caméra embarquée

Quasi sans paroles à l’exception de quelques bribes entendues lorsque les ouvriers agricoles sont dans les parages, le dispositif se veut immersif jusqu’à la caricature : caméra si proche qu’elle se prend à quelques reprises le museau bovin sur l’objectif, plans subjectifs (où, évidemment, un train passe). Du fait des aléas de la vie des vaches, il est aussi extrêmement répétitif, ce qui n’est pas en soi dérangeant – sorte de Jeanne Dielman bovin, abruti par les tâches quotidiennes.

Mais Cow ne sort hélas jamais vraiment du laïus attendu, pétri d’une volonté de nous “sensibiliser”, comme l’ont déjà fait un certain nombre de discours de Joaquin Phoenix et de vidéos L214, à une chose devenue assez banale et convenue. De fait le film n’est pas grand chose de plus qu’une vidéo L214, rehaussée de cinéma comme on sucre un dessert trop fade : une saillie de taureau dans un joli champ mais avec un feu d’artifice dans le fond ; une salle de traite ultra-glauque, mais avec des tubes pop de Billie Eilish ou des Pogues qui grésillent dans le fond. Le procédé est assez facile – reste le regard tenace et terrifié de Luma, qu’on est un peu honteux de laisser dans la salle en la quittant.