[Cannes 2021] “Down with the King”, un beau portrait d’un artiste en panne, avec le rappeur Freddie Gibbs
De son 1er à son dernier plan, Down with the King regarde un homme tomber au ralenti. C’est mélancolique, drôle et toujours séduisant. Cet homme, appelé Money Merc, est un célèbre rappeur qui traverse une crise d’inspiration et décide de s’isoler...
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De son 1er à son dernier plan, Down with the King regarde un homme tomber au ralenti. C’est mélancolique, drôle et toujours séduisant. Cet homme, appelé Money Merc, est un célèbre rappeur qui traverse une crise d’inspiration et décide de s’isoler dans une maison du Massachusetts pour y écrire son prochain album.
Débutant au cinéma, Freddie Gibbs, auteur de quelques-uns des meilleurs albums de hip-hop de la décennie passée (notamment Piñata en 2014 et Alfredo en 2020), l’interprète avec un charisme dément, et l’amour que lui porte la caméra de Diego Ongaro est communicatif.
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Kanye à la fermeCe jeune cinéaste américain, mais parlant le français sans accent, vit dans ce coin de campagne de Nouvelle-Angleterre, où il a réalisé en 2015 un 1er long (Bob and the Trees, inédit), sur un agriculteur du cru, qui joue ici un rôle secondaire. Car rapidement, le rappeur Merc se lie d’amitié avec lui (et d’amour pour une vendeuse de matériel de bricolage, formidable Jamie Neumann, aperçue dans The Deuce), et se prend à rêver d’une vie de fermier, paisible, à la fraîche. Ongaro part de cette idée, burlesque sur le papier, (Kanye à la ferme, en gros), pour déployer sérieusement sa fiction du réel, aux frontières du documentaire, dans un geste qui rappelle celui de Matt Porterfield (Putty Hill, Solers Point).
S’il ne s’interdit pas d’exploiter parfois le potentiel comique de son expérience chimique, il ne s’y limite heureusement pas, et accompagne les doutes existentiels de son personnage par petites touches, sans rien brusquer, avec patience et intelligence — lorsqu’il s’agit par exemple d’aborder, sans se laisser déborder par elle, la question raciale, inévitable aux États-Unis.
Et si l’on peut regretter que le récit ne prenne pas plus d’ampleur, on reste longtemps après la projection sous le charme de ce portrait impressionniste et mélomane — la B.O est, évidemment une tuerie.