[Cannes 2021] “Face à la mer” : bienvenue à Beyrouth, ville fantôme

Tourné au moment des explosions du port de Beyrouth du 4 août 2020, Face à la mer explique l’histoire de Jalna (Manal Issa), une jeune fille qui a quitté ses parents pour suivre des études à Paris et qui retourne soudainement à la capitale...

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Jul 15, 2021 - 16:20
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[Cannes 2021] “Face à la mer” : bienvenue à Beyrouth, ville fantôme

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Tourné au moment des explosions du port de Beyrouth du 4 août 2020, Face à la mer explique l’histoire de Jalna (Manal Issa), une jeune fille qui a quitté ses parents pour suivre des études à Paris et qui retourne soudainement à la capitale libanaise deux ans après.

Léthargie générale

Fatiguée, lasse, elle n’a pas envie ou le courage de expliquer sa vie, la raison de son retour, de se justifier. Ses parents, patients, indulgents, sont fatigués aussi. Tous deux n’ont plus de travail, s’ennuient, prennent des anxiolytiques, souffrent d’une sorte de léthargie qui semble avoir recouvert toute la ville, comme dans La Belle au bois dormant, et qui imbibe tout le film. Jalna retrouve son ancien petit-ami, Adam. Les retrouvailles sont d’abord joyeuses, mais tout se délite quand le jeune homme entend mener la vie de Jalna.

Ely Dagher réalise un film au montage subtil, déstructuré (où la fin ressemble au début, comme si les scènes avaient été interverties). Il filme patiemment les quartiers modernes de Beyrouth, vides et fantomatiques, où les habitant·e·s survivent et semblent errer comme des spectres à la recherche d’un avenir introuvable. Pendant ce temps-là, la mer les regarde.

Un beau film, travaillé, scandé, qui trouve légitimement sa place dans la sélection de la Quinzaine des réalisateurs.

Face à la mer par Ely Dagher. Avec Manal Issa, Fadi Abi Samra, Roger Azar… En salle prochainement.

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