[Cannes 2021] “Les Olympiades” de Jacques Audiard, un noir et blanc qui laisse de marbre
On avait laissé le cinéma de Jacques Audiard au XIXe siècle en Amérique (Les frères Sister) presqu’uniquement en compagnie des hommes. On le retrouve avec Les Olympiades dans XIIIe arrondissement parisien hyper contemporain, pour une romcom...
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On avait laissé le cinéma de Jacques Audiard au XIXe siècle en Amérique (Les frères Sister) presqu’uniquement en compagnie des hommes. On le retrouve avec Les Olympiades dans XIIIe arrondissement parisien hyper contemporain, pour une romcom qui fait la part belle aux personnages féminins, et qui a été co-écrite avec des femmes – en l’occurrence les cinéastes et scénaristes Léa Mysius et Céline Sciamma. Un contre-pied donc, et pas seulement au film précédent. Également à une perception du cinéma d’Audiard comme essentiellement fasciné par la brutalité masculine (De battre…, Un prophète, Dheepan…).
Féminisée et rajeunie, tel est le profil avantageux que veut présenter l’œuvre audiardienne, avec ses personnages de vingtenaires en pleins chassés-croisés sexuels et sentimentaux, à la fois surqualifié·es dans leur formation et précaires dans leur insertion au marché du travail.
>> À lire aussi : “Les Frères Sisters” : où sont les femmes ?
Hyper-contemporanéitéLe film est d’ailleurs moins aimanté par la jeunesse elle-même que par le contemporain. Un désir d’hyper-contemporanéité palpite dans chaque image, se niche dans toutes les circonvolutions de la fiction (camgirl, slut bashing, applications de dating…). Et détermine surtout sa forme : sa dramaturgie de l’infra-ordinaire qui ressemble à celle d’une websérie (on pourrait aussi bien ingurgiter le film par micro-tranches de sept minutes sur un téléphone) ; sa direction artistique arty avec ce noir et blanc de produit haut de gamme Netflix (on pense un peu à Malcom & Marie de Sam Levinson).
Ultra-volontariste dans ce désir d’être en tout synchrone, le film peine à dépasser la simple accumulation des signes de l’époque. On glisse sur sa surface comme on feuillète un catalogue.
Les Olympiades de Jacques Audiard en salle le 27 octobre 2021.