[Cannes 2021] “Stillwater” plonge Matt Damon dans un thriller marseillais qui manque de souffle

Matt Damon descend les marches de la gare de Marseille Saint-Charles, se promène dans les Calanques, assiste à un match de l’OM au stade Vélodrome… Pour celles et ceux qui sont rompu·es aux charmes de la cité Phocéenne, ces quelques situations,...

[Cannes 2021] “Stillwater” plonge Matt Damon dans un thriller marseillais qui manque de souffle

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Matt Damon descend les marches de la gare de Marseille Saint-Charles, se promène dans les Calanques, assiste à un match de l’OM au stade Vélodrome… Pour celles et ceux qui sont rompu·es aux charmes de la cité Phocéenne, ces quelques situations, piochées parmi d’autres, confèrent à Stillwater, le nouveau film de Tom McCarthy (Spotlight), les contours d’un improbable collage entre l’imaginaire hollywoodien et une géographie familière. Deux regards se croisent : celui qu’un cinéaste américain porte sur la France et celui que les spectateur·rices hexagonaux·ales, aiguillé·es par la présence des frenchies Thomas Bidegain et Noé Debré au scénario, projettent sur une figure sculptée par le cinéma US.

La principale qualité du film, présenté hors-compétition au Festival de Cannes, réside dans sa façon de scruter le corps d’un acteur qui ne nous a jamais fait défaut au fil d’une carrière oscillant entre la crème du cinéma hollywoodien (La Mémoire dans la Peau, Seul sur Mars) et une veine auteuriste plus radicale (ses collaborations avec Gus Van Sant), de le laisser infuser chaque plan de sa présence à la fois familière et singulière.

>> À lire aussi : Spotlight : un fascinant film d’investigation sur la pédophilie au sein de l’Eglise

From Stillwater to Marseille

En incarnant Bill Baker, un ouvrier natif de l’Oklahoma s’installant à Marseille pour tenter d’innocenter sa fille qui y est emprisonnée pour meurtre, l’ami américain aux contours rassurants s’ouvre à un dépaysement géographique puis intime, lorsqu’il se lie d’amitié à Virginie (Camille Cottin), une comédienne locale, et sa petite fille Maya. Taiseux et massif, Matt Damon habite le film comme un fantôme lessivé par tout le chagrin du monde, traverse les scènes comme une absence à remplir : la quête de liberté qui structure le récit est d’abord celle de sa propre humanité.

Impeccable Matt Damon

Ce double dépaysement, hélas, tourne un peu à vide en ce qu’il se noue à une ville et un visage bien connus des spectateur·rices français·es, tous deux saisis dans un écheveau de clichés mal dégrossis sur le multiculturalisme ou le métier d’actrice. Il aurait fallu un cinéaste plus inspiré que l’académique Tom McCarthy pour capturer le bouillonnement marseillais où deux êtres antinomiques cherchent à s’apprivoiser.

Oscillant entre une pesanteur auteuriste qui peine à se dissiper et un potentiel de thriller d’action qui ne se résout pas à éclore pleinement, le film stagne entre deux eaux et peine à trouver son rythme. Trop mécanique lorsqu’il joue des codes du récit policier, c’est dans ses moments de creux, quasi-documentaires, qu’il se révèle le plus émouvant : ceux où Matt Damon, une nouvelle fois impeccable et étonnamment émouvant, a toute la latitude pour habiter les scènes.

Stillwater de Tom McCarthy, avec Matt Damon, Camille Cottin, Abigail Breslin… En salle le 22 septembre.