[Cannes 2022] Mario Martone reste aux portes de l’émotion dans “Nostalgia”

Grand habitué de la Mostra de Venise et des David di Donatello (équivalent transalpin des César), Mario Martone jouit d’un solide prestige en son pays, où il enchaîne depuis plus de trente ans : films, opéras et pièces de théâtre. Voir le metteur...

[Cannes 2022] Mario Martone reste aux portes de l’émotion dans “Nostalgia”

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Grand habitué de la Mostra de Venise et des David di Donatello (équivalent transalpin des César), Mario Martone jouit d’un solide prestige en son pays, où il enchaîne depuis plus de trente ans : films, opéras et pièces de théâtre. Voir le metteur en scène italien en compétition officielle à Cannes était une des surprises de cette sélection. Il s’agit en fait d’un retour puisqu’il y figurait déjà en 1995 avec L’Amour meurtri

Affaire de retour, son film Nostalgia en est aussi une. Après avoir fui sa ville natale de Naples au seuil de l’âge adulte, Felice (Pierfrancesco Favino) y revient quarante ans après pour s’occuper de sa vieille mère. Marié au Liban et désormais plus à l’aise en arabe qu’en italien, il renoue avec son quartier de La Sanità, domaine de la pègre napolitaine, et avec le souvenir ému de son meilleur ami d’autrefois, aujourd’hui devenu chef de gang. 

Naples et les amours adolescentes

Prétexte pour filmer une déambulation dans les rues napolitaines chères au cœur du cinéaste, Nostalgia fait preuve d’une certaine retenue vis-à-vis des images habituellement associées à la ville. Si la Camorra est bien présente, c’est à travers une ombre au sommet d’une maison, un coup de feu au loin, un regard de travers dans la rue ou un graffiti menaçant au mur. Martone montre la ville comme une sorte de royaume de Peter Pan, peuplé de jeunes et gouverné par des vieux hantés par leur jeunesse. À l’autre bout du spectre de l’âge, il y a aussi quelques belles scènes entre Felice et sa mère. 

Et pourtant, on s’ennuie un peu. À force d’être allusif et d’amasser les madeleines de Proust, la mise en scène en devient lassante. Et la rencontre tant attendue entre les deux amis d’enfance ne déclenche pas le bouleversement annoncé. Trop pudique aussi les allusions à leur homosexualité adolescente et refoulée. Comme à la vieille époque du Code Hays, elle passe par des sous-entendus sexuels métaphoriques et une sanction finale dont le film se serait bien passé.

Nostalgia de Mario Martone, avec Pierfrancesco Favino, Tommaso Ragno, Francesco Di Leva et Sofia Essaïdi, présenté en Compétition au festival de Cannes. En salle le 19 octobre 2022.