[Cannes 2023] Avec “Un prince”, Pierre Creton signe une utopie poétique, sensuelle et fleurie

La sélection de Un prince de Pierre Creton par la Quinzaine des cinéastes, offre à son auteur (plus de vingt films à ce jour dont le sensationnel Va, Toto ! en 2007) une visibilité élargie méritée. Un prince n’en demeure pas moins viscéralement...

[Cannes 2023] Avec “Un prince”, Pierre Creton signe une utopie poétique, sensuelle et fleurie

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La sélection de Un prince de Pierre Creton par la Quinzaine des cinéastes, offre à son auteur (plus de vingt films à ce jour dont le sensationnel Va, Toto ! en 2007) une visibilité élargie méritée. Un prince n’en demeure pas moins viscéralement confidentiel, tant son énergie relève d’un “entre nous soit dit” qui n’est pas “un entre soi”. Ses lumières, vives ou crépusculaires, font vaciller nos paupières. Ses paroles, musiques, bruissements, chuchotent à nos oreilles des sons inédits. Un prince, conte de faits, invente une perception fantomatique qui randonne sur les sentiers de la poésie, hanté par un invisible : Kutta (Shiman Dangi), un enfant adopté par Françoise Brown, femme solide de la campagne normande. Françoise cause de Kutta, mais on ne le voit pas jusqu’à son apparition en adulte lors d’une saynète de cul d’une drôlerie surréelle.

La légende de Kutta enroule sa liane dans d’autres frondaisons : la vie de Pierre-Joseph , apprenti jardinier, celle d’Alberto, son professeur de botanique ou celle d’Adrien, son 1er employeur. Le roman devient un apprentissage, notamment sexuel, le jeune Pierre-Joseph préférant des hommes d’âge mûr. C’est un joli coup d’éclat : le désir se moque des générations et des genres. Jusqu’à un retournement non moins révolutionnaire lorsque l’acteur Antoine Pirotte (qui joue Pierre-Joseph) est remplacé, littéralement au saut du lit, par le “vieux” Pierre Creton dans le même rôle.

Un étrange château

D’autres embellies fantastiques réchauffent Un prince. Le dédoublement des voix : Vincent Barré (Alberto) avec la voix de Mathieu Amalric, Manon Schaap (Françoise Brown) avec la voix de Françoise Lebrun. La mise en coïncidence d’images qui n’ont rien à voir et qui pourtant se regardent, de l’Himalaya au bocage normand, ou la visite d’un étrange château qui s’acoquine avec la construction d’une mystérieuse cabane. 

Un prince est une utopie encourageante. Une communauté inventée, un jardin des délices où la vie des vivants, des humains aux animaux, des paysages aux fleurs, accueille en souriant la vie des morts.

Un prince de Pierre Creton est présenté à la Quinzaine des cinéastes