Caroline Receveur, Nabilla... Pourquoi tous les influenceurs déménagent à Dubaï
DUBAÏ - Nabilla et Thomas Vergara, Caroline Receveur et Hugo Philip, Jessica Thivenin et Thibault Garcia, Julien et Manon Tanti... Si vous suivez toutes ces personnalités et anciens candidats de télé-réalité sur Instagram, vous l’avez sans...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
DUBAÏ - Nabilla et Thomas Vergara, Caroline Receveur et Hugo Philip, Jessica Thivenin et Thibault Garcia, Julien et Manon Tanti... Si vous suivez toutes ces personnalités et anciens candidats de télé-réalité sur Instagram, vous l’avez sans doute remarqué. Comme le rappelle le documentaire “Influenceurs: une vie de rêve à Dubaï”, diffusé ce mardi 13 avril sur C8, tous ont choisi de s’expatrier à Dubaï d’où ils exposent à l’envi à leurs millions d’abonnés leur nouveau quotidien sous le soleil.
Aux 1ers abords, les raisons évoquées par ces derniers - et les agences qui gèrent leur carrière - sont souvent “la sécurité”, “la multi-culturalité” ou encore la météo.
“Ce sont des personnalités connues dont les visages sont très familiers en France. Étant donné qu’ils partagent leur vie au quotidien à la télé ou sur les réseaux, les gens en France ont parfois du mal à établir des limites à respecter leur vie privée”, révèle une source qui travaille dans une agence d’influenceurs. À Dubaï, personne ne sait qui ils sont donc ils se sentent plus en sécurité. Ce n’est qu’à quelques heures d’avion de leurs familles en France et le décalage horaire n’est pas si important, seulement 2 ou 3 heures, c’est idéal.”
View this post on InstagramA post shared by Nabilla Vergara (@nabilla)
Pourtant d’autres facteurs pourraient bien les avoir poussés à choisir cette ville des Émirats arabes unis.
Des avantages fiscaux, mais pas que
Si les avantages fiscaux que présente Dubaï en comparaison à la France peuvent en partie expliquer ces nombreux déménagements, ce ne serait en revanche pas la seule raison qui pourrait attirer les jeunes influenceurs. “Il y a certes une fiscalité plus avantageuse mais il faut avant tout savoir que détenir un passeport occidental, permet d’obtenir beaucoup d’avantages à Dubaï′ explique Amélie Le Renard, sociologue et autrice de l’ouvrage Le privilège occidental. Travail, intimité et hiérarchies postcoloniales à Dubaï (Presses de Sciences Po, 2019).
“Tout d’abord, les visas sont attribués en fonction de la nationalité. Pour les titulaires de passeports occidentaux, il est autorisé de rester jusqu’à trois mois à Dubaï, même sans y travailler et sans démarches particulières. Pour la plupart des nationalités, un visa onéreux ou conditionné au contrat de travail est obligatoire dès leur entrée sur le territoire. Ensuite, il existe des ‘zones franches’ intégrées à la ville, où le droit qui s’applique est spécifique, ce qui permet notamment de créer une entreprise sans partenaire local [ce qui est une obligation en dehors des zones franches, NDLR]”,explique-t-elle. Et pour cause, les influenceurs ne sont souvent pas salariés, mais auto-entrepreneurs. La plupart possèdent même leur propre entreprise afin de commercialiser des produits de cosmétique ou de mode.
View this post on InstagramA post shared by Caroline Receveur ???? (@carolinereceveur)
“Le coût de la main d’oeuvre est également inférieur. Étant donné que l’entreprise paie peu de charges sur les salaires des étrangers (pas de cotisations chômage, retraite), cela lui revient beaucoup moins cher”, ajoute Amélie Le Renard. Une raison qui pourrait ainsi attirer les influenceurs à Dubaï pour y délocaliser leur entreprise à moindre coût.
Enfin, le prix de l’immobilier de la ville serait en baisse depuis plusieurs années. Un argument qui avait également été évoqué par Caroline Receveur. “Une maison avec jardin et piscine à Dubai est bien inférieure aux prix du marché en France et encore bien plus inférieure au prix du marché Anglais, je vous laisse un jeter un oeil par vous même”, a, par le passé, déclaré la jeune maman qui vivait auparavant entre Paris et Londres.
Une sécurité relative
En revanche si la sécurité à Dubaï est également souvent mise en avant par les célébrités, elle est toutefois à relativiser.
“Tout dépend de ce qu’on entend par sécurité. Cela dépend aussi de la nationalité et du statut. Des expatriés français à Dubaï, on entend souvent l’exemple du téléphone oublié sur une table d’un restaurant que l’on retrouve au même endroit sans qu’il soit volé. C’est une idée qui circule beaucoup, de même qu’être une femme et pouvoir se balader librement la nuit, ce qui correspond à une réalité”, relate la sociologue.
View this post on InstagramA post shared by Jessica Garcia (@jessicathivenin)
“Mais cette forme de sécurité, qui repose sur une surveillance des espaces publics, s’applique différemment selon les catégories de personnes. Par exemple, Il est très courant pour les résidents occidentaux d’avoir des employées domestiques à Dubaï, elles sont presque toujours logées par leur employeur. Mais si cela se passe mal pour elles et qu’elles s’enfuient, elles perdent leur toit, leur visa de travail (qui dépend de l’employeur), deviennent sans papier et risquent des ennuis avec la police. Autre cas, les relations sexuelles entre homme et femme sont proscrites s’ils ne sont pas mariés. Même si elles sont en fait banales à Dubaï, cela signifie que si une femme est victime de violence conjugale ou de viol et qu’elle porte plainte, sa plainte peut se retourner contre elle”, précise Amélie Le Renard. Pour se mettre en conformité avec la loi, Caroline Receveur et Hugo Philip se sont ainsi mariés quelques jours à peine avant leur départ pour les Emirats.
Soft power et réseaux sociaux
Autre facteur qui pourrait attirer les influenceurs et stars de la télé-réalité à Dubaï: les réseaux sociaux. Par définition, les influenceurs gagnent leur vie en effectuant des placements de produits sur les réseaux sociaux et où ils y partagent leur quotidien. Et Dubaï semble être la ville idéale pour cela, selon Amélie Le Renard. ”À Dubaï, de nombreuses tours et bâtiments sont construits et pensés spécifiquement pour être stupéfiants sur les photos, plus que pour les usagers qui les fréquentent. Le gouvernement de la ville a cherché à créer
l’image d’un lieu idéal à la fois futuriste, à la pointe et offrant un style de vie luxueux à ses habitants les plus aisés.”
Un quotidien à Dubaï mis en avant sur les réseaux sociaux des influenceurs qui, à l’inverse, pourrait bien expliquer les avantages que trouve de son côté la ville à attirer des occidentaux. “Le fait qu’ils vantent les mérites et bons côtés de Dubaï sur leurs réseaux sociaux à travers leur vie de tous les jours, ça participe bien sûr à construire l’image de marque de Dubaï, qu’ils en soient ou non conscients. Le modèle de développement de Dubaï n’est pas fondé sur des ressources pétrolières, mais justement sur l’idée d’en faire un carrefour global incontournable des échanges commerciaux, humains et financiers”, explique Amélie Le Renard.
View this post on InstagramA post shared by Julien Tanti (@julientantiplein)
Elle ajoute: “La stratégie des gouvernants de Dubaï a donc été d’en donner l’image d’une ville à la pointe des affaires. Un des volets de cette stratégie est d’attirer des cadres occidentaux, pour le professionnalisme qu’ils sont censés incarner. Dans ce but, il faut faire circuler des idées positives sur la ville. Cela passe aussi par le tourisme, qui est à la fois une ressource économique en soi, avec des centaines d’hôtels, et une manière de diffuser et faire voyager des images de Dubaï. Toutefois, est-ce que la ville va jusqu’à démarcher certains influenceurs occidentaux pour qu’ils s’expatrient à Dubaï? Je n’ai pas la réponse à cela.”
À voir également sur Le HuffPost: Covid-19: comment les gouvernements se tournent vers les influenceurs pour communiquer