Cas contact, Boris Johnson se met finalement en quarantaine

CORONAVIRUS - De l’incompréhension et de la colère. Cas contact de son ministre de la Santé, Sajid Javid, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé dans la matinée de ce dimanche 18 juillet qu’il ne s’isolerait pas complètement....

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Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'exprimant depuis Downing Street le 5 juillet 2021  (Daniel Leal-Olivas/Pool Photo via AP)

CORONAVIRUS - De l’incompréhension et de la colère. Cas contact de son ministre de la Santé, Sajid Javid, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé dans la matinée de ce dimanche 18 juillet qu’il ne s’isolerait pas complètement. Tout comme son chancelier Rishi Sunak, lui aussi cas contact de son collègue. 

Cette décision a été justifiée par leur participation à “un programme pilote de dépistages quotidiens” leur permettant de s’isoler uniquement en dehors des moments de travail. 

Cette quarantaine partielle n’a toutefois pas séduit ni convaincu tout le monde. Dans les médias ou sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités ou élus ont dénoncé un petit arrangement pour le Premier ministre, estimant que cela allait à l’encontre des consignes données au reste de la population. Dans l’opposition, les élus travaillistes Yvette Cooper et Angela Rayner sont notamment montées au créneau. Avant que le chef du gouvernement ne change finalement d’avis.

“Un programme randomisé?!? C’est une blague totale. Comment diable le 1er ministre et son cabinet pensent-ils qu’ils peuvent amener tout le monde à travers le pays à s’isoler lorsqu’ils se comportent ainsi ? C’est le chaos complet”

“Donc cet essai est apparemment aléatoire, aucun d’entre nous n’en a entendu causer mais le PM + Chancelier sont sélectionné ? Et c’est un vrai essai, évidemment, mais pas ouvert au public avant 2 mois ? Une insulte dégoûtante à tous ceux qui suivent les règles. Menteurs. Fraudes. Charlatans. Des escrocs.”

Le “monsieur Travail” du parti travailliste a dénoncé pour sa part un deux poids, deux mesures. “Il y a des parents qui ont lutté cette année, dont les enfants ont dû rentrer à la maison pour s’isoler. Des travailleurs à travers le pays ont dû s’isoler quand ils étaient cas contact. Je pense que pour beaucoup d’entre, quand ils se sont réveillés en apprenant ça ce matin (...) ils se diront qu’il y a une règle pour eux et une règle pour tous les autres”, a lancé Jonathan Ashworth sur SkyNews.

L’élu du Scottish National Party, Ian Blackford a de son côté estimé sur Twitter que cette décision mettait à mal toutes les consignes sanitaires édictées par le gouvernement. 

Même, Richard Walker, le patron de la chaîne de supermarchés spécialisée dans les produits congelés Iceland s’est étonné que ses employés ne puissent pas eux non plus échapper à un isolement total. 

Finalement, face aux critiques, Boris Johnson et son chancelier ont annoncé en fin de matinée qu’ils ne prendraient pas part à programme test et s’isoleraient suivant les consignes habituelles.

Ce n’est pas la 1ère fois que l’exécutif est tancé sur le mode du “deux poids, deux mesures”. Fin juin, le gouvernement britannique avait annoncé une dispense de quarantaine pour certains cadres supérieurs et dirigeants d’entreprise arrivant de pays placés sur l’“Amber List”.

Johnson pris entre deux feux

Cet épisode s’inscrit dans un contexte délicat pour les relations France-Royaume Uni en raison de nouvelles règles jugées particulièrement dures pour les voyageurs revenant de France. Les personnes pleinement vaccinées revenant de l’hexagone devront tout de même se soumettre à une quarantaine, une vraie gageure pour le monde du tourisme.

La décision, a expliqué l’exécutif britannique est motivée notamment par le variant Beta, majoritaire à la Réunion où l’état d’urgence sanitaire a été déclaré, mais minoritaire en métropole. Dans la semaine du 6 au 12 juillet, le variant Beta était détecté dans 11% des tests PCR positifs “criblés” réalisés dans l’Hexagone, selon Santé publique France; soit 5 fois moins que le variant Delta largement majoritaire outre-Manche.

Une décision que d’aucun, à l’instar du député des Français d’Europe du Nord, Alexandre Holroyd, juge plus politique que sanitaire.

Enfin, la polémique autour de l’isolement de Boris Johnson intervient alors que la pression monte dans les milieux économiques pour que l’application de dépistage et de traçage des cas du service public de santé soit révisée en raison du nombre de gens contactés. Cela fait craindre des pénuries de personnel empêchant certains services de fonctionner; samedi, une ligne du métro de Londres a dû ainsi être interrompue.

Un des pays les plus touchés en Europe par le Covid-19, qui y a fait plus de 128.600 morts, le Royaume-Uni voit les contaminations grimper depuis des semaines, dépassant les 54.000 cas samedi. Malgré ces chiffres, Boris Johnson a annoncé la levée de quasi toutes les restrictions restantes en Angleterre à partir de lundi, y compris l’obligation de porter le masque ou la distanciation sociale, préférant s’en remettre à la “responsabilité individuelle” de chacun. Et donc la sienne aussi. 

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