Ce que Castex veut faire de son plan à 19 milliards pour la santé
POLITIQUE - Voilà le plan. Jean Castex va dévoiler, ce mardi 9 mars, les grandes lignes de la politique de relance du système de santé promis aux soignants à la fin du Ségur du printemps 2020. Transition numérique, allégement de dette, reconstruction...
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POLITIQUE - Voilà le plan. Jean Castex va dévoiler, ce mardi 9 mars, les grandes lignes de la politique de relance du système de santé promis aux soignants à la fin du Ségur du printemps 2020. Transition numérique, allégement de dette, reconstruction de CHU... cette stratégie, dotée d’une enveloppe de 19 milliards d’euros sur dix ans, vise à “redonner de l’oxygène” à l’hôpital public -mais pas seulement- asphyxié par des décennies de politique d’austérité.
“C’est un montant sans précédent”, fait valoir l’entourage du Premier ministre, qui revendique le “choix volontariste assumé” de mobiliser de telles ressources dans un contexte sanitaire et économique pourtant délicat: “le système de santé a montré le rôle central qu’il joue dans le pacte républicain et la solidarité nationale. On veut le préparer aux défis de demain.”
Et c’est à Cosne-Cours-sur-Loire, une ville de 10.000 habitants située dans la Nièvre, que le gouvernement va donner le coup d’envoi de cette nouvelle stratégie. Accompagné des ministres Olivier Véran, Brigitte Bourguignon et Jacqueline Gourault, Jean Castex va dévoiler un projet à 45 millions d’euros prévu pour la remise sur pied de l’hôpital et les constructions d’une maison de santé ou encore d’un Ehpad sur le territoire.
Investissements et dépenses courantes
C’est cette approche “transversale” que l’exécutif veut mettre en place partout en France. Mais les crédits ne seront pas entièrement consacrés à la réfection des établissements de santé ou à la construction de nouveaux pour autant.
En réalité l’enveloppe de 19 milliards d’euros annoncée par Jean Castex ce mardi n’est pas neuve. Elle correspond à la jonction entre un premier budget de 13 milliards, promis dès 2019 par Édouard Philippe puis amplifié avec le Ségur de la santé, pour reprendre un tiers de la dette hospitalière et un autre de 6 milliards annoncé par Jean Castex, en juillet dernier lors de son discours de politique générale, pour “soutenir l’investissement.”
La somme des deux n’en reste pas moins massive, en comparaison avec les précédents “plans hôpitaux” dotés de six milliards d’euros en 2005 et de cinq en 2008. Dans le détail, un tiers du plan de Jean Castex va effectivement servir à “alléger le poids de la dette dans certains établissements”, et ainsi permettre les investissements courants, comme l’achat de nouvelles machines par exemple. “Lorsque le poids financier empêche les établissements de renouveler le matériel, cela pèse vraiment dans le fonctionnement des services”, nous dit un conseiller au ministère de la Santé.
L’accent sur le numérique et les Ehpad
“Une des raisons pour laquelle on est amené à relancer l’investissement, c’est que précisément les établissements n’ont pas trouvé les marges suffisantes pour le faire par eux-mêmes”, abonde Matignon, en ajoutant: “on veut soutenir les établissements et les positionner dans une trajectoire de désendettement qui leur redonnera des capacités de financement.”
Parallèlement, le gouvernement va mettre 2 milliards d’euros sur le volet numérique pour “lever tous les obstacles techniques pour aux outils qui existent déjà”, quand 1,5 autre milliard d’euros seront consacrés à la modernisation des Ehpad et à l’augmentation de la capacité d’accueil des personnes âgées.
Le reste sera pour plus tard. Jean Castex, qui veut consacrer près de la moitié de son plan (9 milliards) au financement des établissements qui “constituent des coûts importants” et à “l’aménagement du territoire de santé”, va demander aux ARS de se pencher sur le sujet. Le but: “que chacune dispose d’une stratégie transversale à la fin de l’année traitant à la fois l’hôpital, le médico-social, l’activité numérique et que chacune sélectionne les projets prioritaires et devant faire l’objet d’un soutien budgétaire”, selon les mots de l’entourage de Jean Castex.
Les ARS aux manettes
Il s’agit concrètement de la construction de nouveaux établissements ou de la modernisation de certaines structures existant déjà, selon les territoires. “Lorsqu’on fait ce genre de projets, on veut prendre en compte tous les besoins des professionnels de santé qui exercent en ville, les centres de santé, les centres médico pluridisciplinaires”, nous dit-on encore au ministère de la Santé, prônant une approche “transversale” et régionale.
Ce sont donc les agences régionales de santé, pourtant particulièrement critiquées pour la lourdeur de leur procédure et une certaine déconnexion de la réalité au plus fort de la crise du coronavirus, qui récupèrent les clefs de l’essentiel de ce plan de relance.
“Dans cette stratégie, la déconcentration est résolue, très large”, se félicite-t-on du côté du ministère, ajoutant: “elle donne à la fois toutes les enveloppes et tous les leviers aux ARS. C’est la première fois qu’elles auront le pouvoir de décisions sur tout le champ sanitaire, sur les Ehpad et le numérique. La quasi-totalité des décisions relèveront du champ régional.”
De quoi convaincre les soignants? C’est en tout cas l’un des buts de ce plan de relance de l’investissement, acté après le Ségur de la santé. “La première urgence a été de reconnaître et de revaloriser les métiers du soin, la page qui s’ouvre, c’est la deuxième phase des engagements, celle des leviers à plus long-terme”, avance encore le ministère. Le troisième axe, celui portant sur la simplification du fonctionnement des établissements de santé et le renforcement de la place des soignants dans la gouvernance des hôpitaux, se fait encore attendre.
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