Ce que l'on sait de l'enquête sur la disparition de Delphine Jubillar

DISPARITION - L’enquête dans la disparition de Delphine Jubillar avance. Son mari, Cédric, a été mis en examen et écroué ce vendredi 18 juin, six mois après la disparition de l’infirmière de 33 ans et mère de leurs deux enfants. Dans une conférence...

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Photo prise le 22 décembre 2020 montrant la maison de Cagnac-les-Mines.

DISPARITION - L’enquête dans la disparition de Delphine Jubillar avance. Son mari, Cédric, a été mis en examen et écroué ce vendredi 18 juin, six mois après la disparition de l’infirmière de 33 ans et mère de leurs deux enfants. 

Dans une conférence de presse d’une heure, le procureur Dominique Alzeari a donné de nombreux détails sur l’enquête.

La “disparition criminelle est privilégiée”, il y a une “présomption d’homicide” et les recherches de la mère de famille se poursuivent à “un haut niveau”, a ajouté le magistrat, mettant l’accent sur un “contexte de séparation très conflictuel” avec une violente dispute le soir du 15 décembre dont aurait été témoin leur fils de 6 ans.

Dans le détail, Cédric Jubillar avait signalé aux gendarmes la disparition de la mère de ses deux enfants de 2 et 6 ans dans la nuit du 15 au 16 décembre à Cagnac-les-Mines, près d’Albi. Le couple était en instance de divorce.

Selon la version du mari, Delphine Jubillar est sortie de la maison le 15 décembre vers 23h pour promener leurs deux chiens, en plein couvre-feu, vêtue d’une doudoune blanche et avec son téléphone portable. Les chiens seraient revenus à la maison sans elle, selon le mari.

Réveillé vers 04h par les pleurs de leur fille, Cédric Jubillar se serait alors rendu compte de l’absence de son épouse et aurait téléphoné à des amies de cette dernière, habitant le village, pensant qu’elle pouvait se trouver chez l’une d’elles. Il a ensuite appelé la police. 

Lavage suspect

A l’arrivée des gendarmes vers 04h50 du matin dans la maison, “dont l’entretien est extrêmement négligé”, Cédric Jubillar était en train de faire tourner une machine à laver, avec une couette à l’intérieur, celle dans laquelle dormait la mère de famille, s’est étonné le procureur.

Le procureur a salué le travail des gendarmes de la Section de recherche de Toulouse qui ont mené “six mois d’enquête intense, des investigations multiples et complexes”. Quelque 2.500 actes et procès verbaux ont été établis depuis fin décembre et une quarantaine d’expertises, selon Dominique Alzeari.

Après la disparition, des regards accusateurs, notamment de l’entourage de Delphine, se sont rapidement portés sur le mari, critiqué pour sa consommation de cannabis, et pour tarder à terminer la maison dans laquelle habitait la famille Jubillar.

Récemment, Cédric Jubillar s’était affiché sur son compte Facebook en compagnie de sa nouvelle compagne, ce qui avait fait bondir les proches de l’infirmière. Pour le procureur, il “a eu un deuil très rapide, il a parlé très vite de sa femme au passé”. 

Un homme “intrusif”, parfois “brutal et agressif”

Le peintre-plaquiste de 34 ans avait “de très grandes difficultés, affectives et matérielles, à accepter cette séparation”, selon M. Alzeari. Il a convenu être au courant que son épouse avait un “amant”, la surveillait, se montrait “intrusif” parfois “brutal et agressif”, selon le magistrat.

Et Delphine Jubillar, “qui adorait son métier, qui adorait ses enfants, n’avait aucune raison de disparaître”, a-t-il insisté, s’étonnant qu’elle puisse partir volontairement “sans son chargeur de téléphone, sans son sac à main, sans ses lunettes, dont elle avait besoin, sans son véhicule”.

A quelques jours de Noël, la France s’était émue de la disparition de Delphine Jubillar. Elle était survenue quelques semaines après la condamnation de Jonathann Daval, pour le meurtre de sa femme qu’il avait longtemps nié, en jouant le rôle du mari éploré.

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