Ces cinémas et théâtres ont décidé de rouvrir coûte que coûte
DÉCONFINEMENT - Nous y sommes, enfin. Ce mercredi 19 mai est à marquer d’une pierre blanche. La réouverture des bars et des restaurants y est pour beaucoup. Compte tenu de la météo orageuse, le retour des cinémas et des salles de spectacle...
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DÉCONFINEMENT - Nous y sommes, enfin. Ce mercredi 19 mai est à marquer d’une pierre blanche. La réouverture des bars et des restaurants y est pour beaucoup. Compte tenu de la météo orageuse, le retour des cinémas et des salles de spectacle l’est, lui, sans doute davantage.
À compter de ce jour, les lieux culturels peuvent de nouveau accueillir du monde à 35% de leur capacité, soit un siège sur trois. Et ce, jusqu’à 800 personnes par salle maximum. Les spectateurs sont dans les startinkg-blocks. Les établissements, fermés depuis le 30 octobre, trépignent d’impatience.
“On est ravi de rouvrir, commente le directeur du cinéma du Grand Rex Alexandre Hellman, interrogé par Le HuffPost. On ne peut, certes, pas vendre de confiseries [d’apparence anodine, la problématique soulève de vraies questions budgétaires, NLDR], mais ça fait au moins de l’activité. On prend notre mal en patience avant de repartir sur les chapeaux de roues. C’est extraordinaire.”
L’avalanche de sorties
Ce mercredi, le cinéma parisien diffuse le film d’animation japonaise “Demon Slayer”, une sortie très attendue pour laquelle 13.000 tickets ont été vendus. Et ce, “en une journée”, nous dit le gérant. ”Ça a fait planter tous les serveurs de la billetterie”, concède-t-il, non sans amusement.
Ce dernier semble dans un état d’esprit bien différent de celui dans lequel il était plusieurs mois en arrière. Comme beaucoup de cinémas en France, Le Grand Rex avait, en août dernier, décidé de fermer ses portes, faute de rentabilité. Devant l’absence de nouveaux films à projeter, il était devenu difficile d’attirer du public.
La nouvelle jauge des 35% n’a pas réfréné Alexandre Hellman. La programmation des mois à venir est haletante. Entre les films récemment primés aux Oscars comme “Nomadland”, “The Father” ou “Minari”, et ceux qui s’apprêtent à revenir sur les écrans, à l’instar du dernier Dupontel et “ADN”, le déconfinement des salles de cinéma s’annonce chargé. 400 films, jamais sortis, seraient actuellement en attente.
“Le coeur qui bat”
L’exploitant est confiant: les possibilités d’accueillir du public vont remonter petit à petit. À partir du 9 juin, les jauges seront assouplies. Cinémas comme théâtres pourront faire entrer 65% de l’effectif habituel. Sans dépasser 5000 personnes par salle et avec un pass sanitaire au-delà de 1000 personnes.
Le 30 juin marquera la fin des limites de jauge, selon la situation locale, dans ces établissements recevant du public, mais le maintien des gestes barrière et la distanciation sera toujours de mise, selon le gouvernement. Le pass sanitaire pour les événements extérieurs et intérieurs de plus de 1000 personnes restera aussi en vigueur.
Le Palace à Montluçon, dans l’Allier, le Darcy à Dijon, en Bourgogne, et le Pagnol à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, avaient, eux aussi, préféré garder leur trésorerie de côté et rouvrir quand le marché serait plus porteur. D’après les messages partagés sur leurs comptes Facebook respectifs, tous ont manifesté leur joie d’être de la partie ce mercredi.
“On commence à avoir le coeur qui bat”, écrit Le Palace, à l’approche des blockbusters à venir. “Nom de Zeus”, s’époumone-t-on à Dijon. Alexandre Hellman le rappelle, “ce n’est pas du tout la même configuration”. “Quand nous avons rouvert après le 1er confinement, la situation était soudaine, se souvient-il. Personne ne s’y attendait. Aucun film ne sortait.”
“Avant de courir il faut se remettre à marcher”
Du côté des salles de spectacle, le contexte n’est pas le même. À l’instar du Théâtre du Rond Point et des Folies Bergères à Paris, beaucoup d’institutions culturelles ont préféré reporter leur réouverture au début du mois de juin. Ce n’est pas le cas du TnBA de Bordeaux qui, sur son site Internet, indique “ne pas vouloir se priver”.
Même son de cloche pour le Bobino, le Point Virgule, le Grand Point Virgule, le Sentier des Halles et le Théâtre Antoine, cinq des établissements parisiens tenus par Jean-Marc Dumontet. ”Ça fait depuis quatorze mois qu’on est quasiment à l’arrêt, observe l’organisateur des Molières. Quand vous avez la chance de pouvoir rouvrir, il faut rouvrir. Il ne faut pas se poser de questions.”
Pour plusieurs raisons, selon lui. “Le désarroi était tellement fort qu’il était important qu’on le corrige, précise-t-il. L’appétit de jouer et de faire jouer toutes les équipes est tellement fort qu’il fallait qu’on l’encourage. À mes yeux, qu’il s’agisse de donner ou délivrer au public le message qu’on joue était, là aussi, essentiel.”
Pour les comédiens qui reviennent sur scène, les meilleures conditions ne sont pas réunies. Alex Lutz est entre deux films. Caroline Vigneaux, en plein montage. Lambert Wilson est sur un tournage. Mais voilà, “tous viennent parce qu’ils ont envie de marquer symboliquement ce moment fort”, assure Jean-Marc Dumontet.
Peu importe le nombre de spectateurs. Au Point Virgule, petit théâtre niché dans le quartier du Marais, la capacité actuelle est de 30 personnes. Lorsque la billetterie a ouvert, les places sont parties en un rien de temps. La simple idée d’afficher “complet” suffit à réjouir le propriétaire, mais n’obstrue pas la réalité. “Le chemin sera compliqué, long et dur, admet-il. Comme un sportif blessé qui a été opéré, avant de courir il faut se remettre à marcher.”
À voir également sur Le HuffPost: Les spectateurs privés de pop corn pour la réouverture des cinémas