Ces emballages alimentaires contiennent des produits chimiques

SANTÉ - Restauration rapide, vente à emporter, supermarchés... Des emballages alimentaires et de la vaisselle jetable vendus en Europe contiennent des PFAS, connues pour leurs effets néfastes sur la santé, dénoncent neuf ONG dont Générations...

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Des frites dans un emballage alimentaire, à Steenvoorde, dans le département du Nord de la France, le 15 octobre 2018

SANTÉ - Restauration rapide, vente à emporter, supermarchés... Des emballages alimentaires et de la vaisselle jetable vendus en Europe contiennent des PFAS, connues pour leurs effets néfastes sur la santé, dénoncent neuf ONG dont Générations futures, qui demandent d’exclure ces substances chimiques de certaines utilisations.

Les ONG ont analysé des sacs à sandwich et à pâtisserie et des boîtes de nourriture à emporter en République tchèque, au Danemark, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Au Danemark, l’utilisation de PFAS dans les emballages alimentaires en papier et carton a été interdite en juillet 2020.

Les ONG ont ciblé les enseignes de restauration rapides McDonald’s, Dunkin Donuts et Domino’s Pizza, des restaurants de vente à emporter, des supermarchés et des entreprises de vente d’emballages alimentaires en ligne, selon leur rapport.

Les substances perfluoroalkylées, ou PFAS, qui “s’accumulent dans l’organisme”, sont “utilisées dans un large éventail de secteurs industriels (notamment textile, produits ménagers, lutte contre le feu, industrie automobile, transformation des aliments, construction, électronique)”, selon l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), qui a établi en septembre 2020 un seuil de sécurité pour certaines de ces substances.

42 échantillons, dont 6 en France 

Elles sont connues pour diminuer la réponse immunitaire à la vaccination, avoir un impact sur le cholestérol, être liées à des cancers ou à l’obésité.

Les ONG ont retenu 42 échantillons, dont six en France, pour “confirmer ou non la présence de PFAS, qui peuvent être introduits de manière volontaire ou retrouvés sous forme de traces”. 

Résultat, “des traces de PFAS ont été détectées dans tous les échantillons sélectionnés pour l’analyse en laboratoire”, avec les concentrations les plus élevées dans “les produits en fibre moulée, (par exemple des bols, des assiettes et des boîtes alimentaires) annoncés comme des produits jetables, biodégradables ou compostables.”

Par conséquent, les ONG demandent de “stopp(er) l’utilisation des PFAS pour toutes les applications qui ne sont pas essentielles à la santé, à la sécurité et au fonctionnement de la société”. “Leur utilisation dans les emballages alimentaires et la vaisselle jetables est un exemple de ces utilisations évitables”, arguent-elles.

Elles demandent à l’Union européenne d’interdire tous les PFAS des usages non essentiels dont les emballages alimentaires et la vaisselle jetable, aux gouvernements hors Union européenne de “développer des restrictions similaires”, aux entreprises d’éliminer ces substances sans attendre ou encore aux citoyens d’“apporter leurs propres récipients alimentaires réutilisables” quand ils prennent à emporter.

UFC-Que Choisir s’intéresse à la vaisselle jetable 

L’association de consommateurs française UFC-Que Choisir s’est intéressé de son côté à la vaisselle jetable à base de pulpe végétale ou de feuilles de palmier (pour la vaisselle) et en papier ou en carton (pour les pailles), qui remplace les produits en plastique depuis leur interdiction.

Quelque “66% des échantillons testés contiennent des composés perfluorés (utilisés pour que la vaisselle résiste à l’eau et aux graisses sans se déliter, mais dont certains sont cancérogènes, immunotoxiques, toxiques pour le développement et/ou perturbateurs endocriniens) au-delà des recommandations, parfois largement”, indique UFC-Que Choisir dans cette étude publiée mercredi.

L’association demande à l’UE d’ici fin 2022 “une liste précise des matériaux et additifs pouvant être utilisés sans danger comme substituts aux plastiques pour la vaisselle jetable”. Elle demande également “de renforcer le contrôle des allégations environnementales, notamment relatives au compostage”, alors que ces produits, présentés souvent comme compostables ou biodégradables, peuvent polluer les sols.

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