César 2021 : pourquoi ces nominations annoncent un renouveau
Cela faisait quatorze ans qu'un documentaire n'avait pas été nommé au César du meilleur film. Il s'agissait alors d'Etre et avoir de Nicolas Philibert (2002), qui avait été nommé en meilleur film, meilleure réalisation et meilleur montage (la...
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Cela faisait quatorze ans qu'un documentaire n'avait pas été nommé au César du meilleur film. Il s'agissait alors d'Etre et avoir de Nicolas Philibert (2002), qui avait été nommé en meilleur film, meilleure réalisation et meilleur montage (la catégorie meilleur documentaire n'existe que depuis 2007). En plus du doublé dans les catégories reines (meilleur film/meilleure réalisation), le film de Sébastien Lifshitz a récolté quatre autres citations dans la catégorie meilleur documentaire donc, mais aussi meilleur photographie, meilleur son et meilleur montage, pour un total impressionnant de six nominations.
Avant cela, il faut remonter à Microcosmos de Claude Nuridsany et Marie Pérennou (1996) pour voir un documentaire faire mieux que le film de Lifshitz. Le documentaire sur les insectes avait, en effet, été nommé dans sept catégories et était reparti avec cinq César.
Un petit nouveau et un habitué
Autre motif de réjouissance, les treize et douze nominations respectives de Des Choses qu'on dit, des choses qu'on fait d'Emmanuel Mouret et Eté 85 de François Ozon. Le nouveau film de Mouret, favori après sa victoire aux Lumières de la presse étrangère, permet à son auteur de rompre avec la malchance, lui qui n'avait jamais été nommé en meilleur réalisateur ou meilleur film. Dans un contexte certes impacté par une année où les poids lourds ont préféré repousser leur sortie (les films de Carax, Verhoeven, Dumont et Hansen-Løve), il confirme l'attention que lui avait déjà octroyée la profession avec son avant-dernier film, Mademoiselle de Joncquieres (six nominations mais un seul César, celui de meilleurs costumes).
Même pour François Ozon, grand habitué des César mais jamais récompensé en meilleur film ou meilleure réalisation malgré cinq nominations dans les deux catégories, il s'agit d'un record, Huit femmes avait obtenu à l'époque onze nominations. La profession a ici l'occasion de récompenser l'un des auteurs français les plus réguliers et talentueux de ces vingt dernières années.
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Les César du renouveau
Albert Dupontel et Maïwenn ont quant à eux été déjà nommé·es deux fois par le passé dans les catégories meilleure réalisation et meilleur film mais seul Dupontel a été récompensé, pour Au revoir là-haut en 2018. Donc à moins qu'un des deux prix n'aille au réalisateur d'Adieu les cons (ce qu'on n'espère franchement pas), les gagnant·es (ou le·la gagnant·e puisque la règle de non-cumul des César de meilleur film et meilleure réalisation a été supprimée) de cette édition 2021 seront inédits.
Ce sentiment de renouveau se retrouve aussi dans les catégories de meilleur·e acteur·ice puisqu’à part Virginie Efira, Sami Bouajila et Albert Dupontel, aucun·e autre acteur ou actrice n'avait été précédemment nommé dans la catégorie reine.
Quelques regrets tout de même
Au rayon des absences, on remarque l'oubli total d’Apparences de Marc Fitoussi, malgré un succès critique et public important et un casting qui aurait pu séduire la profession (Karine Viard, Laetitia Dosch, Benjamin Biolay).
Autre anomalie, le peu de nominations pour Effacer l'historique, seulement une seule, celle du meilleur scénario original. Deux derniers regrets enfin : que le geste de mise en scène tout en subtilité post-rohmérienne de Caroline Vignal dans Antoinette dans les Cévennes (nommé seulement en meilleur film) n'ait pas été récompensé par une nomination en meilleure réalisation (on lui a préféré Maïwenn, qui symétriquement, n'est pas nommée en meilleur film pour ADN) et que le premier film de Nicolas Maury, Garçon Chiffon, ne soit nommé qu'une seule fois alors que les performances d'acteur·rice de son auteur, de Nathalie Baye, d'Arnaud Valois et du débutant Théo Christine auraient mérité d'être reconnues.
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