César 2022 : une cérémonie à l’ancienne et sans surprise sacre “Illusions perdues”
Antoine de Caunes l’avait annoncé en amont de l’événement : il souhaitait que cette 47eme cérémonie soit une « soirée joyeuse d’émotions et de rire« , une fête du cinéma en quelque sorte, aux antipodes des deux éditions précédentes particulièrement...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Antoine de Caunes l’avait annoncé en amont de l’événement : il souhaitait que cette 47eme cérémonie soit une « soirée joyeuse d’émotions et de rire« , une fête du cinéma en quelque sorte, aux antipodes des deux éditions précédentes particulièrement houleuses. Moins de tribunes politiques, moins d’interventions provocantes, la soirée s’est déroulée conformément à ces vœux, protégée des turbulences du monde, même si de régulières mentions à la guerre en Ukraine se sont faites entendre.
On notera au moins une parole forte : celle d’Arthur Harari, recevant avec Vincent Poymiro le César du meilleur scénario original pour Onoda. D’une voix vibrante, il a enjoint les décideurs à protéger le cinéma en salles, opposant le courage d’un producteur au calcul d’un responsable de plateforme. Autre saillie politique bienvenue : le soutien au cinéma la Clef, dont l’association qui l’anime est menacée d’expulsion, exprimé par Caroline Champetier (chef-op d’Annette, montée sur scène pour récupérer le César de meilleur réalisateur de Léos Carax, absent) et Nelly Quettier (monteuse d’Annette).
Les César de la restauration
La façon dont la plupart des interventions semblaient bordées, la présence pour la dixième fois d’Antoine de Caunes au pilotage de la cérémonie, celle de Danièle Thompson à la présidence donnaient malgré tout le sentiment d’une restauration. Celle d’une cérémonie à l’ancienne où la profession du cinéma se doit d’afficher une apparence pacifiée.
L’attribution des récompenses est allée dans le même sens d’absence totale de surprise. Logiquement, le favori, Illusions perdus, parti largement en tête avec 15 nominations, en a converties presque la moitié en trophées, dont la récompense suprême du Meilleur film. C’est donc, après la victoire l’an dernier d’Adieu les cons d’Arthur Dupontel, la deuxième fois consécutive que la cérémonie consacre une coproduction Gaumont. On peut y voir une tendance au recentrage vers un cinéma opulent, puissamment financé – là où les César se sont parfois illustrés en sacrant des outsiders moins bien dotés au box-office.
Une soirée sans vague
Les sept récompenses d’Illusions perdues (film, adaptation, décors, costumes, photographie, second rôle pour Vincent Lacoste et espoir masculin pour Benjamin Voisin) n’ont toutefois pas empêché l’émergence d’un second vainqueur. Annette a réussi à obtenir cinq statuettes : effets visuels, montage, son, musique pour les Sparks et réalisation pour Léos Carax. En dépit de son immense prestige, c’était seulement la seconde fois que Carax était nommé dans la catégorie et sa victoire était plus que légitime. Un regret : l’absence de César pour la performance exceptionnelle d’Adam Driver (battu par Benoit Magimel pour De son vivant).
Parmi les films les plus distingués au stade des nominations, d’autres ont réussi à décrocher un César : Aline pour Valérie Lemercier en meilleure actrice (joie), L’événement pour Anamaria Vartolomei en Espoir féminin, Onoda donc pour le scénario et La fracture pour Aissatou Diallo Sagna en second rôle féminin. Seuls Titane et Bac nord, parmi les films nommés en Meilleur film, sont repartis bredouilles. En dessoudant (alors que le règlement depuis un an n’y contraint plus) les César du meilleur film et de la meilleur réalisation, en désignant clairement deux vainqueurs sans négliger totalement la plupart des autres concurrents, la cérémonie a réussi l’exploit diplomatique d’être à la fois tranchée mais quand même un peu consensuelle. L’objectif visé est probablement réussi : la soirée ne fera cette fois aucune vague.
Le palmarès complet des César 2022 :
Meilleur film : Illusions perdues de Xavier Giannoli
Les autres nommés :
Aline de Valérie Lemercier
Annette de Leos Carax
Bac Nord de Cédric Jimenez
L’Evenement d’Audrey Diwan
La Fracture de Catherine Corsini
Onoda – 10 000 nuits dans la jungle de Arthur Harari
Meilleure réalisation : Léos Carax pour Annette
Les autres nommés :
Valérie Lemercier pour Aline
Cédric Jimenez pour Bac Nord
Audrey Diwan pour L’Evenement
Xavier Giannoli pour Illusions perdues
Arthur Harari pour Onoda
Julia Ducournau pour Titane
Meilleure actrice : Valérie Lemercier pour Aline de Valérie Lemercier
Les autres nommées :
Leila Bekhti pour Les Intranquilles de Joachim Lafosse
Valéria Bruni Tedeschi pour La Fracture de Catherine Corsini
Laure Calamy pour Une femme du monde de Cécile Ducrocq
Virginie Efira pour Benedetta de Paul Verhoeven
Vicky Krieps pour Serre-moi fort de Mathieu Amalric
Léa Seydoux pour France de Bruno Dumont
Meilleur acteur : Benoit Magimel pour De son vivant d’Emmanuelle Bercot
Les autres nommés :
Damien Bonnard pour Les Intranquilles
Adam Driver pour Annette de Leos Carax
Gilles Lellouche pour Bac Nord de Cédric Jimenez
Vincent Macaigne pour Médecin de nuit d’Elie Wajman
Pio Marmai pour La Fracture
Pierre Niney pour Boite noire de Yann Gozlan
Meilleur acteur dans un second rôle : Vincent Lacoste dans Illusions perdues
Les autres nommés :
François Civil dans Bac Nord
Xavier Dolan dans Illusions perdues
Karim Leklou dans Bac Nord
Sylvain Marcel dans Aline
Meilleure actrice dans un second rôle : Aissatou Diallo Sagna dans La Fracture
Les autres nommées :
Jeanne Balibar dans Illusions perdues
Cécile de France dans Illusions perdues
Adèle Exarchopoulos dans Mandibules
Danielle Fichaud dans Aline
Meilleur espoir féminin : Anamaria Vartolomei dans L’Evenement
Les autres nommées :
Noée Abita dans Slalom
Salomé Dewaels dans Illusions perdues
Agathe Rousselle dans Titane
Lucie Zhang dans Les Olympiades
Meilleur espoir masculin : Benjamin Voisin dans Illusions perdues
Les autres nommés :
Sandor Funtek dans Suprêmes
Sami Outalbali dans Une histoire d’amour et de désir
Thimotée Robart dans Les Magnétiques
Makita Samba dans Les Olympiades
Meilleur 1er film : Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona, produit par Marc-Benoît Créancier, Toufik Ayadi et Christophe Barral (Paname)
Les autres nommés :
Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, produit par Julie Billy et Carole Scotta (Haut & Court)
La Nuée de Just Philippot, produit par Thierry Lounas et Manuel Chiche (Capricci)
La Panthère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier, produit par Laurent Baujard, Pierre-Emmanuel Fleurantin et Vincent Munier (Haut & Court)
Slalom de Charlène Favier, produit par Édouard Mauriat et Anne-Cécile Berthomeau (Jour2Fête)
Meilleur documentaire : La Panthère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier
Les autres nommés :
Animal de Cyril Dion
Bigger Than Us de Flore Vasseur
Debout les femmes de Gilles Perret et François Ruffin
Indes Galantes de Philippe Béziat
Meilleur film étranger : The Father de Florian Zeller – Royaume-Uni (UGC)
Les autres nommés :
Compartiment n°6 de Juho Kuosmanen – Finlande (Haut & Court)
Drive My Car de Ryusuke Hamaguchi – Japon (Diaphana)
First Cow de Kelly Reichardt – États-Unis (Condor)
Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier – Norvège (Memento)
La Loi de Téhéran de Saeed Roustayi – Iran (Wild Bunch)
Madres paralelas de Pedro Almodovar – Espagne (Pathé)
Meilleur scénario original : Arthur Hariri et Vincent Poymiro pour Onoda, 10 000 nuits dans la jungle
Les autres nommés :
Aline : Valérie Lemercier et Brigitte Buc
Annette : Leos Carax, Ron Mael et Russell Mael
Boîte noire : Yann Gozlan, Simon Moutaïrou et Nicolas Bouvet-Levrard
La Fracture : Catherine Corsini, Laurette Polmanss et Agnès Feuvre
Meilleure adaptation : Xavier Giannoli et Jacques Fieschi pour Illusions perdues
Les autres nommés :
Les Choses humaines : Yaël Langmann et Yvan Attal
L’Événement : Audrey Diwan et Marcia Romano
Les Olympiades : Céline Sciamma, Léa Mysius et Jacques Audiard
Serre-moi fort : Mathieu Amalric
Meilleurs costumes : Pierre-Jean Larroque pour Illusions perdues
Les autres nommés :
Aline : Catherine Leterrier
Annette : Pascaline Chavanne
Délicieux : Madeline Fontaine
Eiffel : Thierry Delettre
Meilleurs décors : Riton Dupire-Clément pour Illusions perdues
Les autres nommés :
Aline : Emmanuelle Duplay
Annette : Florian Sanson
Délicieux : Bertrand Seitz
Eiffel : Stéphane Taillasson
Meilleur film d’animation : Le Sommet des dieux de Patrick Imbert
Les autres nommés :
Même les souris vont au paradis de Denisa Grimmovà et Jan Bubenicek
La Traversée de Florence Miailhe
Meilleur court métrage d’animation : Folie douce, folie dure de Marine Laclotte
Les autres nommés :
Empty Places de Geoffroy de Crécy
Le monde en soi de Sandrine Stoianov et Jean-Charles Finck
Précieux de Paul Mas
Meilleur court métrage documentaire : Maalbeek d’Ismael Joffroy Chandoutis
Les autres nommés :
America de Giacomo Abbruzzese
Les Antilopes de Maxime Martinot
La fin des rois de Rémi Brachet
Meilleur court métrage : Les mauvais garçons d’Elie Girard
Les autres nommés :
L’âge tendre de Julien Gaspar-Oliveri
Le Départ de Saïd Hamich
Des gens bien de Maxime Roy
Soldat noir de Jimmy Laporal-Tresor
Meilleure musique originale : Ron Mael et Russel Mael pour Annette
Bac Nord : Guillaume Roussel
Boîte noire : Philippe Rombi
Les Olympiades : Rone
La Panthère des neiges : Warren Ellis et Nick Cave
Meilleur son : Erwan Kerzanet, Katia Boutin, Maxence Dussère, Paul Heymans et Thomas Gauder pour Annette
Les autres nommés :
Aline : Olivier Mauvezin, Arnaud Rolland, Edouard Morin et Daniel Sobrino
Boîte noire : Nicolas Provost, Nicolas Bouvet-Levrard et Marc Doisne
Illusions perdues : François Musy, Renaud Musy et Didier Lozahic
Les Magnétiques : Mathieu Descamps, Pierre Bariaud et Samuel Aïchoun
Meilleur montage : Nelly Quettier pour Annette
Les autres nommés :
Bac Nord : Simon Jacquet
Boîte noire : Valentin Féron
La Fracture : Frédéric Baillehaiche
Illusions perdues : Cyril Nakache
Meilleure photo : Christophe Beaucarne pour Illusions perdues
Les autres nommés :
Annette : Caroline Champetier
Les Olympiades : Paul Guilhaume
Onoda, 10 000 nuits dans la jungle : Tom Hariri
Titane : Ruben Impens
Meilleurs effets visuels : Guillaume Pondard pour Annette
Les autres nommés :
Aline : Sébastien Rame
Eiffel : Olivier Cauwet
Illusions perdues : Arnaud Fouquet et Julien Meesters
Titane : Martial Vallanchon