C'est le changement climatique qui a poussé nos ancêtres à explorer la planète
CLIMAT - Feux de forêt, variations de températures extrêmes, sécheresse ou inondation, montée des eaux… Le changement climatique pourrait déclencher dans quelques années une vague migratoire de très grande ampleur. Et il l’a déjà fait par...
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CLIMAT - Feux de forêt, variations de températures extrêmes, sécheresse ou inondation, montée des eaux… Le changement climatique pourrait déclencher dans quelques années une vague migratoire de très grande ampleur. Et il l’a déjà fait par le passé, selon les conclusions d’une étude parue mardi 24 août 2021 Nature Communications.
Jusqu’à présent, les scientifiques pensaient que nos 1ers ancêtres humains modernes, apparus en Afrique il y a 300.000 ans avaient quitté le continent et s’étaient dispersés sur la planète presque d’un seul homme, 65 000 ans avant notre ère. En réalité, de nombreux Homo Sapiens ont fui les conditions climatiques des territoires dans lesquels ils vivaient bien avant.
Poussés en dehors d’Afrique par la sécheresse et les variations climatiques, nos ancêtres se sont aventurés à plusieurs reprises en Eurasie, par vagues successives sur quelques centaines de milliers d’années, concluent les auteurs de l’étude qui s’appuie sur des fouilles comportant des traces humaines en Arabie Saoudite (datant de 85.000 ans), en Israël (au moins 100.000 ans) ou en Grèce (210.000 ans).
C’est durant ces excursions que les gènes de notre espèce sont croisés avec d’autres, notamment les Néandertaliens peuplant alors l’Europe. Si ces traces humaines ne sont pas nouvelles, jusqu’à présent il était très difficile de savoir quand ces anciennes vagues de migrations ont eu lieu, pourquoi et par quelles routes, tant le registre fossile et les traces d’ADN sont ténus.
Pour combler ce manque, des scientifiques ont reconstitué l’histoire des variations paléoclimatiques sur une échelle de 300.000 ans, à l’aide des derniers modèles de simulation climatique haute résolution.
Jusqu’à récemment, ces modèles ne remontaient que jusqu’à 125.000 ans, selon l’étude menée par Andrea Manica (département de zoologie de l’Université de Cambridge) et Robert Meyer (Institut de recherche sur le climat de Potsdam).
Survivre à des changements climatiques extrêmes
Ils ont combiné ces données avec des estimations de la quantité minimale de pluie requise par ces hommes, des chasseurs-cueilleurs, pour survivre à des changements climatiques extrêmes: un seuil de 90 millimètres de précipitations par an, en dessous duquel aucune trace humaine n’a été enregistrée, et qui est proche de celui des zones désertiques.
Leurs résultats permettent d’évaluer les fenêtres d’expansion, où Homo sapiens a mis à profit des conditions météorologiques clémentes pour quitter son berceau africain, à des dizaines de milliers d’années intervalles.
Deux chemins s’offraient à lui pour gagner la péninsule arabique: par le nord de la mer Rouge (via l’Égypte actuelle puis le Sinaï), ou par le sud, via le détroit de Bal el-Mandeb séparant aujourd’hui Djibouti et le Yémen.
La voie du nord s’est ouverte par intermittence, notamment avant la 1ère période interglaciaire, entre -246.000 et -200.000 ans. Les conditions climatiques l’ont rendue ensuite trop aride pour une occupation humaine durable. Elle s’est rouverte de -130.000 ans à -96.000 ans, avant de se refermer à nouveau...
Des chemins ouverts par le climat
Les opportunités de traverser la mer Rouge par le sud auraient été plus nombreuses - mais en partant du postulat qu’une traversée maritime était faisable. L’étude décrit notamment trois longues périodes combinant climat suffisamment humide et niveau de la mer relativement bas, dont la 1ère se situe entre 275.000 et 242.000 ans. A contrario, de -135.000 à -115.000 ans, le niveau des mers était particulièrement élevé, rendant peu probable une traversée.... tandis que par l’Égypte, une fenêtre s’ouvrait à nouveau.
Ces scénarios, soulignent les chercheurs, sont “entièrement compatibles” avec les données archéologiques existantes, de même qu’avec “les datations du croisement génétique entre Sapiens et Néandertal, entre -250.000 et -130.000 ans”.
Ils concluent que les incursions trop intermittentes d’humains d’Afrique, et la concurrence possible avec d’autres groupes d’hominidés, ont peut-être empêché Homo sapiens de s’installer définitivement en Eurasie à l’époque.
En revanche, la période située entre -65.000 ans et -30.000 ans a bénéficié de conditions climatiques particulièrement favorables, avec un détroit de Bal el-Mandeb alors large de seulement 4 km. Un terrain idéal pour qu’Homo sapiens s’aventure pour de bon hors de l’Afrique et colonise la planète.
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