C’est le meilleur démarrage de la semaine, que vaut “Boîte noire” avec Pierre Niney ?
Près de 32 000 entrées le 1er jour (un bon score, même si relativement courant tout de même), deux prix du public dans des festivals d’envergure (celui du polar à Reims, et celui du film francophone d’Angoulême), une critique très favorable...
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Près de 32 000 entrées le 1er jour (un bon score, même si relativement courant tout de même), deux prix du public dans des festivals d’envergure (celui du polar à Reims, et celui du film francophone d’Angoulême), une critique très favorable bien relayée à la télévision : si un film français a le vent en poupe en cette rentrée, c’est bien lui.
Boîte noire démarre par le crash dans les Alpes d’un avion de ligne et retrace ensuite avec force retournements de situation, montées de suspense et coups de théâtre l’enquête qui va viser à en déterminer la cause. Au centre, un acousticien du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) va être à l’origine d’une 1ère interprétation banalement terroriste avant de buter sur de suspectes incohérences et de se lancer en cavalier seul dans la révélation d’une possible machination.
Si l’on traduit, Boîte noire c’est donc : des salles de contrôle remplies d’ordinateurs, des logiciels techniques vieillissants avec des courbes et des modélisations de fréquences dans lesquelles on zoome et on “optimise”, d’épaisses lunettes qui reflètent les écrans bleus, posées sur les nez agités par le stress de types qui se disent très vite des choses compliquées et scientifiques en se comprenant fort bien, tout en se déplaçant la nuit dans des complexes avec des badges et des portiques.
Le Chant du loup
Bref, une nouvelle variation sur un vieux rêve inatteignable de thriller français, marquée surtout par un exemple récent qui fait figure de modèle et d’exception miraculeuse : Le Chant du Loup. Même métier (acousticien, avec ce que cela suppose de méditatif voire de mystique, Pierre Niney allant à l’instar de François Civil chercher coiffé de son casque des espèces de nirvanas de concentration et de perception), même trajectoire personnelle (le petit génie lâché par sa hiérarchie et qui va revenir en solo bouleverser le jeu en pleine situation de crise), même rapport de petit garçon ébahi à un univers de très haute ingénierie régi par la maîtrise collective des machines et le respect des protocoles.
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Mais le film de Yann Gozlan souffre très durement de la comparaison avec son faux jumeau, empesé par une direction d’acteur·rices désastreuse (vraiment, on est sûrs que c’était la bonne ?) et des lourdeurs de scénario qui donnent à la complexité superficielle de l’enquête l’air d’un vernis bien trop écaillé pour cacher la grossièreté de l’intrigue. De celle-ci, on devinera bien vite l’issue, pour ne plus avoir à en tirer autre chose qu’un catalogue de signes extérieurs d’appartenance au genre : des gestes, des postures, des situations codifiées formant un film qui semble se regarder être un presque-thriller, mais qui n’a pas une once de virtuosité à proposer.
Le résultat piteux, et la célébration inattendue dont il fait l’objet, viennent confirmer le retour dans le paysage d’une nouvelle forme de qualité française, qui reconquiert en force ses formes classiques (adaptations littéraires, films en costumes), mais aussi de nouvelles versions comme celle-ci, une french tech américanoïde éprise au fond du même mélange lourdingue de technicité et de sérieux, et pas très embarrassée par son vide.