Cette basketteuse américaine montre les inégalités entre joueurs et joueuses

SPORT - La NCAA, instance sportive universitaire qui organise la “March Madness”, le très populaire et lucratif tournoi final de basketball, se retrouve sous le feu de critiques pour des disparités au niveau des installations mises à disposition...

Cette basketteuse américaine montre les inégalités entre joueurs et joueuses

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SPORT - La NCAA, instance sportive universitaire qui organise la “March Madness”, le très populaire et lucratif tournoi final de basketball, se retrouve sous le feu de critiques pour des disparités au niveau des installations mises à disposition des équipes masculines et féminines. 

Dans l’Indiana et le Texas, où se déroulent, dans différentes bulles à l’abri du coronavirus, les matches de ces championnats, les basketteurs ont ainsi accès à de grandes salles de musculation parfaitement équipées, quand leurs homologues féminines doivent se contenter de quelques tapis de yoga et de très peu de poids à soulever.

La preuve en a été donnée par Sedona Prince, une étudiante en deuxième année à l’Université de l’Oregon, qui a posté sur les réseaux sociaux une vidéo de la “salle de musculation” mise à la disposition de son équipe lors du tournoi féminin de San Antonio, sur laquelle on voit en tout et pour tout un petit rack sur lequel reposent quelques poids. Aucun autre équipement n’est disponible, ni banc pour s’asseoir. 

“Laissez-moi vous montrer la salle de musculation des hommes”, explique-t-elle dans une vidéo que vous pouvez retrouver ci-dessus. Sur quoi une coupe au montage montrait un gymnase bien plus équipé réservé aux équipes du tournoi masculin dans l’Indiana.

Dans un premier temps, la NCAA a tenté de justifier ces différences de traitement en prétextant des contraintes en termes d’espace. Argument rejeté par Sedona Prince, qui a aussitôt filmé la salle vide et spacieuse mise à disposition des basketteuses à San Antonio. 

“Si ce problème ne vous dérange pas, c’est que vous faites partie du problème”, a dit l’étudiante, dont le tweet initial a suscité des réactions dans le monde du basket-ball professionnel.

Le vice-président de la NCAA s’est excusé

La star des Golden State Warriors, Stephen Curry, a fait part de son indignation d’un “wow, allez maintenant!”, en retweetant la vidéo. 

“NCAA, nous ne pouvons pas tolérer cela! Nos reines méritent plus!”, a écrit Kyrie Irving (Brooklyn Nets) sur Instagram. 

Le vice-président de la NCAA pour le basket, Dan Gavitt, a finalement présenté ses excuses vendredi 19 mars lors d’une vidéoconférence avec les médias. 

“Lorsque nous ne répondons pas aux attentes, c’est de ma faute. Je m’excuse auprès des étudiantes sportives, des entraîneurs et du comité du basketball féminin pour avoir négligé la question de la salle de musculation à San Antonio. Nous allons régler cela dès que possible.”

Dawn Staley, triple médaillée d’or olympique de basket, qui entraîne aujourd’hui l’équipe de l’Université de Caroline du Sud, a néanmoins alerté sur le fait que les disparités dénoncées par Sedona Price ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Cela “ne se limite pas au cadre du championnat. Les différences existent dans nos campus aussi. Ce n’est pas nouveau.” 

Des disparités ont été aussi fustigées au niveau des tests du Covid-19 administrés aux joueuses. Geno Auriemma, coach de l’équipe féminine de l’Université du Connecticut, a déclaré cette semaine que ses joueuses subissaient quotidiennement des tests antigènes rapides, qui sont moins précis que les tests PCR administrés aux joueurs des équipes masculines. 

Sur Twitter, Staley a exhorté le patron de la NCAA, Mark Emmert, et son équipe à “assumer cette erreur”, ajoutant: “il est temps de réévaluer la valeur qu’ils accordent aux femmes.” 

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