Ceuta: le sauveur de ce bébé explique le drame humanitaire
MIGRATIONS - Près de 8000 migrants en provenance du Maroc sont arrivés depuis ce lundi 17 mai dans l’enclave espagnole de Ceuta. Parmi les arrivants se trouvait notamment un bébé dont le sauvetage par un plongeur de la Garde civile a été immortalisé...
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MIGRATIONS - Près de 8000 migrants en provenance du Maroc sont arrivés depuis ce lundi 17 mai dans l’enclave espagnole de Ceuta. Parmi les arrivants se trouvait notamment un bébé dont le sauvetage par un plongeur de la Garde civile a été immortalisé en photo.
Selon les médias ibériques, le nourrisson serait âgé de deux mois et serait en bonne santé désormais.
Le cliché, lui, a fait le tour du monde depuis sa parution sur le compte Twitter de la Garde civile, symbolisant l’horreur humanitaire qui se joue aux frontières de l’Europe.
At the border of Europe, yesterday morning. The darkness continues. pic.twitter.com/SDgpdwbE2I
— Eugenio Ambrosi (@AmbrosiEugenio) May 19, 2021
“Aux frontières de l’Europe, hier matin. L’obscurité perdure”, tweet Eugenio Ambrosi, membre de l’Organisation internationale pour les migrations.
Solo podemos decir una cosa:
— Unión de Oficiales Guardia Civil (@UnionOficiales) May 19, 2021
Viva la Guardia Civil !!! ????????
Un submarinista de la Guardia Civil salva a un bebé en Ceuta.https://t.co/I1EsHCtoHkpic.twitter.com/10lDOA1XeD
“Vive la Garde civile”, tweete de son côté le syndicat des gardes
#MuyGrandes????️
— Guardia Civil ???????? (@guardiacivil) May 18, 2021
Guardias civiles del #GEAS y la #ARS salvan la vida de decenas de menores que llegaban a #Ceuta por mar junto a sus familias. pic.twitter.com/MyzOaB4hjR
Le garde civil qui a effectué cette opération de sauvetage, Juan Francisco, a de son côté accepté de témoigner dans le quotidien espagnol El Pais. Ancien militaire, il révèle qu’au moment où la photo est prise, il ne savait pas “si le bébé était mort ou vivant”. Pourtant entraîné pour “faire face à toutes les situations en mer”, il explique que l’opération de Ceuta, une “marée humaine” jamais vue auparavant, a été particulièrement éprouvante.
“Notre travail habituel consiste à récupérer des corps morts dans les eaux, que ce soit dans la mer, un marais ou une rivière ... Mais cette fois, il a fallu sauver des êtres vivants, de tous âges, dans toutes les conditions, et faire le tri entre tellement de gens dans l’eau, entre ceux qui avaient le plus besoin de notre aide. Nous avons pris le bébé, il était gelé, froid, il ne faisait pas de geste”, révèle-t-il particulièrement ému.
Des embarcations sommaires
Le plongeur explique également des moyens de navigations particulièrement sommaires utilisés par les migrants venus à la nage: des bateaux gonflables, des bouteilles en plastique vides, et pour certains des “gilets de sauvetage” en liège mal mis qui ne permettaient pas aux gens de garder la tête hors de l’eau”. De nombreux parents étaient attachés à leurs enfants pour ne pas les perdre, comme c’était le cas pour le nourrisson qu’il a sorti de l’eau. Le sauveteur qui a dormi moins de 10 heures depuis dimanche, dit avoir désormais gravé dans la tête “les yeux fous des gens aidés ces jours-ci en mer”.
Parmi les moments les plus difficiles, il cite le mardi matin, lorsque des dizaines de personnes ont commencé à sauter dans l’eau: “Nous avons eu du mal à voir dans l’eau, la nuit (...) on ne savait pas s’il y avait des enfants”, déplore-t-il.
Depuis le début de la semaine, sur les milliers de migrants arrivés à Ceuta, seule frontière terrestre de l’UE avec l’Afrique, 5600 ont déjà été expulsés vers le Maroc, selon un chiffre actualisé en début d’après-midi par la préfecture qui n’a comptabilisé mercredi aucune “nouvelle entrée”, assurant que les personnes tentant d’accéder à la plage étaient immédiatement reconduites au Maroc.
Cette vague migratoire inédite a pour toile de fond la crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat. Les autorités marocaines ne décolèrent pas, en effet, depuis l’arrivée le mois dernier en Espagne, pour y être soigné, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, ennemi juré du Maroc.
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