Chromatics n’est plus : 10 titres essentiels pour se replonger dans leur discographie
Si l’éventualité d’enfin jeter une oreille sur le tant attendu Dear Tommy vient de s’évaporer définitivement dans la nature après l’annonce du départ du groupe de Ruth Radelet, Adam Miller et Nat Walker, les Chromatics laissent derrière eux...
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Si l’éventualité d’enfin jeter une oreille sur le tant attendu Dear Tommy vient de s’évaporer définitivement dans la nature après l’annonce du départ du groupe de Ruth Radelet, Adam Miller et Nat Walker, les Chromatics laissent derrière eux une pléthorique discographie qui les aura aussi bien conduit chez Nicolas Winding Refn, chez The Weeknd qu’au Bang Bang Bar de Twin Peaks. Retour sur dix titres essentiels qui ont construit leur mythologie depuis 15 années.
Into The Black
Dans l’éventail de morceaux virtuellement intouchables auxquels la bande de Johnny Jewel s’est attaquée, la reprise du Hey, Hey, My,My (Into The Black) de Neil Young – sobrement renommée Into The Black – est un sommet de sensualité. A moins que vous ne lui préfériez la deuxième reprise de notre liste. T.D.
Running Up That Hill
Avant de regarder Neil Young dans les yeux, Ruth Radelet s’était déjà attaquée à une autre immense voix de la chanson américaine en la personne de Kate Bush. En s’essayant au culte, archi-culte Running Up That Hill dans une version alanguie, la formation de Portland tenait déjà son 1er chef d’œuvre. T.D.
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Shadow
Un des titres échappés du tracklisting original de Dear Tommy, l’album détruit avant sa sortie par Jewel à la suite de son expérience de mort imminente. Une légende qui a tout d’un pitch de film de David Lynch, qui a justement convié le groupe à jouer le morceau sur scène dans le deuxième épisode de la saison 3 de Twin Peaks. Le chant du cygne instantanément culte d’un album à jamais perdu. B.J.
These Streets Will Never Look The Same
Jamais le groupe n’a autant déployé son timide sens de l’épique que sur cette ténébreuse odyssée autotunée. Un des rares morceaux où Ruth Radelet s’écarte du micro pour laisser résonner les complaintes déformées d’Adam Miller, s’entêtant avec désespoir “The screen stayed flashing in my mind”. Une des pierres angulaires du groupe et de son plus célèbre enregistrement. B.J.
Tick Of The Clock
Dès la parution de Night Drive, la bande de Johnny Jewel faisait preuve d’une qualité innée pour la musique illustrative. Pour son formidable coup d’éclat, Drive, Nicolas Winding Refn ne s’y était pas trompé en convoquant dès sa scène d’ouverture l’instrumental Tick Of The Clock pour présenter son personnage de chauffeur au sang-froid. Une scène où la précision métronomique du morceau épouse à la perfection la dextérité robotique de Ryan Gosling au volant de sa grosse cylindrée. T.D.
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Cherry
A une période où The Weeknd siphonnait encore la discographie de Beach House à la recherche de samples, c’est l’homme au bob de TDE, Schoolboy Q, qui s’était emparé du Cherry de Chromatics pour livrer l’un de ses plus gros tubes : Man Of The Year. Un manifeste aux qualités psychédéliques et aux évidences mélodiques d’un des plus grands morceaux de la discographie du groupe américain. T.D.
Lady (drumless version)
Le groupe prolonge l’expérience du déjà monumental Kill For Love avec les versions sans batterie de quelques uns des titres de l’album dont le déjà phénoménal Lady, qui acquière avec cette version épurée toute la splendeur contemplative que sa version originale n’osait lui offrir. Un minimalisme qui contraste avec les références du disque, qui invoque, en artwork comme en titre, le Loveless de My Bloody Valentine. B.J.
Nite
Après 5 ans d’existence, Nite est l’une des 1ères sorties notables du groupe qui contribue à le faire sortir de son anonymat. Avec son chant désincarné et ses balbutiements synthwave qui invoquent l’apogée de la carrière des Knife (dont le Silent Shout paraît la même année), le titre hanté sonne aujourd’hui comme la preuve que le chemin a été long avant que Chromatics ne trouve sa voie. Mais le voyage en valait bien la peine. B.J.
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Sound of Silence
En intro du septième disque du groupe, cette évidente reprise de Simon & Garfunkel donne le ton d’un album aux références plus variées qu’à l’accoutumée, réunies sous la constante d’une production, elle, toujours aussi chiadée. L’habituelle synthwave nocturne de Chromatics y vogue à la rencontre du shoegaze (Closer To Grey), de pop (You’re No Good) et de lascives ballades (Move A Mountain), mais c’est bien cette minimaliste entrée en matière qui marque durablement les esprits. B.J.
Teacher
Condamné à devenir le vestige d’un album qui n’adviendra sûrement jamais, ce single qui devait faire partie des 18 titres composant Dear Tommy, laisse un sale goût d’inachevé dans la bouche. Reste qu’une fois la nouvelle de la séparation de Chromatics digérée, c’est avec un plaisir non-dissimulé qu’on replongera dans les chœurs enfantins de Teacher. Un nouvel – mais malheureusement dernier – exemple de la maestria synthétique de Chromatics. T.D.