Cinéma : le meilleur pour la fin ?
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Que cela soit dans nos colonnes et dans celles de la presse culturelle en général, ou alors directement de la bouche de professionnel·les du secteur, on vous a largement exprimé à quel point l’exception cinématographique française était actuellement en danger. La chute historique de la fréquentation, causée par des facteurs multiples (l’arrivée des plateformes, la façon dont le Covid à modifié nos habitudes, l’inflation) touche indifféremment chaque maillon de la chaîne (de ses habituelles locomotives à entrée aux films indépendants les plus fragiles). Avec pour résultat d’entraîner un état d’angoisse exacerbant les tensions encore hier endormies entre cinéma d’auteur et cinéma commercial, sans que les pouvoirs publics ne semblent pour l’instant concerné par cette crise.
Mais si “la maison brûle” comme le titrait en une Libération le 5 octobre dernier, à la veille de l’appel aux états généraux du cinéma, la bonne nouvelle est que chacun·e peut se faire pompier volontaire en se rendant en salle. Et dans les prochaines semaines, les occasions ne manqueront pas. Rarement fin d’année cinématographique aura été aussi riche du point de vue de la qualité des œuvres, à commencer par L’Innocent de Louis Garrel. Sorti la semaine dernière, le film, le meilleur de son auteur, effectue d’ailleurs un excellent démarrage et a déjà rassemblé près de 150 000 spectateur·trices en seulement cinq jours d’exploitation.
Quatre des meilleurs films de Cannes 2022
Sort également en salle aujourd’hui la meilleure comédie de l’année : Bros de Nicholas Stoller. Produite par Apatow et portée par un étincelant casting LGBTQI+, cette comédie ultra réussie est la 1ère romance gay produite par une major (Universal). Vont aussi sortir d’ici la mi-novembre les quatre meilleurs films de la compétition du dernier festival de Cannes : EO de Jerzy Skolimowski qui suit la déambulation d’un âne en convoquant une puissance de cinéma ahurissante, Armageddon Time de James Gray et son récit intime des racines de l’Amérique raciste de Trump, Pacifiction d’Albert Serra, film absolu du temps présent, fait d’épuisement de la parole politique, de paranoïa et de menace nucléaire, et enfin Les Amandiers de Valeria Bruni-Tedeschi, et son souffle de jeunesse éperdue.
On citera aussi le 1er long métrage de fiction d’Alice Diop, Saint-Omer (23 novembre). Lauréat du Lion d’argent à la dernière Mostra et représentant de la France aux prochains Oscars, il marque la naissance d’une cinéaste au geste aussi assuré qu’audacieux. Et pour terminer, Le Lycéen de Christophe Honoré (30 novembre), qui mélange avec un talent exceptionnel l’art de l’autoportrait (de l’adolescence du cinéaste) avec celui du portrait (du jeune comédien Paul Kircher, révélation masculine de l’année). Si l’on s’inquiète évidemment des entrées que feront ces films que l’on place parmi les plus beaux de l’année, on se réjouit de l’exceptionnelle densité de ce qui vous sera proposé dans les prochaines semaines. À un moment où le cinéma français semble aussi en danger, il est capital que ces films, qui sont ce qu’il peut proposer de mieux en matière de diversité, arrivent jusqu’à vos yeux.
Édito initialement paru dans la newsletter cinéma du 19 octobre