Cinq choses à savoir sur All Eyez on Me, l’immense classique de Tupac
L’album All Eyez on Me fête aujourd’hui ses 25 ans, mais son aura auprès des amoureux de rap est toujours intacte. La marque des grands classiques en somme. Le 13 février 1996 était un mardi, mais était aussi le jour béni de la sortie d’All...
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L’album All Eyez on Me fête aujourd’hui ses 25 ans, mais son aura auprès des amoureux de rap est toujours intacte. La marque des grands classiques en somme.
Le 13 février 1996 était un mardi, mais était aussi le jour béni de la sortie d’All Eyez on Me. Le quatrième album de Tupac Shakur, son premier chez Death Row. En plus d’être le dernier sorti de son vivant, il est aussi le premier double album de toute l’histoire du rap US.
Dire que ce disque a marqué l’histoire du hip-hop serait un euphémisme. Vingt-quatre ans après sa sortie initiale, il demeure encore au sommet de la playlist de nombreux fans de rap. Certains n’hésitant même pas à le citer comme étant le meilleur album rap de tous les temps.
Si cet opus suscite toujours autant les passions, c’est pour ses multiples qualités indéniables. Tout est brillant et à sa place : autant les indémodables productions G-Funk que l’interprétation parfaite de l’artiste. La capacité qu’avait 2Pac à faire contraster violence verbale et poésie lyricale reste encore pour beaucoup inégalée.
Son flow, ses rimes et son énergie n’ont pas pris une ride. Sans parler de la lucidité dont il faisait preuve pour parler de sujets aussi graves que vicieux, tels que la violence, la vanité, la paranoïa et la cruauté. Ecrire une chronique sur cet album s’apparente donc aujourd’hui à un exercice difficile, voire impossible, tant tout a déjà été dit dessus.
C’est pourquoi à la place d’une énième critique, dont les mots ne feraient qu’effleurer la grandeur de ce disque, nous avons choisi de nous pencher sur quelques secrets de conceptions plus ou moins connus. Des histoires qui ont assurément participé à l’élaboration de la légende d’All Eyez on Me.
2Pac voulait que tous les couplets d’All Eyez on Me soient enregistrés en « one shot »
La spontanéité, c’était sa marque de fabrique. Pour rendre son projet le plus authentique possible, il était primordial pour le rappeur que chaque couplet soit enregistré en une prise. Il n’hésitait d’ailleurs pas à effacer les couplets de ceux qui, parmi ses guests, ne se pliaient pas à cette règle. Snoop Dogg était le seul à être autorisé à rentrer chez lui pour réécrire ses couplets. Rick Clifford, l’ancien patron de Death Row explique :
« Tout ce que vous entendez a été enregistré en une prise, même les couplets des invités. Les MC ne pouvaient pas revenir en arrière ou quoi que ce soit. Pac disait que si un gars n’était pas capable de cracher entre huit à 16 mesures du premier coup, c’est qu’il n’est pas encore prêt. Il adorait les premières prises, car il y voyait toujours un feeling particulier. Pour lui, recommencer signifiait trop penser à s’améliorer et donc à perdre la spontanéité. »
Dans cette logique, 2Pac est parvenu à enregistrer All Eyez on Me en deux semaines. Selon Nate Dogg, la spontanéité n’était pas la seule raison à cette incroyable productivité. En effet, Pac s’est dépêché, car il souhaitait quitter Death Row au plus vite après avoir rempli son contrat.
La version originale de « California Love » comprend deux couplets de Dr. Dre
Avant d’être l’un des plus grands hits west coast de l’histoire, « California Love » était en réalité supposé être le premier single solo de Dr. Dre après qu’il quitte Death Row. Il avait prévu de le mettre sur l’album The Chronic II: A New World Odor (Poppa’s Got A Brand New Funk), qui n’est finalement jamais sorti.
Seulement, quand Suge Knight a entendu le son, il a exigé que 2Pac pose dessus et garde le titre pour son album. C’est ainsi que le morceau que nous connaissons tous se compose d’un couplet de Dre et d’un couplet de Tupac, en lieu et place des deux couplets du Doc prévus initialement.
Bien entendu, Makaveli a enregistré son couplet de manière spontanée, en 20 minutes lors d’une soirée chez Dr Dre. Pendant longtemps, la seule personne qui détenait cette version originale était DJ Jam, le DJ de Snoop Dogg, mais celle-ci a fuité sur la toile en 2018.
Faith Evans aurait dû figurer sur “Wonda Why They Call U Bytch”
A la base, 2Pac a co-écrit cette chanson avec Faith Evans, la femme de Biggie. C’est elle qui a écrit et enregistré le refrain du morceau à la base. Malheureusement, à la sortie de l’album, Bad Boy Records, le label de la chanteuse avec lequel Death Row était en guerre, a refusé qu’une telle collaboration soit affichée. C’est ainsi que Tupac a été forcé de retirer la voix de Faith Evans, qu’il a remplacée par celle de Michel’le. Carlos Warlick, l’un des ingé sons de 2Pac est revenu sur le cas « Wonda Why They Call U Bytch” :
« Michel’le a repris et recopié tout ce que Faith avait fait. Elle avait écrit ce morceau avec Pac au studio en une nuit. Ensemble, ils ont trouvé le concept du son. Pac a écrit ses couplets et Faith le refrain. C’est elle qui a créé toutes les harmonies du morceau. »
Le beef entre 2Pac et Dr. Dre a commencé à cause de “Got My Mind Made Up”
Chaque clash prend sa source à cause d’une petite étincelle qui déclenche tout. Dans le cas du beef bien connu qui a impliqué 2Pac et Dr. Dre, le conflit est né à cause du morceau “Got My Mind Made Up”, en collaboration avec Daz Dillinger, Inspectah Deck, Kurupt, Method Man & Redman. En effet, le Doc a fait croire à Pac, que c’était lui qui avait produit le son, alors qu’il s’agissait en réalité de Daz Dililinger.
« A la base, ce n’était pas un morceau pour 2Pac. [Sur la version originale figure seulement Kurupt, Redman, Method Man, Daz Dillinger et Rage]. J’ai amené le beat chez Dre et je l’ai laissé là-bas. Au final, Dre a fait croire à 2Pac que c’était lui qui avait produit le son. Mais lorsque je l’ai entendu tourner en studio, j’ai dit « attends, mais c’est mon instru, c’est moi qui l’ai faite ». 2Pac a dit : « Sérieux mec ?! C’est ton truc ? C’est à ce moment-là que les relations se sont dégradées entre les deux. Dre s’appropriait des crédits pour lesquels il n’avait rien fait ».
Le featuring inattendu d’All Eyez on Me
Année après année, les interviews des différents artistes et collaborateurs nous ont permis de nous faire une idée sur comment se passaient les choses en studio pendant la conception d’All Eyez On Me.
En recoupant toutes les informations accessibles, on s’aperçoit vite que le business de la musique à cette époque, était intraitable et impitoyable. Cependant, dans ce monde de brutes, on trouve parfois quelques belles histoires.
Apprenez donc que 2Pac, en plus de ses collaborateurs habituels, avait pris l’habitude de solliciter le personnel de son studio, même quand celui-ci n’avait aucun rapport avec la musique.
Ce fut le cas par exemple pour Stacey Smallie, la réceptionniste du studio dans lequel Pac a enregistré All Eyez On Me. Sur plusieurs morceaux non-crédités, c’est elle qu’on entend. L’exemple le plus marquant reste « What’z Ya Phone # », ce titre dans lequel elle s’adonne à une conversation téléphonique torride avec le rappeur.
Allez, un petit bonus pour la route. Saviez-vous que le jour où 2Pac est sorti de prison, à peine était-il monté dans la limousine de Death Row, qu’il est allé acheter un calepin. Tout cela dans le but d’écrire, d’écrire, et encore écrire. Dans la foulée, il s’est rendu en studio où il a enchaîné les morceaux pour All Eyez On Me. 2Pac était d’ailleurs l’un des seuls artistes au monde à pouvoir être capable de mettre en boite plusieurs titres en une journée. Selon la légende, il a écrit treize chansons en quatre jours. Un monstre on vous dit.
Savoir tout ça, c’est cool, mais le meilleur moyen de fêter cet immortel chef-d’oeuvre du rap US qu’est All Eyez On Me, c’est encore de l’écouter. L’écouter et surtout l’apprécier à sa juste valeur.