Climat: des scientifiques alertent sur l'instabilité du Gulf stream

ENVIRONNEMENT - Alors que le GIEC s’apprête à divulguer son rapport annuel sur l’évolution du climat ce lundi 9 août, des scientifiques pointent du doigt l’un des fameux points de basculement. En l’occurrence, la circulation méridienne de retournement...

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Une image fixe montrant le Gulf Stream autour de l'Amérique du Nord. Une visualisation de certains des courants océaniques de surface du monde de juin 2005 à décembre 2007, fournie dans cette photo par la NASA le 27 mars 2012. 

ENVIRONNEMENT - Alors que le GIEC s’apprête à divulguer son rapport annuel sur l’évolution du climat ce lundi 9 août, des scientifiques pointent du doigt l’un des fameux points de basculement. En l’occurrence, la circulation méridienne de retournement atlantique (AMOC) et la dégénérescence de sa stabilité à cause du réchauffement climatique.

Une étude publiée le 5 août dans la Nature Climate Change dresse un nouveau constat alarmant sur le courant majeur de l’Océan Atlantique, auquel appartient également le Gulf Stream. Les analyses montrent un affaiblissement progressif de son équilibre au cours des dernières décennies.

Le point de non-retour

La circulation méridienne de renversement Atlantique (AMOC) est l’un des principaux systèmes de courants océaniques de notre planète. Il transporte les eaux de surface chaudes des Caraïbes vers l’Atlantique nord, et rapatrie l’eau froide dans le sens inverse. Ce tapis roulant géant répartit la chaleur reçue du soleil et influence les climats dans de nombreuses régions du monde.

Mais la fonte des glaces au Groenland ou en Arctique brouille ce système de renouvellement au Nord. Les calottes glaciaires apportent de l’eau douce au courant, moins dense que l’eau salée, qui a pour conséquence de ralentir le tapis roulant, sans être la seule raison de ce ralentissement.

On savait que le Gulf Stream était à son plus bas niveau de circulation depuis plus de 1000 ans mais la raison de cette dégradation, entre changement de circulation ou perte de stabilité, était encore floue. “La différence est cruciale”, explique Niklas Boers, qui a effectué la recherche “car la perte de stabilité dynamique impliquerait que l’AMOC a approché son seuil critique, au-delà duquel une transition substantielle et en pratique probablement irréversible vers le mode faible pourrait se produire.”

Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont analysé huit indices AMOC indépendants, répertoriés à travers l’Océan Atlantique. Ces derniers sont basés sur des données d’observation de la température et de la salinité de la surface de la mer. On cause “d’empreintes digitales”.

“Une analyse détaillée de ces empreintes digitales dans huit indices indépendants suggère désormais que l’affaiblissement de l’AMOC au cours du siècle dernier est en effet susceptible d’être associé à une perte de stabilité”, explique Niklas Boers.

Le chercheur ajoute que “les résultats soutiennent l’évaluation selon laquelle le déclin de l’AMOC n’est pas seulement une fluctuation ou une réponse linéaire à l’augmentation des températures, mais signifie probablement l’approche d’un seuil critique au-delà duquel le système de circulation pourrait s’effondrer.” C’est ce que craignent les scientifiques, le “point de basculement”, celui de non-retour qui apportera des conséquences désastreuses irréversibles. 

Carte des courants marins

Un effet sur la planète entière

Si le niveau exact de CO2 nécessaire au naufrage de l’AMOC est inconnu, les conséquences d’un tel scénario sont perceptibles. Refroidissement de l’hémisphère nord, élévation du niveau de la mer dans l’Atlantique, baisse globale des précipitations en Europe et en Amérique du Nord ou bien changement sur le niveau des pluies en Amérique du Sud, en Afrique et Asie... La série d’événements catastrophiques se fera ressentir à travers la planète entière. 

Voilà pourquoi Niklas Boers a conclu que “la seule chose à faire est de maintenir les émissions aussi basses que possible. La probabilité que cet événement à impact extrêmement élevé se produise augmente avec chaque gramme de CO2 que nous rejetons dans l’atmosphère”.

Outre ces conditions météorologiques extrêmes, les écosystèmes marins de l’Atlantique ne seraient pas épargnés, apportant des répercussions gravissimes sur les populations d’espèces marines.

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