Climat: la jeunesse confinée face au défi de remobiliser ses troupes
POLITIQUE - Un anniversaire pour remettre le couvert. Un an après l’annulation de leur dernière manifestation d’ampleur à cause de la première vague de coronavirus, la jeunesse mobilisée pour le climat redescend dans la rue à partir de ce vendredi...
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POLITIQUE - Un anniversaire pour remettre le couvert. Un an après l’annulation de leur dernière manifestation d’ampleur à cause de la première vague de coronavirus, la jeunesse mobilisée pour le climat redescend dans la rue à partir de ce vendredi 19 mars.
Plusieurs manifestations sont prévues à Paris, Nantes, Grenoble, Lyon ou Montpellier tout au long du week-end. Et les mots d’ordre ne changent pas après une année en dormance: pousser les gouvernants à en faire davantage pour l’environnement, la planète et la sauvegarde de la biodiversité, alors que les indicateurs s’emballent depuis les accords de Paris.
En revanche, l’ambiance n’est plus aux rassemblements historiques de l’année 2019 initiés, au départ, par la jeune militante suédoise Greta Thunberg. Du moins pour l’instant. Épidémie de covid-19 oblige, le mouvement international “Youth for climate” s’est limité ces derniers mois à des actions numériques, mobilisations “virtuelles” qui n’ont pas trouvé d’écho massif en France. Qu’importe, certains veulent voir en ce retour aux pavés, le point de départ d’un nouveau printemps vert. Virus ou non.
“On a besoin de se retrouver dans la rue”
“On manifeste toujours pour témoigner notre envie de vivre dans un monde écologique et social”, nous dit Léna Lazare, la coordinatrice nationale de “Youth for climate”, en ajoutant: “les jeunes mobilisés en 2019 qui ont vécu toutes les difficultés pendant la crise économique et sanitaire n’en peuvent plus, on a besoin de se retrouver dans la rue.”
On manifeste pour avoir le droit de vivre décemment sur une planète qui ne se consume pas totalement, on lie ces deux thématiques"Léna Lazare, coordinatrice nationale de “Youth for climate”
C’est effectivement l’un des enjeux de ce week-end: faire entendre la voix des jeunes, premiers concernés de ces nombreux mois de restrictions et autres privations de liberté.
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“Cette mobilisation se fait sur fond de détresse de la jeunesse. On est tous touchés par la fermeture des universités, par les galères financières”, rappelle l’étudiante engagée pour le climat. “En 2019 on manifestait pour notre avenir, mais là, on manifeste pour avoir le droit de vivre décemment sur une planète qui ne se consume pas totalement, on lie ces deux thématiques.”
Car les récentes décisions du gouvernement ne sont pas franchement de nature à satisfaire ces défenseurs de l’environnement. La loi climat et résilience, actuellement discutée en commission à l’Assemblée nationale et censée reprendre le travail de la Convention citoyenne est “plus qu’insuffisante, c’est surtout du greenwashing”, déplore Léna Lazare, dans le sillage de nombreuses instances consultatives qui ont, tour à tour, pointé les nombreuses faiblesses du texte porté par Barbara Pompili.
La loi Climat au cœur du combat
Dernière en date, la Convention citoyenne elle-même. Fin février, “les 150” ont étrillé le travail du gouvernement, en ne lui attribuant la moyenne dans aucune série de votes organisés sur les six grands thèmes de mesures. Appelés à se prononcer pour évaluer si les “décisions du gouvernement relatives aux propositions de la CCC” permettraient de “s’approcher de l’objectif fixé de diminuer d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030” les citoyens tirés au sort ont sorti le stylo rouge avec une note de 2,5 sur 10 seulement.
"On n'a pas été beaucoup à suivre les mots d'ordre virtuels, c'était un peu déprimant de se mobiliser derrière un écran. C'est aussi parce qu'on rencontre des gens, qu'on lie des amitiés qu'on a envie de se bougerLéna Lazare, coordinatrice nationale de Youth for climate
″Ça a un côté pathétique pour le gouvernement”, cingle encore Léna Lazare, qui nous explique vouloir “s’appuyer” sur cette “levée de boucliers quasiment totale.” Mais rien ne sera simple à l’heure du Covid. La coordinatrice du mouvement “Youth for climate” en France reconnaît que la mobilisation pourrait rester modeste ces deux jours à venir: “On sait très bien qu’il y aura moins de monde. Surtout que des mineurs qui doivent avoir l’aval de leurs parents pour venir manifester... avec le Covid, c’est plus compliqué.”
Pas question, dans tous les cas, de repartir pour un an d’hibernation, ou de revendications numériques. “On n’a pas été beaucoup à suivre les mots d’ordre virtuels, c’était un peu déprimant de se mobiliser derrière un écran. C’est aussi parce qu’on rencontre des gens, qu’on lie des amitiés qu’on a envie de se bouger”, nous confie la jeune organisatrice qui ne veut plus voir les indicateurs sanitaires dicter le rythme des mobilisations sociales et écolos: “On n’est plus en train de douter, de se dire ’mince est-ce qu’on le fait alors qu’il y aura sans doute de nouvelles restrictions sanitaires.”
“Maintenant, on se dit que de toute façon on va peut-être en avoir encore pour six mois, un an”, souffle-t-elle, en parlant de l’épidémie de Covid-19, avant d’ajouter: “donc il faut qu’on agisse, la situation est bien trop grave.”
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