Comment Anne Hidalgo veut en finir avec le crack dans la rue
POLITIQUE - Le phénomène des crackers préoccupe jusqu’aux plus hauts sommets de l’État. Alors que se tenait lundi 7 juin une réunion interministérielle pour sortir de l’impasse de la crise du crack, la maire de Paris, Anne Hidalgo est a adressé...
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POLITIQUE - Le phénomène des crackers préoccupe jusqu’aux plus hauts sommets de l’État. Alors que se tenait lundi 7 juin une réunion interministérielle pour sortir de l’impasse de la crise du crack, la maire de Paris, Anne Hidalgo est a adressé un courrier au Premier ministre Jean Castex, dans lequel elle formule plusieurs propositions pour venir à bout de ce fléau qui touche notamment le quartier de Stalingrad.
La maire de la capitale recommande ainsi l’instauration “de nouveaux dispositifs de prise en charge adaptés aux problématiques de consommateurs de crack”, implantés “sur plusieurs lieux éloignés des zones résidentielles denses et des espaces de vie”. En d’autres termes, des “salles de consommation à moindre risque”, appelées aussi “salles de shoot” mais dont l’élue PS refuse le terme qu’elle accuse de “susciter un fort rejet de la part de nombreux riverains”.
Encadrement et accompagnement
“Seul un réseau métropolitain de lieux d’accueil et de répit, ouverts de jour comme de nuit, et associés à des solutions d’hébergement avec accompagnement social et médical, est à même de répondre durablement à la détresse des usagers et des riverains”, estime l’élue socialiste. Ces espaces permettront ainsi “un usage encadré des produits stupéfiants, en dehors de la rue, et favorisant l’entrée dans un parcours de soin”.
En attendant, Anne Hidalgo réclame l’ouverture à Paris et dans la métropole du Grand Paris “dès cet été, (..) de lieux tels que des “postes d’inhalation supervisée, avec encadrement médical et infirmier”, sans attendre “les évolutions législatives, réglementaires et budgétaires”.
Les “riverains de la salle de consommation du 10e (une telle salle a été implantée près de la gare du Nord en 2016, NDLR) sont venus nous dire combien cette salle avait changé leur vie, car avant la prise de drogue se faisait dans la rue ou dans les halls d’immeuble”, a tenu à rassurer Anne Hidalgo sur France Inter ce mardi 8 juin, anticipant les critiques contre ces “salles de consommation à moindre risque”.
.@Anne_Hidalgo : "N'utilisez pas ce terme de '#salle de #shoot', c'est ce qui fait prendre beaucoup de retard à notre pays" #drogue#Paris#crack#Barbès#le79Interpic.twitter.com/2wQ5xFcxe0
— France Inter (@franceinter) June 8, 2021
La potentielle candidate PS à la présidentielle demande enfin la nomination d’un “référent crack national” pour “remettre sur ses rails” le plan Crack lancé en 2019. Elle suggère le nom de Jean-François Carenco, ancien préfet de Paris et d’Ile-de-France et actuel président de la Commission de régulation de l’énergie.
Nécessité de l’implication de l’Etat
La réussite de cette “politique ambitieuse” dépend de l’implication de l’Etat et du “partenariat avec le préfet de police” insiste la maire de Paris qui avait déjà dénoncé la “politique d’urgence” du préfet Didier Lallement pour lutter contre l’usage de crack dans la capitale. “C’est inacceptable que l’Etat et les pouvoirs publics facent un aveu d’impuissance et considère que rien n’est possible”, déplore t-elle.
Le 17 mai, le préfet de police de Paris avait en effet décidé d’évacuer les toxicomanes de la place de Stalingrad et de ses abords, devenus une zone-clé de trafic et de consommation de drogue, pour les regrouper provisoirement le soir à un endroit précis: le jardin d’Eole. Didier Lallement avait estimé que “l’ordre public était menacé” à Stalingrad et voulait donner un peu de répit aux riverains. La maire avait déploré la “politique à court terme” du préfet “qui n’a fait que déporter le problème” et qui constitue désormais un véritable fardeau pour les habitants du quartier d’Eole qui souhaite que le jardin soit “rendu aux habitants” avant fin juin.
.@Anne_Hidalgo et le problème du #crack à #Paris: "Notre pays prend beaucoup de retard sur la prévention et la lutte contre les addictions. Pour moi la deadline sur ce jardin [d'Éole] occupé, fin juin, ça doit être terminé" #drogue#Stalingrad#riverains#le79Interpic.twitter.com/bILjQ5a7yE
— France Inter (@franceinter) June 8, 2021
Fin mai, l’Inserm a recommandé “une mise à l’échelle nationale” des salles de consommation à moindre risque, dans une étude faisant le bilan des dispositifs français, et vendredi 4 juin le ministère de la Santé a officialisé son souhait d’autoriser durablement l’existence de salles de consommation à moindre risque, face au bilan “positif” des deux structures expérimentées à Paris et Strasbourg depuis 2016. Le cadre dérogatoire qui leur permet d’opérer prend fin en 2022 et une pérennisation nécessite de les inscrire dans la loi avant la fin du mandat présidentiel d’Emmanuel Macron.
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