Comment apprendre aux enfants à ne pas fixer du regard les personnes physiquement différentes

PARENTS - L’une des missions les plus importantes des parents est d’apprendre les bonnes manières à leurs enfants. Pas tant le comportement à adopter pour dîner dans un restaurant chic (félicitations aux parents de jeunes enfants qui y sont...

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Comment les enfants manifestent-ils du respect envers les gens dans leur vie de tous les jours?

PARENTS - L’une des missions les plus importantes des parents est d’apprendre les bonnes manières à leurs enfants. Pas tant le comportement à adopter pour dîner dans un restaurant chic (félicitations aux parents de jeunes enfants qui y sont parvenus) que les règles essentielles du savoir-vivre. Comment les enfants manifestent-ils du respect envers les gens dans leur vie de tous les jours? De quelles façons montrent-ils de la considération pour autrui?

Une chose que les parents d’enfants non handicapés négligent parfois dans leur éducation, c’est la politesse face au handicap, c’est-à-dire établir des règles de comportement à respecter quand leurs enfants rencontrent une personne handicapée ou ayant une particularité physique qui les intrigue.

Il n’existe pas de règles strictes. Les bonnes manières sont, dans une certaine mesure, subjectives. Néanmoins, les parents doivent prendre en considération certaines bonnes habitudes et erreurs à éviter pour ne pas blesser les personnes concernées. En voici quelques-unes:

Regarder n’est pas interdit, mais fixer quelqu’un de façon impolie (ou menaçante), si

Pour beaucoup de gens en situation de handicap, les regards insistants font malheureusement partie du quotidien, et même si tout le monde n’est pas d’accord, beaucoup ne voient pas d’inconvénient à ce que les enfants les observent. “Les gens sont curieux”, note Becky Kekula, directrice du Disability Equality Index, un label d’inclusivité à destination des entreprises, créé par l’organisation à but non-lucratif américaine Disability:IN. “L’une des choses dont j’ai le plus souffert en grandissant a été de voir des parents éloigner leurs enfants de moi en leur disant de ne pas me regarder ni me causer.”

Becky Kekula est atteinte d’achondroplasie congénitale, la forme la plus courante du nanisme, et cela ne la dérange pas que les enfants (ou même les gens en général) la regardent. Ce qui la dérange, en revanche, c’est qu’on la fixe avec insistance, voire au point qu’elle se sente menacée. Et ce qu’elle trouve peut-être encore plus offensant, c’est quand les parents des enfants qui la regardent leur disent aussitôt de détourner les yeux, pour ne pas avoir l’air impolis.

 Alors aidez votre enfant à comprendre la différence entre regarder quelqu’un et le fixer, une règle fondamentale de savoir-vivre. Cela demandera sans doute un peu de pratique, car il ne fait pas naturellement la distinction entre les deux.

Encouragez l’enfant à poser des questions

Les enfants sont curieux, et les parents ne doivent pas se sentir obligés de freiner cet instinct face à une personne handicapée. Si votre enfant se demande pourquoi quelqu’un a telle ou telle apparence physique ou se comporte de telle ou telle manière, encouragez-le à poser la question. “Je préfère de loin qu’un enfant s’approche de moi pour me poser une question, même si elle n’est pas très polie”, assure Becky Kekula.

Empêcher votre enfant d’aborder la personne, ou l’éloigner lui enseigne que la différence est taboue. De même, faire semblant de ne pas remarquer les différences physiques ou les handicaps n’est pas un exemple de tolérance; cela donne l’impression que vous êtes mal à l’aise. “Dites-leur qu’ils ont le droit de regarder, de poser des questions, et aussi celui d’être mal à l’aise. Le meilleur moyen de savoir, c’est de demander”, conseille Jennifer Laszlo Mizrahi, présidente de l’organisation à but non-lucratif américaine RespectAbility.

Ne laissez pas à quelqu’un d’autre le soin d’éduquer votre enfant

Même si les parents doivent apprendre à leurs enfants qu’ils ont le droit de poser poliment des questions à quelqu’un, ils doivent aussi s’assurer qu’ils sachent que cette personne a le droit de refuser d’y répondre ou d’échanger avec eux.

Pour les personnes handicapées, poser des limites est parfois une façon essentielle de prendre soin de soi.

Ces limites doivent être respectées, car ce n’est pas aux handicapés de se charger d’éduquer les valides. “Éduquer votre enfant est important, mais ne le faites pas devant la personne concernée”, recommande Jennifer Laszlo Mizrahi.

Faites le travail nécessaire à la maison.

Il est essentiel que les parents sensibilisent leurs jeunes enfants au handicap, et les termes spécifiques à utiliser pour causer du sujet sont un bon point de départ. En France, le site “enfant-different.org” offre des ressources pédagogiques pour sensibiliser à la question du handicap. Prenez le temps de les consulter avec votre enfant. Soyez honnête sur vos propres lacunes et prêt à faire les recherches nécessaires pour apprendre avec lui.

Les livres sont aussi une ressource précieuse. Voici une sélection de 17 livres pour enfants comportant des personnages handicapés. 

De plus, beaucoup de cursus scolaires sont de plus en plus conscients de la nécessité d’éduquer au sujet du handicap et mettent des ressources pédagogiques à disposition des élèves.

En conclusion, ces conversations doivent avoir lieu régulièrement, et il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les réponses pour aborder le sujet.

Si votre enfant dit quelque chose de blessant, intervenez

Ce dernier point semble aller de soi, mais cela va mieux en le disant: si votre enfant pose une question ou dit quelque chose de blessant ou de grossier à une personne handicapée, quelle que soit son intention, vous vous devez d’intervenir. Se contenter de le faire taire ou de l’éloigner ne suffit pas. C’est très simple.

Si votre enfant pose une question impolie, dites-le-lui (et encore une fois, causez-en avec lui par la suite). “Sur le moment, vous pouvez dire à la personne quelque chose comme: “Je suis désolé, nous n’avons pas encore eu l’occasion de causer de ça avec lui/elle. J’espère que cela ne vous a pas mis mal à l’aise ”, suggère Jennifer Laszlo Mizrahi.

Il y aura inévitablement des moments gênants, mais ce n’est pas grave. Au bout du compte, le but est de s’assurer que les enfants traitent les personnes en situation de handicap avec la même attention et le même respect que n’importe qui d’autre.

Cet article, publié sur le HuffPost américain, a été traduit par Iris Le Guinio pour Fast ForWord. 

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