Comment Telê commandait la Seleçao...
À l’occasion de l'anniversaire de la disparition de Telê Santana, le 21 avril 2006, FIFA.com rend hommage à un homme qui, s’il n’a pas remporté le trophée suprême, a conquis le cœur des supporters au Brésil et dans le monde entier. "On n’entraîne...
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À l’occasion de l'anniversaire de la disparition de Telê Santana, le 21 avril 2006, FIFA.com rend hommage à un homme qui, s’il n’a pas remporté le trophée suprême, a conquis le cœur des supporters au Brésil et dans le monde entier.
"On n’entraîne pas le Brésil comme on entraîne les autres grandes équipes. En Coupe du Monde, on n’a pas un seul objectif mais deux exigences. En plus de la gagner, il faut proposer du beau jeu." Ces propos de Pelé résonnent aux quatre coins du Brésil, qui cherche alors le candidat idéal pour prendre les rênes de la Seleçao au début des années 80.
L’équipe nationale vient de passer deux ans et demi sous les ordres de Claudio Coutinho, capitaine dans l’armée brésilienne qui n’a jamais joué au niveau professionnel. Son expertise lui a peut-être valu d’introduire des tests de condition physique avant-gardistes et même de passer par la case NASA, mais elle n’a pas suffi à étancher la soif de beau football des Brésiliens. Son équipe a certes pris la troisième place de la Coupe du Monde de la FIFA, Argentine 1978™, mais en proposant le jeu stéréotypé qui lui a valu de quitter la Copa America suite à des défaites embarrassantes contre la Bolivie et le Paraguay. L’heure est venue de remplacer un pragmatique par un puriste. L’heure de Telê Santana a sonné.
"Dès qu’il est arrivé, les choses ont changé de façon radicale", racontait Falcao. "C’est devenu beaucoup plus amusant de jouer avec la Seleção. Il a compris qu’il avait des joueurs intelligents. Il voulait que l’on joue à l’instinct et non pas de façon systématique. Il poussait les arrières latéraux à se porter en attaque. Il ne voulait pas de milieux axiaux qui se cantonnent à stopper les adversaires ; il voulait qu’ils sachent faire bon usage du ballon. Il nous a donné la liberté de tenter tout ce qu’on voulait tenter. Il nous demandait toujours de faire le spectacle."
Le plus beau football de l'histoire
Les 14 1ers mois de l’ère Telê Santana sont idylliques pour les Brésiliens, vainqueurs de leurs quatre matches de qualification pour la douzième Coupe du Monde de la FIFA. À partir de février 1981, les Verdeamarelhos enchaînent dix victoires consécutives, faisant notamment tomber l’Angleterre à Londres, la France à Paris et l’Allemagne de l’Ouest à Stuttgart en l’espace de sept jours. Lors de leur dernier match de préparation pour Espagne 1982, les artistes sud-américains corrigent la République d’Irlande 7-0. La bande à Telê Santana aborde l’épreuve reine forte d’une série d’invincibilité de 19 matches. Elle bénéficie aussi du soutien de tout un pays qui s'attend à un triomphe encore plus stupéfiant que celui du grand Brésil de 1970.
Déviations, feintes, une-deux, contre-attaques éclair, talonnades, petits ponts, buts aussi extraordinaires les uns que les autres. Tout y passe. L’équipe de Telê pratique ce qui est peut-être le football le plus séduisant jamais exhibé en Coupe du Monde. Lors de leur 1ère sortie de la deuxième phase, les Brésiliens ne laissent aucune chance à leurs ennemis argentins, battus 3-1. "Durant toutes mes années dans le football en tant que joueur, en tant qu’entraîneur et en tant que journaliste, je n’ai jamais vu une équipe, quelle que soit la qualité de son jeu, ne recevoir aucune forme de critique. Il y avait toujours quelque chose à redire. Mais personne, je dis bien personne, n’a dit du mal de nous. C’est parce que nous pratiquions vraiment un football extrêmement beau à voir. Il n’y avait rien à dire contre nous", se souvenait Falcao.
Telê star
La suite, tout le monde la connaît. Le Brésil a besoin d’un nul contre l’Italie pour atteindre les demi-finales. Il offre de nouveau un récital et marque deux buts merveilleux, mais il manque aussi des occasions et commet quelques erreurs. Paolo Rossi en profite et inscrit un triplé. Les grandissimes favoris sont éliminés.
Telê retrouve son poste juste avant Mexique 1986. Là encore, le Brésil enchante lors de la phase de groupes, avant de balayer la Pologne 4-0 en huitième. Mais en quart de finale face à la France, Zico manque un penalty dans le temps réglementaire, lui d’habitude si fiable dans l’exercice, et les Sud-Américains finissent par s’incliner aux tirs au but.
Telê a remporté de nombreux titres en clubs. L’homme originaire du Minais Gerais a mené les outsiders de l’Atletico Mineiro au sacre lors de la 1ère édition du Campeonato Brasileiro en 1971. C’est lui qui tirait les ficelles de Grêmio quand il a empêché l’exceptionnel Internacional de remporter un neuvième Gauchão consécutif, en 1977. Il était aussi aux commandes de São Paulo lors des époustouflantes victoires face au FC Barcelone et à l’AC Milan lors des Coupes Intercontinentales 1992 et 1993. Et pourtant, il n’a jamais rien gagné avec la Seleção. "L’un de mes plus grands regrets, c’est de ne pas avoir remporté un trophée pour Telê", a avoué Zico après le décès de l’emblématique entraîneur. "S’il y a bien quelqu’un qui en méritait un, c’était lui."
Si le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA lui a échappé, celui du sélectionneur le plus adoré de l’histoire du football brésilien lui revient de plein droit. Quand on connaît l’amour de ce pays pour le spectacle, cette distinction revêt presque encore plus de prestige.