Contre Sarkozy, Takieddine réaffirme ses accusations de financement libyens
POLITIQUE - Changement de braquet à la veille de l’ouverture du procès dans l’affaire Bygmalion. Cette fois, dans l’affaire des financements de campagne, Ziad Takieddine, qui avait retiré en novembre ses accusations contre Nicolas Sarkozy sur...
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POLITIQUE - Changement de braquet à la veille de l’ouverture du procès dans l’affaire Bygmalion. Cette fois, dans l’affaire des financements de campagne, Ziad Takieddine, qui avait retiré en novembre ses accusations contre Nicolas Sarkozy sur un présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, a de nouveau incriminé l’ancien président le 14 janvier devant les juges qui enquêtent sur ces soupçons.
“Je ne suis pas pour l’absolution de Nicolas Sarkozy. Je suis son pire ennemi (...). Je ne peux pas confirmer qu’il n’y a pas eu de financement. Cela a pu être fait par d’autres moyens que par moi, ce qui est certainement le cas”, a assuré l’homme d’affaires devant les juges français, lors d’un interrogatoire dont l’AFP a eu connaissance ce mardi 16 mars .
Ceux-ci se sont rendus à Beyrouth où le septuagénaire franco-libanais s’est enfui l’été dernier, après sa condamnation en juin dans le volet financier de l’affaire Karachi.
L’audition avait notamment pour but d’éclaircir les raisons pour lesquelles l’ancien intermédiaire, mis en examen dans cette enquête confiée à des juges depuis 2013, avait déclaré dans des interviews diffusées le 11 novembre par Paris Match et BFM TV : “M. Sarkozy n’a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle, ni M. Kadhafi ne pouvait le faire parce qu’il ne le faisait jamais”.
Nicolas Sarkozy mis en examen depuis mars 2018
L’ex-chef de l’État, mis en examen dans ce dossier depuis mars 2018 pour “recel de détournement de fonds publics”, “corruption passive” et “financement illégal de campagne électorale”, et depuis mi-octobre pour “association de malfaiteurs”, avait triomphé: “La vérité éclate enfin”.
Mais la volte-face a été de courte durée: tout en confirmant le verbatim issu des rushs des vidéos, Ziad Takieddine a prétendu en janvier devant les magistrats que ses propos de novembre avaient été “déformés” par Paris Match...
Ziad Takieddine est revenu à sa version, exprimée de longue date hormis en novembre, selon laquelle la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy avait reçu l’apport de fonds libyens.
Il a aussi assuré, dans des explications confuses, pouvoir “livrer dans les 15 jours” un document original “compromettant l’équipe Sarkozy dans sa totalité” et qui mentionnerait une somme de “25 millions” d’euros, différent du “document libyen” révélé en 2012 par Mediapart, devenu un élément à charge de l’enquête.
Mais l’intermédiaire insiste sur un point : lui n’y est pour rien. L’ex-chef de l’État “n’a rien touché venant de moi” ou “par mon intermédiaire”.
L’avocate de Ziad Takieddine, Me Elise Arfi, n’a pas souhaité commenter. L’entourage de l’ancien président, qui conteste les faits, n’avait pas répondu à l’AFP mardi en milieu d’après-midi.
Versatile Takieddine
Dans son interrogatoire, l’homme change de version sur un autre point, reconnaissant que ni Serge Tournaire, ni Renaud Van Ruymbeke, anciens juges d’instruction chargés du dossier, ne lui “ont demandé d’incriminer Nicolas Sarkozy ou qui que ce soit” dans l’affaire libyenne en échange d’une supposée mansuétude dans le dossier Karachi, contrairement à ce qu’il avait affirmé à l’automne.
C’est d’ailleurs Ziad Takieddine qui a proposé un “deal” aux juges Aude Buresi et Marc Sommerer, désormais chargés du dossier: qu’ils fassent lever un mandat d’arrêt le visant. Le tribunal correctionnel de Paris a délivré un mandat d’arrêt en juin après sa condamnation dans l’affaire Karachi.
L’intermédiaire confirme en revanche sa nouvelle version sur les cinq millions d’euros libyens, qu’il prétendait jusqu’à l’interview de l’automne avoir apportés à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy en 2006 et 2007 pour le financement de la présidentielle.
Ce seraient en réalité cinq millions de dollars, uniquement versés à Claude Guéant, en 2005, et destinés exclusivement à un contrat pour “l’entraînement des forces de sécurité libyenne”, “le contrat Amesys”.
L’homme est connu pour sa versatilité, y compris par les magistrats, qui se sont ainsi demandé au cours de l’audition si Ziad Takieddine ne cherchait pas “uniquement” à ”ôter définitivement tout crédit” à ses affirmations, “quelles qu’elles soient”.
“Ziad Takieddine prétend depuis 2012 fournir des preuves : il n’en a jamais fourni, ni en 2012, ni après son audition du 14 janvier 2021. Personne de bonne foi ne peut accorder le moindre crédit à un tel individu”, a balayé Me Philippe Bouchez El Ghozi, avocat de Claude Guéant.
En novembre, le procureur national financier Jean-François Bohnert avait affirmé que les charges contre Nicolas Sarkozy “ne se limitent pas aux déclarations” fluctuantes de Takieddine.
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