Coronavirus: La Grande-Bretagne inquiète de la montée du variant indien sur son territoire

CORONAVIRUS - Déconfinée et sur la route du retour à une vie normale d’avant le coronavirus ou presque, la Grande-Bretagne surveille de très près la propagation du variant indien sur son territoire. Le nombre de cas attribués au variant indien...

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Le 14 mai, Boris Johnson a mis en garde ses concitoyens: le variant indien

CORONAVIRUS - Déconfinée et sur la route du retour à une vie normale d’avant le coronavirus ou presque, la Grande-Bretagne surveille de très près la propagation du variant indien sur son territoire. Le nombre de cas attribués au variant indien B1.617.2 dans le pays a plus que doublé en une semaine, grimpant à 1.313 cas recensés et séquencés cette semaine, selon les autorités sanitaires.

Ces cas se concentrent surtout dans le nord-ouest et à Londres, ainsi que chez les plus jeunes n’ayant pas encore été vaccinés. Le variant “est en train de devenir la souche dominante dans certaines parties du territoire”, comme Bolton et Blackburn, a indiqué ce dimanche 16 mai le ministre de la Santé, Matt Hancock sur Sky News. 

Dans la ville de Bolton, le taux d’incidence est de 192 cas pour 100.000 habitants, soit le plus élevé du pays, note la télévision britannique. “Nous avons des taux plus élevés dans les groupes d’âge plus jeune, mais les augmentations se produisent maintenant chez tous les moins de 60 ans”, a déclaré Lynn Donkin, directrice adjointe de la santé publique sur place. À Blackburn il était de 100.2, selon les données officielles à la date du 8 mai. 

Le gouvernement mise sur la vaccination

Face à ces données qu’il reconnaît comme “préoccupantes”, le gouvernement britannique mise cependant sur le vaccin AstraZeneca, et ce malgré les avis divers sur son efficacité face à certains variants. 

Matt Hancock a indiqué que le variant pouvait “vraiment se répandre comme une traînée de poudre parmi les groupes non vaccinés”. “C’est pourquoi nous devons vacciner autant de personnes que possible, surtout celles qui sont le plus susceptibles d’être hospitalisées”. Il a notamment affirmé que “la majorité” des patients hospitalisés à Bolton était éligible à la vaccination mais n’avait pas reçu l’injection. 

“Si les gens ont été vaccinés deux fois (...) nous avons une certitude croissante, sur la base de 1ères données de laboratoire (...), que les vaccins sont efficaces contre le variant indien”, a-t-il rassuré, en comparant la situation actuelle du pays à “une course entre la campagne de vaccination et le virus”, le variant indien ayant “donné au virus quelques pas d’avance dans cette course”.

Pour enrayer la propagation du variant B1.617.2, l’intervalle entre les deux doses de vaccin est réduit à huit semaines pour les personnes de plus de 50 ans et les plus vulnérables, tandis que le dépistage a été renforcé dans les zones touchées. En Grande-Bretagne, plus de 36 millions de personnes ont reçu une 1ère dose de vaccin depuis le lancement de la campagne de vaccination début décembre, et près de 20 millions en ont eu une deuxième. 

Johnson prudent sur la fin de déconfinement

Malgré les appels à la prudence de scientifiques, le gouvernement a estimé qu’il n’y avait pour l’instant aucune raison de repousser l’assouplissement prévu le lundi 17 mai, avec le retour du service en salles dans les pubs et restaurants, la réouverture des lieux culturels et la reprise des voyages à l’étranger. 

Une forte circulation du variant indien pourrait toutefois remettre en question la levée de presque toutes les restrictions, prévue elle pour le 21 juin prochain. Si le variant indien est 40% à 50% plus contagieux que le britannique, assouplir les restrictions lundi pourrait “conduire à une recrudescence substantielle des hospitalisations” qui serait “similaire ou plus importante que les pics précédents”, quand les services de santé étaient au bord de la saturation, a mis en garde le comité scientifique conseillant le gouvernement (Sage).  

Vendredi 14 mai, Boris Johnson lui-même avait mis en garde ses concitoyens: si le variant se révèle beaucoup plus contagieux, “nous serons confrontés à des choix difficiles”, a-t-il souligné. “Ce nouveau variant pourrait fortement perturber nos progrès et rendre beaucoup plus difficile de passer à l’étape suivante” du 21 juin. Une décision sera prise le 14 juin, selon le ministre de la Santé. 

Ces avertissements font l’effet d’une douche froide dans le pays, où le gouvernement se voit reprocher d’avoir tardé à agir pour durcir les restrictions pour les voyageurs venant d’Inde. Le 19 avril, l’exécutif avait décidé de placer l’Inde sur la liste rouge des pays dont les voyageurs sont interdits d’entrée au Royaume-Uni, sauf les résidents obligés d’effectuer une quarantaine de dix jours à l’hôtel. 

Cette annonce était intervenue le jour de l’annulation par le Premier ministre Boris Johnson de sa visite officielle en Inde, en raison d’une aggravation de la pandémie dans ce pays. Matt Hancock a réfuté le fait que la décision de mettre l’Inde sur la liste rouge ait été repoussée en raison du voyage du dirigeant conservateur. “Nous prenons ces décisions sur la base des preuves”, a-t-il assuré sur Sky News.

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